Évènement

« Theaters - Épiogue », ou les vestiges de Détroit à la galerie Polka

Du mercredi 25 mai au samedi 3 septembre 2022
 Proctor’s Theater, Troy, NY, 2012
La galerie Polka présente l’épilogue de la série Theaters d’Yves Marchand et Romain Meffre, un projet au long cours entrepris il y a quinze ans.
Alors qu’ils posent les jalons d’un corpus qui va les rendre célèbres (Détroit, vestige du rêve américain, publié aux éditions Steidl en 2010), Yves Marchand et Romain Meffre découvrent pour la première fois en 2005 l’intérieur d’une salle de cinéma américaine. Pendant quinze ans, alors que leur pratique commune pour la photographie et leur passion pour les endroits secrets les mènent à travers les ruines urbaines du monde entier, ils vont arpenter les États-Unis à la recherche de ces « movie theaters » tout droit sortis de l’âge d’or du 7e art outre-Atlantique. Le duo visite des centaines de salles obscures avec un but : dresser l’inventaire, la typologie de ces étranges vestiges d’Hollywood endormis, mémoire d’une époque où l’on sortait au cinéma comme on allait à l’opéra.
Certaines salles ont perdu de leur superbe, presque laissées à l’abandon, à peine éclairées par quelques ouvertures vers la lumière du jour. D’autres sont entièrement plongées dans l’obscurité. Enfouies sous la poussière ou dans l’oubli. Le duo français découvre aussi, au gré ses explorations, des salles transformées en débarras géants, en lieux de stockage, en supermarchés ou en grands magasins, voire complètement métamorphosées en salles de sport, parfois même en chapelles…
Marchand et Meffre capturent tous les détails, s’aventurant dans les parties interdites au public. Leur mission d’exploration nécessite un long travail de recherche et des démarches pour recueillir toutes les autorisations préalables. Rien n’est laissé au hasard.
Meserole Theater, Brooklyn, NY, 2016
Pour saisir ces décors triomphants et ces monuments somptueux, clins d’œil aux salles de spectacle à l’italienne d’influence baroque et Art déco, ils utilisent une chambre photographique 4x5 pouces. Un travail précis et physique. Le cadrage est minutieusement préparé. Surtout rien ne doit être bougé. Les photographes s’engagent à ne pas modifier la scène qui s’offre devant leurs yeux. Parfois, quand il y a trop d’obscurité, ils ont recours à un temps d’exposition exceptionnellement long, durant lequel ils balaient la salle et ses détails à l’aide de torches tenues à bout de bras. Une danse avec la lumière qui n’est pas sans rappeler une technique déployée dans l’entre-deux-guerres par l’Allemand Karl Hugo Schmölz dans les salles obscures de la Ruhr.
Après quinze ans de pérégrinations, le duo de photographes est arrivé au point conclusif de cette longue série, publiée chez Prestel en décembre 2021.
Épilogue est la dernière partie de cette somme, présentée en différents chapitres à la galerie Polka depuis 2012. Autour d’une sélection d’inédits, voici le lever de rideau et le clap de fin d’une aventure hors du commun.
Mise à jour le 04/05/2022

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