Aussi codifié que raffiné, l’art de la parure féminine à la cour impériale des Ming figure parmi les plus délicats et les plus singuliers de l’orfèvrerie chinoise.
Dès la haute antiquité, l’or est considéré en Chine comme un symbole de richesse et de statut social, aux côtés du bronze, du jade et de la soie. A la cour impériale des Ming (1368-1644), l’orfèvrerie atteindra un luxe et une délicatesse inégalés. Ce raffinement sans pareil de l’art du bijou, à l’esthétique baroque et foisonnante, est le témoignage des fastes de la dynastie Ming, aujourd’hui considérée comme un âge d’or de la civilisation chinoise.
Rubis, spinelles, saphirs et jade
Si les empereurs Ming sont célèbres pour l’édification de la Cité Interdite et la Grande muraille, leur règne est aussi marqué par l’intensification des échanges commerciaux. Au tournant du 16e siècle, les villes du Sud du pays s’enrichissent, entrainant l’essor d’une classe nouvelle composée de marchands fortunés. Les produits de luxe deviennent alors des signes de statut social et de richesse particulièrement convoités, et ne sont plus l’apanage de la seule aristocratie.
Les parures d’or, de jade ou d’argent sont alors les compléments indispensables au vêtement des élites et à la livrée des femmes de l’aristocratie dont elles subliment la beauté. Certaines des plus belles pièces sont dorénavant rehaussées de pierres précieuses : rubis, spinelles, saphirs bleus, jaunes ou verts, ou tout autre matériau rare, tels que le jade blanc ou vert pâle, les perles d’eau douce et les plumes de martin-pêcheur.
Le choix des motifs a lui aussi une importance décisive. Outre leur rôle d’insigne, ils véhiculent souvent un message censé porter chance (richesse, bonheur, santé et longévité) à celle qui les revêt. Les fleurs et oiseaux sont traditionnellement associés aux saisons et porteurs d’une signification de bon augure. Le prunus évoque la beauté et l’hiver, la pivoine la richesse et le printemps, le lotus la pureté et l’été, le chrysanthème l’intégrité et l’automne…
Des prêts exceptionnels du musée des Beaux-Arts de Qujiang
Les objets d’or remontant à l’époque Ming sont aujourd’hui très rares. Rendue possible grâce aux prêts exceptionnels du musée des Beaux-Arts de Qujiang (X’ian, Chine), l’exposition L’or des Ming. Fastes et beautés de la Chine impériale invite le visiteur à aller au-delà de la simple contemplation esthétique, pour découvrir le rôle de l’or sous les Ming, les principales techniques de fabrication de bijoux et la symbolique de leurs motifs.
L’exposition propose un parcours de visite destiné au jeune public (8-12 ans).