Un mur des droits humains rend hommage aux combats d'activistes contemporains

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Mise à jour le 28/09/2023

Angela David et Chelsea Manning représentées sur le Mur des droits humains, une oeuvre du street artiste Mahn Kloix - Rue du Sahel (12e)

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Malala Yousafzai, Angela Davis, Greta Thunberg… Ces activistes se battent pour défendre les droits humains. En hommage à leur combat, la Ville de Paris et Amnesty International France inaugurent le 21 septembre le « mur des droits humains » dans le 12e arrondissement.
Sur 15 mètres de long et 5 mètres de haut, le mur des droits humains, situé au 30, rue du Sahel (12e), se veut un vecteur de sensibilisation aux droits humains à travers des fresques de street-artistes.
Amnesty International a sollicité pour cette première œuvre le plasticien Mahn Kloix, habitué à mettre les luttes en lumière et à témoigner des grands courants de résistance.
Son travail montre des visages soutenus ou contraints par des mains amicales ou hostiles de Nasrin Sotoudeh, avocate iranienne emprisonnée, du docteur Mukwege, prix Nobel de la paix en 2018, de Chelsea Manning, de la militante pakistanaise Malala Yousafzai, d'Angela Davis et de Greta Thunberg (lire ci-dessous leurs portraits), réalisés en quelques minces traits de blanc tranchant sur un mur sombre.
Les peintures de ces défenseurs des droits humains sont accompagnées d'un QR code permettant de découvrir leur biographie. La diversité de leurs parcours - droits des femmes, climat, accès à la santé, lutte contre les discriminations, libertés et droits fondamentaux - offre une palette des combats contemporains.
D'autres artistes seront sollicités par la suite afin de mettre à l'honneur d'autres défenseurs des droits humains.
L'inauguration s'est déroulée en présence de figures du militantisme comme Jannatun N. Prity, activiste et artiste bangladaise et Antoinette Chahine, militante libanaise contre la torture et la peine de mort.

En savoir plus sur les activistes mis à l'honneur

Nasrin Sotoudeh

Éminente avocate, elle est une figure emblématique de la défense des droits humains en Iran. Connue pour son combat contre la peine de mort, Nasrin Sotoudeh s'est également distinguée ces dernières années pour avoir défendu des femmes qui défient les lois discriminantes imposant le port obligatoire du voile dans son pays. En raison de son travail de défense des droits humains, qui dure depuis plus de dix ans, elle est persécutée par les autorités iraniennes.
En 2012, elle a reçu le prix Sakharov du Parlement européen et est devenue en 2019 Citoyenne d'Honneur de la ville de Paris. La même année, elle a été condamnée à 148 coups de fouet et 38 ans de prison. Elle est actuellement toujours détenue dans la prison d'Evin, à Téhéran, et continue de risquer sa vie pour défendre celles des autres.

Denis Mukwege

Prix Nobel de la Paix en 2018, le docteur Mukwege est internationalement connu comme l'homme qui « répare » les femmes. Durant les vingt années de conflit qui ont secoué l'est de la République démocratique du Congo, des milliers de femmes ont été violées. Face à ces atrocités, le Dr Mukwege mène une lutte incessante. Son combat : opérer ces femmes dont les corps ont été mutilés et dénoncer l'impunité dont jouissent les coupables. Grâce à ses soins et à sa compassion, des milliers de victimes de viol et d'autres violences sexuelles ont pu surmonter leurs blessures physiques.
Malgré une tentative d'assassinat, des menaces de mort et des attaques visant sa famille, ce médecin au courage exceptionnel continue de mener campagne contre les violences sexuelles commises lors de conflits. Il vit dorénavant cloîtré dans son pays, dans l'hôpital Panzi de Bukavu où il exerce, sous la protection des Casques bleus de la mission des Nations unies. Il est Citoyen d'Honneur de la ville de Paris depuis 2020.

Chelsea Manning

Chelsea Manning était membre de l'armée américaine. Elle travaillait comme analyste du renseignement militaire lorsque, témoin de violations des droits humains, elle a décidé de faire fuiter plus de 700 000 documents confidentiels de l'armée qui pointaient de possibles crimes de guerre commis par l'armée américaine, notamment en Irak et en Afghanistan. Pour cet acte courageux, elle a été arrêtée en juin 2010 puis placée en détention.
En 2013, elle a été jugée par une cour martiale des États-Unis et condamnée à 35 ans de prison. Après sept ans de prison, l'ex-informatrice de WikiLeaks a finalement été libérée en mai 2017, avant d'être de nouveau incarcérée en mars 2019. La raison : elle refusait de témoigner à propos de Julian Assange devant un grand jury. Le 11 mars 2020, à deux jours d'une audience qui devait statuer sur son refus, elle a de nouveau fait une tentative de suicide en prison. Un juge a finalement ordonné sa libération le lendemain.

Malala Yousafzai

La Pakistanaise Malala Yousafzai incarne le combat de millions d'enfants et de filles : celui du droit à l'éducation. Alors qu'elle n'a que 11 ans, elle commence à écrire un blog sous le pseudonyme « Gul Makai » pour la BBC. Elle raconte de son point de vue de petite fille la vie quotidienne sous la domination des talibans. En octobre 2012, les talibans attaquent son car scolaire et lui tirent une balle dans la tête. Cet attentat suscite une vague d'indignation internationale. Grièvement blessée, elle est transférée au Royaume-Uni pour y être soignée.
En 2013, elle reçoit la plus haute distinction accordée par Amnesty International, le prix Ambassadeur de la conscience. En 2014, à seulement 17 ans, elle obtient le prix Nobel de la paix. C'est la plus jeune lauréate dans l'histoire de ce prix. Malala est aujourd'hui encore réfugiée au Royaume-Uni et poursuit son combat pour l'éducation des enfants à travers le monde.

Greta Thunberg

En 2018, le monde entend parler de Greta Thunberg pour la première fois. Une adolescente suédoise qui a décidé de sécher l'école chaque vendredi pour protester devant le Parlement suédois jusqu'à ce qu'il prenne des mesures fortes pour lutter contre le dérèglement climatique. Depuis, son initiative, qui vise à sensibiliser à la crise climatique, s'est répandue comme une traînée de poudre à travers le monde. Avec elle, des millions de jeunes du monde entier ont pris part aux journées de grèves scolaires « Fridays for Future ». Des manifestations ont eu lieu dans plus de 100 pays. À plusieurs reprises, son activisme lui vaut d'être arrêtée. En 2019, la militante pour le changement climatique a reçu le prix Ambassadeur de la conscience.

Angela Davis

Angela Davis est issue d'une famille afro-américaine et fait très tôt l'expérience du racisme et du système de ségrégation raciale. Les combats de sa vie sont multiples : contre le système carcéral, la brutalité policière, la peine de mort et toutes les formes d'oppression. Icône du Black Power, elle devient une militante marxiste dans l'Amérique anticommuniste de l'après-guerre froide, mais aussi un symbole de la lutte pour la libération des prisonniers politiques. Dans les années 1970, alors qu'elle est arrêtée et jetée en prison, l'opinion publique se range de son côté et un comité de soutien « Free Angela Davis » voit le jour. Elle sera finalement relâchée en 1972, libre de tous les chefs d'accusation.
Tout au long de sa vie, Angela Davis se bat aussi pour les droits des femmes, et en particulier des femmes noires. Pour elle, le féminisme est lié de manière intrinsèque au racisme, et certaines personnes se trouvent à la croisée des oppressions.
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