Dans l'exposition « L'indomptable Main », l'artiste néerlandaise Hedwig Houben part d’un tremblement incontrôlé de sa main lors d'une prise de parole en public, pour questionner l’autonomie du corps, par l’agentivité d’une main qui n’obéit pas aux intentions du sujet. Sa « Main », devenue personnage, est entité duale, à travers les sculptures de deux faces d'une même main, polie mais en même temps rugueuse
Depuis quinze ans, Hedwig Houben explore, par la performance et la sculpture, la relation entre l’artiste et ses œuvres. Dans ses expositions, elle mêle vidéos performatives et sculptures aux identités multiples, souvent interprétées par d'autres (famille, étudiant·es, professionnel·les). Pour cette exposition, elle part d’un tremblement incontrôlé de sa main lors d'une prise de parole en public, pour questionner l’autonomie du corps, par l’agentivité d’une main qui n’obéit pas aux intentions du sujet. Sa « Main », devenue personnage, est entité duale, à travers les sculptures de deux faces d'une même main, polie mais en même temps rugueuse. En déconstruisant les normes de narration et de coopération corporelle, Houben ouvre un espace de réflexion sur le laisser-aller, la dépendance, l’autonomie, et la position ambivalente de l’artiste face aux structures du monde de l’art.
L’exposition « L’indomptable Main » prend pour point de départ une expérience
personnelle : tout a commencé le jour où l’artiste Hedwig Houben a pris la parole en
public… et sa main s’est mise à trembler sans prévenir, de façon incontrôlable. Ce
moment un peu embarrassant l’a poussée à réfléchir : et si la main ne voulait pas
toujours obéir ? Et si elle voulait faire autre chose que ce qu’on attend d’elle ?
À partir de cette idée, l’artiste a imaginé une exposition, où la Main devient un
personnage à part entière. Parfois gentille et utile, parfois occupée et fermée, elle vit sa
propre vie. Elle ne suit plus les règles habituelles, mais se met à improviser, à inventer,
à explorer.
Glissant tantôt le long d’un rail comme un robot, ou se transformant en une
multitude de doigts qui pointent dans tous les sens, la Main incarne le début d’une
réflexion sur le corps, l’autonomie de ses membres, et les tensions entre volonté et
mouvement.
Délaissant le désir de maîtrise et de coordination parfaite, Hedwig Houben
préfère explorer le désordre et la cacophonie des gestes. À travers l’exposition, l’artiste
propose une critique des normes culturelles qui dictent nos mouvements, et suggère
qu’il y a peut-être une forme de liberté dans la maladresse ou la désobéissance.