Quarante ans après sa création à Broadway, Olivier Py adapte la comédie musicale « La Cage aux folles » avec Laurent Lafitte dans le rôle de Zaza. On a vu le spectacle et voici 3 raisons pour lesquelles il faut vite l’applaudir !
1 > C’est un sujet qui n’a pas pris une ride
1973. Jean Poiret et
Michel Serrault jouent dans La Cage aux folles. Cette pièce de théâtre, mise en
scène par Pierre Mondy, aborde le sujet alors tabou de l’homosexualité : on
y découvre un couple d’hommes d’âge mûr, tenanciers d’un cabaret, qui ont élevé
un fils ensemble. Aujourd’hui adulte, celui-ci doit présenter ses deux pères à
sa future belle-famille ultraconservatrice. Le spectacle fait parler… car c’est
un carton. La comédie, jouée près de 2 000 fois avant d’être adaptée au
cinéma en 1978, connaîtra même deux suites.
En 1983, les Américains se saisissent de la trame et
montent une comédie musicale à Broadway, The Birdcage. Multiprimée, celle-ci
devient une ode à la diversité. Et c’est donc cette adaptation que le
directeur du Théâtre du Châtelet (Paris Centre), Olivier Py, a traduite, mise
en scène et modernisée. En 2025, les questions de l’homoparentalité et des
droits LGBTQIA+ apportent, ici, une autre lecture.
2 > C’est un rôle… scintillant pour Laurent Lafitte
Laurent Lafitte est Zaza ! Le
comédien est entré dans la peau de cette meneuse de revue extravagante à la
joie communicative. Au côté de celui qui interprète son amant Georges (le
chanteur lyrique Damien Bigourdan), il déploie de nouvelles facettes de son
jeu : sens du burlesque, danses chorégraphiées, chants, interactions avec
le public et sourire éclatant. On rit autant devant ses numéros flamboyants que
face à la vulnérabilité de son personnage. Une énergie follement communicative
qui nous donnerait presque envie de fredonner dans le métro en rentrant !
3 > C’est un spectacle jubilatoire
D’abord, il y a la mise en scène grandiose : une
centaine de costumes éclatants, des dizaines de chorégraphies débridées, de
l’humour insolent et des musiques entraînantes. Sans compter les décors qui
impressionnent : tantôt, on est sur la scène de La Cage aux folles avec ses
danseurs – Les Cagelles –, tantôt, dans les coulisses du cabaret, où se tissent
des drames. On rit beaucoup, on admire les numéros de cabaret, mais on
applaudit surtout l’idée d’être « enfin soi » dans un monde qui ne le
permet pas toujours.
À la fin des deux heures quarante de spectacle, la foule,
happée, se lève pour cette superbe production qui fait honneur à la scène
parisienne. Après ça, vous ne direz plus jamais : « C’était quand
même mieux à Broadway ! »