Immeubles futuristes, bicoques en bois, petits commissariats de quartier… : au fil d’une cinquantaine de
dessins, Florent Chavouet nous fait découvrir des environnements urbains du Japon, vibrants ou paisibles,
où la nature s’invite dans des recoins inattendus. Une promenade graphique au style foisonnant de détails et
pleine d’humour.
Au fil de ses livres, objets hybrides, entre carnet de
voyage et bande dessinée, Florent Chavouet nous convie à un voyage où se
rencontrent la caricature débordant de second degré et la précision d’un relevé
architectural. Pour l’artiste, passionné du Japon, chaque voyage est l’occasion
d’affuter son regard autant que ses crayons. Sans guide touristique ni GPS, il
arpente le Japon des villes (Tokyo Sanpo, Touiller le Miso) ou
des champs (Manabeshima), avance vers l’inconnu, là où ses crayons le
portent. Les yeux « à l’écoute » de nouveaux sons, couleurs ou formes, il
consigne avec la même rigueur un carton de bananes abandonné ou un panorama détaillé.
Planches originales, esquisses, dessins et carnet : l’exposition « Balade
urbaine » nous invite à contempler la ville à travers les yeux de Florent
Chavouet et trouver de la beauté dans le monumental comme dans la banalité.
Dans le flux incessant de la ville, Florent Chavouet
marche à contretemps. Il s’arrête là où d’autres ne font que passer, consigne
dans son carnet des mots attrapés à la volée, recherche le muret qui lui
offrira le meilleur point de vue pour dessiner un décor bétonné. Dans ce
contexte, les crayons de couleur deviennent son meilleur allié : faciles à
transporter, pratiques pour dessiner in situ, dans des conditions parfois
périlleuses. Florent Chavouet apprivoise cette technique, il joue avec les
veloutés qui contrastent avec des traits de mine acérés, alterne transparence
et opacité dans des clairs-obscurs dont il a le secret. Nuancées ou
contrastées, ses couleurs retranscrivent le pouls d’une scène urbaine qui se
joue sous ses yeux : la démarche d’un passant, le reflet d’un néon sur la vitre
d’un distributeur de canettes…
Sur le papier, il dresse un inventaire poétique du
quotidien. Chaque détail devient prétexte à dessiner : le métal froid d’un
poteau électrique, l’écorce d'un arbre ou le plissé d’un textile. Par son
dessin, Florent Chavouet saisit ambiances et émotions, textures et lumières,
qui ensemble viennent tisser une histoire faite de liens subtils entre la
nature, l’architecture et les habitants qui peuplent ce décor. Son trait
cartographie autant qu’il raconte. Il dessine des façades de rues, parfois
disparues, et tente de les replacer sur des cartes qu’il trace avec précision,
comme pour en préserver le souvenir, la trace. Des images, comme des fragments
de mémoire, qui nous offrent une histoire et une géographie sensibles.
Entrer dans l’univers de Florent Chavouet, c’est se
laisser porter par le rythme d’une déambulation, porter un regard émerveillé
sur tout ce qui nous entoure, observer toutes les composantes de la ville, où
chaque angle de rue devient le berceau d’une histoire, chaque promenade, le
début d’un nouveau récit.