Sélection

Rebecka Tollens, un trait rêvé entre ombre et lumière

Mise à jour le 13/02/2017
Rebecka Tollens
"Daydream, darkness, disgrace". Tel est le superbe intitulé de l'expo collective présentée en ce moment chez Arts Factory. Rebecka Tollens y dévoile des dessins qui trouvent leur source dans ses rêveries, empreints d'une singulière poésie. Elle nous livre ici quelques-unes de ses adresses favorites, en parfaite cohérence avec ses œuvres.
Sur les plateaux enchâssés de la spacieuse galerie, les trois artistes programmés dans l'expo déploient des univers contrastés, mais qui se répondent parfaitement. L'espace occupé par Rebecka Tollens est un monde à part entière, fait de dessins en noir et blanc de toutes tailles, réalisés à la mine de plomb, que nous, profanes, appelons vulgairement le crayon de papier. Sur ce qu'elle nomme "le Mur des rêves" sont accrochées des œuvres saisissantes, figurant de façon quasi photographique des visions surgies dans l'esprit de Rebecka durant son sommeil.
Rebecka Tollens
Rebecka Tollens
Crédit photo : Rebecka Tollens
Éthérées, baignées d'une brume de mystère, parfois morbides et volontiers dérangeantes, les images représentées envoûtent et désarçonnent à la fois, leur beauté plastique se conjuguant à leur inquiétante étrangeté. Car les rêves de Rebecka Tollens ne sont pas de ceux dont on fait les contes de fées, comme elle l'assume pleinement: "je peux rêver de fantômes, d'enfants morts, d'unions de filles, de petites filles qui font pipi…" Des images comme des pop-up de l'esprit, qu'elle s'empresse de noter sur des carnets. Il se dégage pourtant de l'ensemble une surprenante sensation d'apaisement, comme si l'artiste avait su transmettre la façon dont son art l'avait aidée à dompter des démons intérieurs.

Ateliers de céramique

Même les traces de plâtre sur le sol me rendent heureuse…
Passage Lhomme
26 passage Lhomme <br /> Paris 11E
Rebecka Tollens n'a que 26 ans, mais elle a déjà vécu plusieurs vies. Née en Suède, arrivée en France à l'âge de 18 ans, elle envisage d'étudier le droit avec pour projet de s'investir dans "les Droits de l'Homme". Avant un voyage de cinq mois en Amérique du Sud, elle effectue une mission au Ghana, où elle découvre, en travaillant avec les populations locales, la puissance du dessin pour transmettre le sens de l'engagement qui est le sien, là où ce qu'elle appelle "la politique" finit par trouver leurs limites. Elle commence ainsi à dessiner à seulement 21 ans, se lance dans des études d'art, avant de vite trouver le carcan trop étouffant. Elle présente pour la première fois ses dessins en 2013 à Laurent Zorzin et Effi Mild, les fondateurs de la galerie Arts Factory, lieu incontournable de l'illustration contemporaine à Paris. Mais le travail n'est pas encore mûr.

healthy life

Tellement cosy, tellement bon, tellement chaud, tellement bien…
Welcome Bio
11 rue Boulle <br /> Paris 11E
Welcome Bio
Welcome Bio
Crédit photo : DR

Mystères de la forêt

This is where magic happens…
Forêt de Meudon
50 Route Forestière de la Mare Adam Meudon

Je peux trouver mon inspiration dans le voyage, y compris à travers les autres

Rebecka Tollens
Rebecka ne se décourage pas pour autant. Elle continue plus que jamais de dessiner, elle expérimente, creuse, affine son art, notamment à l’École de Condé où elle étudie. Sa pratique de la méditation, son ouverture à la spiritualité lui permet de le nourrir, de même que de nouveaux voyages, au Japon ou encore en Colombie, où elle enseignera l'art à de jeunes colombiens en rupture sociale. Avec pour idée fixe d'aller toujours un peu plus vers elle-même, et de produire des œuvres qui lui ressemblent, débarrassées des contraintes et des attentes inhérentes au statut d'étudiante. Autres influences nourrissant son imaginaire: le musicien Nils Frahm, les peintres Hans Thoma et Max Klinger…
Rebecka Tollens
Rebecka Tollens
Crédit photo : Rebecka Tollens
En mars 2015, Zorzin et Mild sont cette fois conquis par ses dessins, et la programment chez Arts Factory pour "Viens!", sa première expo personnelle. Ses œuvres y parlent notamment du désir féminin, Rebecka tentant d'y livrer sa vision des droits de l'homme au travers du droit des femmes. Mais si le féminisme de son travail est assumé, elle s'empare de la question avec subtilité, dans la suggestion, sans livrer toutes les clés de son univers.

La Maison Rose

Je passe beaucoup de temps dans ma maison rose à Bagnolet, c'est là où je trouve l'amour.
La Maison Rose
Bagnolet <br /> Saint-Denis
"J'ai possiblement les meilleurs colocs au monde qui, avec leurs petits univers, me font sourire à (quasi) chaque réveil. mais en plus, quand je sors de notre oasis humain, je me retrouve dans des ruelles improbables remplies des maison incroyables de toutes les couleurs…"

l'autre foyer

C'est la maison, la maison par choix
Arts Factory
27 rue de Charonne <br /> Paris 11E
Arts Factory
Arts Factory
Crédit photo : Philippe Mariana

Havre de paix

J'y suis allée la première fois pour les merguez électroniques. On est plus à Paris, et on y est tellement à la fois. J'y passerais volontiers la plupart de mes journées ET soirées !
Les Murs à pêche
Impasse Gobetue <br /> Saint-Denis
Sur l'autre mur réservé à Rebecka dans "Daydream, darkness, disgrace", figure une série de dessins inspirés par sa rupture avec un garçon franco-japonais, avec qui elle a voyagé au Japon. Sur chacune des œuvres figure un mot écrit en idéogrammes, la série formant une phrase tel un adieu définitif à cette relation. Et pour compléter l'expo, une installation conçue avec le collectif russe Playtronica était présentée lors du vernissage: interactive, elle permet d'associer à chaque image de rêve touchée à la main un son créé spécifiquement, l'intensité du toucher augmentant l’intensité du son…
Depuis ses premiers coups de crayon, Rebecka Tollens progresse et compose une œuvre de plus en plus mature, continuant de creuser son sillon vers plus d'intériorité. Elle est mue par la même énergie que dans son engagement humanitaire, simplement elle a trouvé dans le dessin un vecteur plus efficace de son message d'humanité et de liberté.
Vous avez jusqu'au 25 février pour profiter de l'expo, et admirer également les œuvres non moins splendides de Marie-Pierre Brunel et de Wataru Kasahara. L'entrée est gratuite, les œuvres originales abordables, et les reproductions vendues à prix très doux. Autre chose?
Evènement
daydream / darkness / disgrace
Adresse 27 rue de Charonne, 75011 Paris
Date(s)Du mardi 31 janvier 2017 au samedi 25 février 2017

Arts Factory
27 rue de Charonne, 75011 Paris

Du mardi 31 janvier 2017 au samedi 25 février 2017

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