Des citoyens du monde entier récompensés par Paris

Actualité

Mise à jour le 28/05/2024

Citoyen d' honneur de la Ville de Paris
Depuis plus de 20 ans, la citoyenneté d'honneur de la Ville de Paris est attribuée à des personnes engagées pour la défense des libertés fondamentales à travers le monde.
La lutte pour les droits humains est universelle. Dans le monde entier, des hommes et des femmes s’engagent pour cette cause et l’exercice des libertés fondamentales. La citoyenneté d'honneur est une marque de soutien envers ces hommes et femmes qui ont souvent été condamnés ou faits prisonniers dans leur pays à cause de leur engagement. Levier de mobilisation, cette distinction peut aussi constituer un outil de protection pour ses bénéficiaires. Si la plupart d’entre eux ont aujourd’hui retrouvé leurs libertés, certains demeurent encore prisonniers.

Qui a reçu la citoyenneté d’honneur ?

  • Les otages détenus par le Hamas, depuis le 6 février 2024
  • Mahsa Amini, à titre posthume, et à travers elle, aux femmes iraniennes luttant pour leurs droits, depuis le 11 octobre 2022
  • La ville de Kyiv (Kiev), capitale ukrainienne, depuis le 23 mars 2022
  • Solafa Magdy, activiste égyptienne pour la défense des droits humains, citoyenne d'honneur depuis le 17 décembre 2020
  • Patrick George Zaki, chercheur et activiste égyptien, citoyen d'honneur depuis le 17 décembre 2020
  • Esraa Abdel Fattah, journaliste et blogueuse égyptienne, citoyenne d'honneur depuis le 17 décembre 2020
  • Alaa Abdel Fattah, militant, blogueur et informaticien égyptien, citoyen d'honneur depuis le 17 décembre 2020
  • Dr. Denis Mukwege, gynécologue et militant des droits humains, citoyen d’honneur depuis le 8 octobre 2020
  • Luiz Inácio Lula Da Silva, ancien président du Brésil, citoyen d’honneur depuis le 3 octobre 2019
  • La brigade des sapeurs-pompiers de Paris, citoyenne d’honneur depuis le 14 juin 2019
  • Loujain Al-Hathloul, militante des droits humains saoudienne, citoyenne d’honneur depuis le 14 juin 2019
  • Nasrin Sotoudeh, avocate iranienne, citoyenne d’honneur depuis le 1er avril 2019
  • Oleg Sentsov, cinéaste ukrainien, citoyen d’honneur depuis le 24 septembre 2018
  • Nabeel Rajab, militant des droits humains et opposant politique bahreïni, citoyen d’honneur depuis le 6 juin 2018
  • Muhammad Yunus, économiste bengladais, citoyen d’honneur depuis le 4 juillet 2017
  • Can Dündar, journaliste turc, citoyen d’honneur depuis le 8 novembre 2016
  • La biodiversité, citoyenne d’honneur depuis le 26 septembre 2016
  • Asia Bibi, citoyenne pakistanaise et citoyenne d’honneur depuis le 17 mars 2015
  • Charlie Hebdo, hebdomadaire français, citoyen d’honneur depuis le 9 janvier 2015
  • Nelson Mandela, ancien président d’Afrique du Sud, citoyen d’honneur depuis le 25 mars 2013
  • Alès Bialiatski, défenseur des droits humains biélorusse, citoyen d’honneur depuis le 15 octobre 2012
  • Raoni Makutire, chef de la tribu des indiens nomades Kayapos, citoyen d’honneur depuis le 11 juillet 2011
  • Jafar Panahi, réalisateur iranien, citoyen d’honneur depuis le 24 février 2011
  • Shirin Ebadi, avocate iranienne, citoyenne d’honneur depuis le 29 mars 2010
  • Gilad Shalit, citoyen franco-israélien, citoyen d’honneur depuis le 16 décembre 2008
  • Taslima Nasreen, gynécologue et écrivaine bangladaise, citoyenne d’honneur depuis le 7 juillet 2008
  • Tenzin Gyatso, 14e Dalaï Lama, citoyen d’honneur depuis le 21 avril 2008
  • Hu Jia, défenseur des droits humains chinois, citoyen d’honneur depuis le 21 avril 2008
  • Hauwa Ibrahim, avocate nigériane, citoyenne d’honneur depuis le 15 novembre 2005
  • Youri Bandajewski, professeur biélorusse, citoyen d’honneur depuis le 5 février 2003
  • Íngrid Betancourt, femme politique franco-colombienne, citoyenne d’honneur depuis le 29 octobre 2002
  • Mumia Abu Jamal, militant des droits humains américain, citoyen d’honneur depuis le 4 décembre 2001

La lutte pour les droits humains en partage : portraits de citoyens et citoyennes d'honneur

Ils et elles viennent de tous les continents. Elle est avocate, il est gynécologue, elle est ouvrière agricole, il est journaliste, cinéaste, chef de tribu, professeur ou simple militant. Tous différents, mais tous animés par un idéal de liberté et de justice.

Dr Denis Mukwege, gynécologue congolais

Gynécologue originaire de la République démocratique du Congo (RDC), Denis Mukwege est reconnu pour les soins apportés aux femmes victimes de viols, de sévices sexuels et de mutilations génitales dans son pays. Depuis plus de 20 ans, le docteur milite contre le viol comme arme de guerre. Il a reçu le prix Sakharov (prix pour la liberté de l’esprit décerné annuellement par le Parlement européen) en 2014 et le prix Nobel de la Paix en 2018. Il a été élevé au rang de citoyen d'honneur de la Ville de Paris en 2020.

Loujain Al-Hathloul, militante saoudienne des droits humains

Loujain Al-Hathloul est une militante pour les droits des femmes en Arabie saoudite. Arrêtée et torturée en 2018 pour ses positions en faveur de l'égalité (droit de conduire pour les femmes, remise en cause du système de tutelle masculine, protection des femmes victimes de violences domestiques), elle a été libérée début 2021. Elle est nommée citoyenne d’honneur de la Ville de Paris en juillet 2019.

Can Dündar, journaliste turc

En tant rédacteur en chef du quotidien laïc Cumhuriyet en Turquie, Can Dündar s’engage pour la liberté de la presse. En 2015, le journal publie des images de l’armée turque livrant des armes en Syrie. Cette publication lui vaudra d’être accusé d’espionnage et de trahison avant d’être emprisonné pendant plus de 3 mois. Le journaliste, provisoirement libéré, a ensuite été condamné à plusieurs dizaines d’années de prison. Une seule solution : l'exil. Il est aujourd’hui réfugié en Allemagne. La citoyenneté d'honneur lui a été décernée le 8 novembre 2016.

Hauwa Ibrahim, avocate nigériane

Hauwa Ibrahim aurait dû arrêter l'école à l’âge de 12 ans. Mais elle parvient à convaincre ses parents de continuer à étudier et obtient même un diplôme d’avocate, devenant la première femme avocate de sa région dans le nord du Nigéria. Elle prend alors la défense de nombreuses femmes victimes de condamnations fondées sur une interprétation rigoriste de la loi islamique. En 2003, elle défend Amina Lawal, une femme condamnée à mort par lapidation pour adultère. Deux ans plus tard, elle est fait citoyenne d’honneur par la Ville de Paris et reçoit le prix Sakharov.

Pourquoi Paris a-t-elle des citoyens d'honneur ?

C’est à Paris qu’ont été adoptées la Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen en 1789 et la Déclaration universelle des droits de l’Homme en 1948. L'histoire de Paris est faite de combats et de révoltes mais aussi de résistance et de lutte pour les libertés. Cette histoire lui confère une responsabilité particulière et oriente sa politique internationale.
À travers la citoyenneté d’honneur, c’est la tradition de ville-refuge que Paris revendique, et le devoir d’hospitalité envers celles et ceux qui n’ont d’autre choix que l’exil pour exercer leurs droits fondamentaux. Ce sont aussi des combats et des causes mises en lumière : défense des libertés d’expression, de la presse ou d’exercice des fonctions électives, protection des droits des femmes et des minorités, ou encore prévention des conflits climatiques.