Nuit Blanche 2025, les éditos

Il fait beau dans la plus belle ville du monde ; dans l’un des premiers films de Valérie Donzelli, son héroïne, Adèle, ose franchir le premier pas. Pour cette Nuit Blanche, nous souhaitons que Valérie Donzelli ose à nouveau : qu’elle ose nous ouvrir les portes de son univers singulier, celui d’une cinéaste parisienne qui sait si bien montrer et raconter notre Ville.

Pour cette 24e édition, nous la suivrons dans une déambulation poétique entre magie des images et mécanique des rêves, la lune comme éclairage de nos imaginaires. Nous entendrons des voix chères à Paris, des voix qui ont marqué le cinéma, et dont les rues se font l’écho. Des décors découpés en papier colorés, des processions joyeuses, une maison pour la lune : cette édition incarne l’esprit si particulier de Nuit Blanche, mêlé de curiosité et de découverte, qui nous anime et déjà nous réjouit.

Avec le cinéma pour fil conducteur, cet élan se déploie par-delà la Seine jusqu’à la mer, et je remercie nos partenaires, la Métropole du Grand Paris, les villes de Rouen et du Havre, de s’associer une fois de plus à cette manifestation. Surtout, je remercie les services de la Ville qui œuvrent de concert au succès de cette édition, et plus largement à faire de Paris une ville d’audace artistique.

Au fil des années, Paris s’est transformée, les espaces publics reconquis pour les piétons, les vélos, les familles, les enfants. Dans ces espaces retrouvés, l’art, les artistes et leurs créations ont toute leur place. Paris se vit de jour comme de nuit.

Souhaitons que le 7 juin, il fasse beau dans la plus belle ville du monde. Mais chacun sait, depuis la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques, que Paris est belle, vivante et joyeuse – même un soir de pluie.

Une belle Nuit Blanche pour chacun et chacune.

En cette année 2025, Nuit Blanche fait dialoguer les esthétiques et les créations, et invite le 7^e art, sous la direction artistique de la comédienne et réalisatrice Valérie Donzelli.

Les artistes ont cette merveilleuse capacité à révéler ce que l’on peine à concevoir, à mettre en perspective ce que l’on ne voit pas encore, à partager leur point de vue sur le monde. Confier Nuit Blanche à une artiste, c’est faire le choix de décaler notre regard, pour plonger dans son univers créatif. Valérie Donzelli nous propose une Nuit Blanche résolument cinématographique qui entend ouvrir notre champ de vision et mettre nos sens en éveil, comme un acte de résistance à l’obscurité. Festive au bord du Canal Saint-Martin, plus intimiste au cœur des Catacombes ou dans les salles obscures, la nuit de Valérie Donzelli devrait tour à tour nous surprendre, nous émouvoir, nous donner à réfléchir. Depuis plus de vingt ans, Nuit Blanche invite l’art partout dans la ville, au plus près des habitantes et des habitants. Les mairies d’arrondissement, les institutions culturelles et les artistes associés y contribuent grandement en proposant à leur tour une diversité de projets artistiques qui sont autant d’occasions de vivre cette rencontre inédite avec la création. Je vous donne rendez-vous le 7 juin pour vivre ensemble une Nuit Blanche pleine d’étonnement et d’heureuses promesses artistiques à partager !

Avec Nuit Blanche 2025, je raconte une histoire comme au cinéma, celle de la nuit devenue un espace de résistance, de liberté créatrice et humaine, à rebours d’un monde du jour carcéral. Paris se transforme en un immense plateau de cinéma, scénographié et éclairé, émaillé de projections, de performances et d’installations. Œuvres vidéos, films dans la rue, ambiances sonores, sculptures, boum ambulante ou boîte à musique géante épouseront l’espace public et les salles, interrogeant notre rapport au monde et à l’autre. Le film en stop motion « Quelle Nuit Blanche ! » réalisé par Michel Gondry représente cette défense de l’art à la fois joyeuse, artisanale et politique. Le 7 juin, l’art sera à hauteur d’Homme et de regard, offert gratuitement pour toutes et tous. Le public pourra vivre l’art autrement, dans un esprit de solidarité et de communion, et appréhender la nuit comme un lieu qui résiste à la frénésie du jour. Les œuvres et les gestes des artistes invités mettent à l’honneur les rêves, les âmes et l’imaginaire nocturne. Oui, je crois que l’art réveille, secoue, bouleverse, qu’il rallume dans le cœur des Hommes le feu sacré de la révolte et de la lumière.

C’est dans la toile, dans la plume, sur la scène que naissent les révolutions invisibles. Car l’art n’est pas qu’une chose à contempler : il est une arme, une vérité, un souffle d’espérance dont le pouvoir peut nous sortir de l’inertie. Plus qu’une une simple réplique au monde, il est sa réponse. Sa réponse douce, mais inébranlable. Une réponse à l’indifférence, à la consommation aveugle, et à la mort lente des idéaux.