Redécouvrez le Paris des années 70 en photo grâce à la nouvelle exposition au pont Saint-Ange !
UN REGARD ÉCLAIRÉ DE L’HOMME DE LA RUE SUR UN MONDE
QUI CHANGE
« Le Paris de 1970, c’est un Paris lointain mais également
très proche. Il y a dans ces empreintes visuelles quelque chose de ce qui a été
et ne sera plus, mais à bien y regarder, il y a aussi quelque chose qui persiste
malgré le demi-siècle passé.
J’avais huit ans cette année-là et j’ai connu cette ville aux
maisons insalubres, aux murs couverts de publicités, aux artisans en bleu de
travail… qui faisait place aux barres HLM, au périphérique, aux flux
Paris/banlieues des employés… Paris prenait un tournant radical, tant architecturalement
que socialement. C’était la fin du Paris populaire.
En tant que collectionneur de photos vernaculaires, je souhaite,
en exposant ce fonds photographique, donner à voir des choses de notre
quotidien qui se situent sur la ligne de crête d’un avant et d’un après.
Sélectionner et organiser ces images, c’est témoigner d’un « instant T » d’une
ville en pleine mutation, et créer un pont mémoriel de cette période charnière
au XXIe siècle ».
UN DEVOIR DE MÉMOIRE AVANT QUE TOUT NE S’EFFACE
En 1853, Napoléon III chargeait le baron Haussmann de rendre
Paris plus aérée et salubre. Les transformations de Paris sous le Second Empire
se poursuivront jusqu’en 1870.
Un siècle plus tard, la capitale vivait à nouveau une
révolution architecturale avec l’avènement des grands travaux de «
modernisation » du tissu urbain, modifiant en profondeur ’aménagement de la
ville et, par extension, le profil socio-économique de sa population.
En 1970, la Fnac organise un grand concours photo, sous
l’impulsion de la Mairie de Paris. Et pour cause, le visage de la capitale se
métamorphose. L’idée est alors de conserver une image, un souvenir, une trace
de ce moment où tout change. Ainsi, pendant les deux mois du printemps 1970,
des milliers de photographes amateurs vont arpenter la ville et la mettre en
boîte pour la figer.
C’est donc grâce à ces « témoins sur commande » que sont ces
photographes amateurs, animés d’une vraie volonté politique de documentation
des transformations de Paris, qu’est né ce fonds exceptionnel.
Pour le concours, Paris est divisé par les organisateurs en
1 755 carrés de 250 m sur 250 m et chacun des plus de 2 000 participants tire au
hasard un carré à photographier. Le fonds ainsi recueilli par la Fnac, puis
cédé à la Ville de Paris en 1970, est constitué des dossiers de candidature des
photographes amateurs, incluant les photos soigneusement sélectionnées par leur
auteur et soumises au concours. En tout, ce fonds hors du commun regroupe plus
de 100 000 documents : 70 0000 tirages en noir et blanc et 30 000 diapositives
en couleurs.
En 2024, la Ville de Paris confie à Jean-Marie Donat,
artiste « iconophage » et commissaire d’exposition, la mission de valoriser ce
fonds photographique intitulé « C’était Paris en 1970 » issu des archives de la
Bibliothèque historique de la Ville de Paris. L’exposition du pont Saint-Ange
s’intègre donc dans un projet plus vaste intitulé #PARIS70, dont la vocation
est de présenter ce fonds photographique exceptionnel à travers plusieurs
événements, expositions et publications.
L’ESPACE D’EXPOSITION DU PONT SAINT-ANGE
Créé en 2018 dans le cadre du projet d’aménagement de la
promenade urbaine Barbès Stalingrad, l’espace d’exposition du pont Saint-Ange, situé
à cheval entre le 10e et le 18e arrondissement, enjambe les voies de la gare du
Nord et ouvre la vue au-delà de Paris.
Il est constitué de 54 cadres au sein desquels sont
présentés, au rythme de quatre à cinq expositions par an, des projets de
création contemporaine, notamment de photographie et de graphisme.
L’espace, dont la programmation est portée par la Ville de
Paris, en collaboration avec les mairies du 10e et du 18e arrondissement, se déploie
sur les grilles nord et sud du pont.
Après une année olympique et paralympique historique, qui a
vu la capitale rayonner et accueillir des millions de visiteurs, Paris prolonge
cet esprit de célébration, de partage et d’émotion avec Paris en Seine, une
programmation festive, sportive et culturelle entièrement gratuite pendant tout
l’été.