Dana Schutz, Le monde visible présente une quarantaine de peintures réalisées au cours des vingt dernières années, une vingtaine de dessins et de gravures, et six sculptures dont plusieurs n'ont jamais été montrées au public.
Dana Schutz est une conteuse, qui peint les liens qui nous unissent, et les barrières qui nous séparent. Virtuose de la couleur, elle a mis en place au fil des années une grande puissance narrative, et un sens de la tension dramatique qui se révèle dans ses compositions complexes, souvent de très grands formats. L’exposition explore des thématiques qui traversent son oeuvre à travers un certain nombre de scènes de fiction : des sensations grinçantes et crispantes de l’intime, l’artiste au travail, la construction de soi et de la société, la tension entre l’individu et le groupe à travers de grandes scènes de foules, la description de l’intangible. Il y a aussi des touches d’humour dans sa peinture, qui est par ailleurs très ancrée dans les traditions de l’histoire de l’art. À travers ces représentations de l’irreprésentable, elle évoque l’obsolescence d’un monde malade, la vanité de mythologies contemporaines, et surtout l’incommunicabilité entre les êtres. Aujourd’hui, elle pratique également la sculpture, qui était présente, au moins par l’image, dès ses premières toiles. Elle se confronte elle-même au poids de la matière et à la composition des formes dans l’espace. Parallèlement à ces recherches en volume, elle peint des scènes de plus en plus mentales, des amas de personnages colorés qui flottent dans la nuit, ou qui se battent pour occuper le sommet d’une montagne. Ce sont les reflets sombres de notre monde contemporain.
L’exposition Dana Schutz, Le monde visible, est organisée par le Musée d’Art Moderne de Paris en étroite collaboration avec le Louisiana Museum à Humlebæk (Danemark).
Dana Schutz est née en 1976 à Livonia (Michigan). Elle vit et travaille à Brooklyn, New York.