Actualité

Sur les traces de la Saint-Barthélemy

Mise à jour le 13/09/2022
Ce 16 septembre 2022, le jardin de l'église de Saint-Germain l'Auxerrois est inauguré en hommage aux protestants victimes du massacre de la Saint-Barthélemy. L’occasion de revenir sur les lieux qui ont marqué la nuit funeste du 24 août 1572, il y a 450 ans.
1572, dans la nuit du 23 au 24 août. Alors que tout Paris est troublé par le récent mariage de la catholique Marguerite de Valois (la reine Margot) avec le protestant Henri de Navarre, une union controversée dans le but de réconcilier les religions, la ville se retrouve au petit matin baignée de sang. 450 ans après, la capitale est encore marquée par cet événement funeste durant lequel plus de 3000 protestants ont perdu la vie.

La rue de l’Amiral de Coligny, lieu du premier meurtre

Affaibli après une première tentative d'assassinat ratée, l'Amiral Coligny est finalement tué dans la nuit du 24 août.
Affaibli après une première tentative d'assassinat ratée, l'Amiral Coligny est finalement tué dans la nuit du 24 août.
Crédit photo : Clément Dorval / Ville de Paris
Les prémices du drame se sont déroulées dans la maison de l'Amiral de Coligny (Paris Centre), la première victime. Le chef religieux du parti protestant, de son vrai nom Gaspard de Coligny, est un proche conseiller du roi Charles IX. La famille royale ne voit pas cette influence d’un bon œil et tente par tous les moyens de l’éliminer. Une première tentative d'assassinat, le 22 août 1572, échoue et provoque la colère des protestants.
Les principaux responsables huguenots (noms donnés aux protestants français) demandent justice au roi afin de trouver le coupable. Catherine de Médicis et sa cour transforment ces protestations en prémices d’une révolte. Sous la tutelle de sa mère, Charles IX, jeune souverain de seulement 22 ans et facilement influençable, se laisse convaincre d'agir rapidement. Il est alors décidé de faire tomber les principaux chefs dits « extrémistes », soit une vingtaine de protestants, à la nuit tombée du 24 août. Coligny est le premier à en pâtir : tué dans son hôtel particulier, il est défenestré et son corps est traîné dans tout Paris, avant d’être jeté dans la Seine.

Les cloches de l'église Saint-Germain l’Auxerrois

Les cloches de l'église Saint-Germain-de-l'Auxerrois sont considérées comme le déclencheur du massacre de la Saint-Barthélemy.
Crédit photo : Clément Dorval / Ville de Paris
Mais ce qui devait rester un assassinat ciblé échappe au contrôle des représentants du pouvoir. Vers 2 h 30 du matin, le tocsin de l'église de Saint-Germain l'Auxerrois (Paris Centre) retentit dans les rues de la capitale, alertant ses habitants d’un danger. Les bruits des cloches résonnent alors comme le déclencheur de la tragédie.
Descendu dans la rue, le peuple constate les premiers meurtres et prend part à son tour à la folie, tuant hommes, femmes et enfants sans distinction. Au total, près de 3000 protestants ont été tués à Paris, et entre 20 000 et 30 000 sont assassinés dans toute la France. Seuls les princes de sang, Henri de Navarre et Henri de Condé, sont épargnés, et sont obligés de se convertir au catholicisme.

Les nobles du palais du Louvre

A l'occasion du mariage d'Henri de Navarre et de Marguerite de Vallois, de nombreux protestants sont montés à Paris et résident au Louvre.
A l'occasion du mariage d'Henri de Navarre et de Marguerite de Vallois, de nombreux protestants sont montés à Paris et résident au Louvre.
Crédit photo : Clément Dorval / Ville de Paris
Si les meurtres se perpétuent dans la rue, c’est aussi au Louvre (Paris Centre) que se poursuivent les massacres. De nombreux nobles protestants, montés à Paris pour les noces d'Henri de Navarre, sont logés au palais. La nuit de ce 24 août, les huguenots sont chassés et massacrés dans les rues voisines. Leurs corps dénudés sont ensuite rassemblés devant l'édifice, à la vue de tous. Les tueries s'enchaînent pendant trois jours durant, sans que le roi ne puisse mettre fin à la folie. Les maisons des riches protestants sont ensuite pillées et leurs biens volés.

Les corps jetés à la Seine

De nombreux corps des défunts sont traînés sur les quais et jetés dans la Seine. Le fleuve déverse les dépouilles sur les berges ou aux pieds de la colline de Chaillot (aujourd'hui aux alentours du Trocadéro). Les corps repêchés sont exposés au public, puis inhumés près du cimetière des Innocents.

L'exposition funeste au gibet de Montfaucon

Paris. Le gibet de Montfaucon, construit en pierre en 1325, désaffecté en 1627. Estampe, B.N.F.
Le gibet de Montfaucon n'est détruit qu'en 1760.
Crédit photo : Albert Harlingue / Roger-Viollet
Construite au XIe siècle, le gibet de Montfaucon est un lieu macabre sur lequel était installée une potence de 15 mètres de haut. C’est ici que le corps de l'Amiral de Coligny, après avoir pourri quatre jours durant dans la Seine, a été repêché et pendu par les cuisses. De nombreuses dépouilles huguenotes y sont aussi exposées. Aujourd'hui, le lieu du gibet de Montfaucon correspond à la place du Colonel Fabien, au niveau du début de la rue de la Grange-aux-Belles (10e).

Un jardin d'hommage aux victimes

Un mémorial est inauguré le 16 septembre, afin de rendre hommage aux victimes de ce massacre, 450 ans après.
Un mémorial est inauguré le 16 septembre, afin de rendre hommage aux victimes de ce massacre, 450 ans après.
Crédit photo : Clément Dorval / Ville de Paris
Dans le 1er arrondissement (Paris Centre), le jardin aux abords de l'église Saint-Germain-l'Auxerrois est renommé « jardin mémorial de la Saint-Barthélemy » en hommage aux victimes du massacre. Il est inauguré officiellement ce 16 septembre 2022, en mémoire de ces faits qui se sont déroulés il y a exactement 450 ans.
Encore aujourd'hui, le manque de sources écrites ne permet pas aux historiens de connaître précisément les responsabilités des membres de la couronne et du peuple parisien dans ce qui est considéré comme l'un des plus sombres chapitres de l'Histoire de France.
Exposition au QJ
Samedi 17 septembre, de 11 h 30 à 17 h, Quartier Jeunes (QJ) organise une exposition « Massacre à Paris. 24 août 1572 : la Saint-Barthélemy », réalisée par la Société d’histoire du protestantisme, la Ville de Paris et la Mairie de Paris centre.

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