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Balade du côté de chez Proust

Mise à jour le 04/10/2021
Marcel Proust (1871-1922), écrivain français, vers 1896.
La rive droite regroupe les quartiers d’enfance de l’écrivain, de sa vie mondaine et de son oeuvre romanesque.
Marcel Proust naît le 10 juillet 1871 dans la maison de son grand-oncle maternel, au 96, rue La Fontaine, dans le village d’Auteuil (actuel 16e arrondissement). Lui et sa famille, composée de ses deux parents et de Robert, son frère cadet, habitent au 9, boulevard Malesherbes (8e). Son père est professeur à la faculté de médecine, sa mère s'occupe du foyer et de l'éducation de ses deux fils.
Pendant vingt-sept ans, Marcel fait graviter son petit monde autour de l’appartement familial. Il vit sur la rive droite, scène de ses premiers émois. Le jeudi après-midi, il profite du parc Monceau (8e) et se promène dans les jardins des Champs-Élysées (8e), où l’allée Marcel-Proust témoigne aujourd’hui de son passage.
C’est là qu’il fait la connaissance de Marie de Bénardaky, son premier amour, en juillet 1886, à l’âge de 15 ans. Il ne l’oubliera jamais. Et comme toujours dans son oeuvre, la rencontre deviendra matière pour créer ses personnages. Mais d’écriture, il n’en est encore que timidement question pour le jeune élève du lycée Condorcet (9e).
L'allée Marcel Proust
L'allée Marcel Proust
Crédit photo : François Grunberg / Ville de Paris
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Une santé fragile

Pour l’instant, le futur romancier doit composer avec un mal qui le poursuivra jusqu’à la tombe : l’asthme. Marcel a 9 ans quand il rentre du bois de Boulogne (16e) avec ses parents. Ce sont les beaux jours, et l’abondant pollen déclenche chez lui une crise qui l’emporte presque. Toute sa vie, il manquera de souffle, mais pas d’imagination. Il prend l’habitude de dormir le jour et d’écrire la nuit, inhalant régulièrement des poudres pour traiter son asthme.
En 1896, la parution de son premier livre Les Plaisirs et les Jours, recueil de nouvelles et de poèmes en prose, passe inaperçue. Licencié en droit et en lettres, Proust a 25 ans. Son occupation principale est d’être introduit au sein des nombreux salons aristocratiques des faubourgs Saint-Germain (7e) et Saint-Honoré (8e), courus par le Tout-Paris des artistes et des écrivains.
Chalet des Iles sur la grande île, bois de Boulogne, 16ème arrondissement
Chalet des Iles sur la grande île, bois de Boulogne, 16ème arrondissement
Crédit photo : © Charles Marville/Musée Carnavalet/Roger-Viollet

Les salons littéraires, sources d’inspiration

Dans le salon de Mme Arman de Caillavet, au 12, avenue Hoche (8e), il rencontre Anatole France, Anna de Noailles, Alexandre Dumas fils, Jules Lemaître. Chez l’artiste Madeleine Lemaire, 35, rue de Monceau (8e), Marcel retrouve ses amis, le comte de Montesquiou et Lucien Daudet, avec lequel il entretient une relation sentimentale. Le grand romancier fréquente aussi le prestigieux domicile de Mme Straus, 104, rue de Miromesnil (8e), où il fait la connaissance de Jean Cocteau en 1910.
Si cette activité lui vaut la réputation de « dilettante mondain », elle constitue surtout une formidable manne d’inspiration pour les deux cents personnages de son oeuvre majeure, commencée en 1907 : À la recherche du temps perdu. Sous sa plume, l’homme du monde Charles Haas devient le personnage Charles Swann, son ami le comte de Montesquiou est caricaturé en baron de Charlus, Marie de Bénardaky renaît sous les traits de Gilberte Swann …
Nombreux sont aussi les lieux fréquentés par l’écrivain et immortalisés dans son oeuvre : l’allée des Acacias (désormais avenue de Longchamp) du bois de Boulogne, le jardin des Champs-Élysées, les Grands Boulevards…
Proust aime sortir et retrouver ses amis pour aller s’encanailler chez Maxim’s, 3, rue Royale (8e), et donner de grands dîners dans l’appartement familial. Depuis 1900, les Proust ont déménagé dans un immeuble très cossu, situé 45, rue de Courcelles (8e).

Solitaire dans l’écriture

Mais ses parents meurent successivement en 1903 et 1905. À 30 ans passés, Marcel emménage le 27 décembre 1906 au deuxième étage du 102, boulevard Haussmann (8e). L’endroit est sombre, bruyant. Qu’importe. Pendant treize ans, il vit reclus dans sa chambre qu’il a fait tapisser de liège afin d’étouffer les bruits du boulevard.
Il écrit toujours de nuit, dans son lit. Sa Recherche du temps perdu devient le seul et unique temps qui compte. En 1919, il reçoit le prix Goncourt pour le deuxième volume de son œuvre, À l’ombre des jeunes filles en fleurs. L’écrivain ne reçoit quasiment plus.
Quand il sort, à la tombée de la nuit, enveloppé dans son grand manteau noir qu’il ne quitte plus, c’est pour dîner au Ritz (1er), son nouveau quartier général. Début 1919, l’immeuble du 102, boulevard Haussmann est vendu. Proust s’installe au 44, rue de l’Amiral-Hamelin (16e), dans ce qu’il nomme « un ignoble taudis ». L’endroit est sinistre, sans chauffage.
Proust veut finir sa Recherche et se tue à la tâche à 51 ans, le 18 novembre 1922, emporté par une pneumonie. Inhumé au cimetière du Père-Lachaise (20e), division 85, le dilettante mondain devient mythe littéraire.

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