Dans le cadre du festival Monte le son, la médiathèque James Baldwin a l'honneur d'accueillir pour un concert dessiné le duo Bastien Lallemant & Charles Berberian.
Ce concert dessiné est à la croisée du monde
mélodieux et graphique de Charles Berberian et de l’univers musical de Bastien
Lallemant.
Charles Berberian
Après plusieurs années passées au Liban, Charles
Berberian suit, à l’âge de dix-huit ans, les cours de l’Ecole des beaux-arts de
Paris où il fait la connaissance de François Avril. Ses premières bandes dessinées
sont publiées dans divers fanzines dans lesquels il développe un style
graphique d’abord influencé par Ralph Steadman.
En 1983, il fait la connaissance de Philippe Dupuy. Une de leurs premières
réalisations commune consiste en un hommage à Hergé. Leurs signatures (scénario
et dessin) deviennent indissociables En 1984, ils font leur entrée à Fluide
Glacial. Ils y réalisent Le journal d’Henriette, chroniques amères et
tendres d’une petite adolescente timide et complexée. Ils figurent au sommaire
de Je bouquine et collaborent à plusieurs campagnes publicitaires. En
1990, ils donnent naissance à Monsieur Jean. En 1994, ils réalisent
l’une des pièces maîtresse de leur œuvre : Le journal d’un album (L’association)
et en 1996 présentent leurs vision de New York (dans New York carnets,
Cornélius – suivront Barcelone, Lisbonne, Tanger…). En 1999, le tome 4 des
« aventures » de Monsieur Jean obtient le Prix du Meilleur Album
au Festival d’Angoulême.
Par leur graphisme d’une grande élégance, par le ton particulier de leurs
récits, Charles Berberian et Philippe Dupuy ont su mettre en scène leur univers
très particulier, où se mêlent l’humour et la gravité. En 2008, ils obtiennent
le Grand Prix de la Ville d’Angoulême.
Bastien Lallemant
D’office, nous pensons à Gainsbourg, époque Melody
Nelson, pour le timbre grave, la diction distinguée et nonchalante, les
ponctuations musicales à la Jean-Claude Vannier. Un peu aussi à Dominique A et
à Bertrand Belin, pour la monochromie de la voix et les ambiances
énigmatiques. Si Bastien Lallemant ne se limite pas à ces deux bornes-là, au
moins permettent-elles de le situer.
Dans ce minimalisme musical subtil, on percevra des clins d’œil
délibérés au rock américain et des arrangements d’autant plus riches qu’ils ne
haussent jamais le ton mais réservent des surprises presqu’à chaque virage.
Bastien Lallemant, lui, nous parle droit dans les yeux. De nos amours. La
fresque est intime : le pouls en cinémascope, branché sur le cœur.