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Une balade sur les pas de Sarah Bernhardt

Mise à jour le 08/09/2023
Sarah Bernhardt (1844-1923), comédienne française, interprétant le rôle de Cyrano de Bergerac dans l'acte III de la pièce d'Edmond Rostand.
Femme moderne et libre, Sarah Bernhardt a enflammé Paris de son talent comme de ses frasques. Alors que le flambant neuf Théâtre de la Ville, qu'elle a dirigé pendant plus de vingt ans, lui rend hommage en prenant son nom, balade dans la capitale sur les traces de la « Divine » tragédienne.
En 1889, le tout Paris la surnomme la Divine. Pourtant, celle qui, avant de s’appeler Sarah Bernhardt, naît Henriette Rosine Bernard le 22 octobre 1844 au 5, rue de l’Ecole-de-Médecine (5e), n’a rien d’une comédienne. Mais de divine, elle a l’inspiration.
Jeune fille au couvent, sa décision est prise, elle sera religieuse et épousera le bon Dieu. « Savez-vous ce qu’il faut faire de cette enfant ? Il faut la mettre au Conservatoire ! ». Grâce à cette parole du Duc de Morny, ami de sa mère, Sarah Bernhardt va épouser la lumière, avec exaltation, comme tout ce qu’elle entreprend.

Ses débuts au conservatoire

Mais à quatorze ans, elle quitte la vie monacale et passe le concours du conservatoire, au 2 bis, rue du Conservatoire (9e) où elle est reçue. Le 6 octobre 1860, sans camarade pour lui donner la réplique, elle déclame en toute naïveté « Deux pigeons s’aimaient d’un amour tendre… » de La Fontaine. L’effet d’audace est concluant, sa légende prend corps.

La Comédie Française

Deux ans plus tard, le 1er septembre 1862, à l’angle des rues Duphot et Saint-Honoré (1er), qui est alors l’emplacement des affiches des théâtres parisiens, celle de la Comédie-Française annonce « Débuts de Mademoiselle Sarah Bernhardt ».
En empruntant la rue Saint-Honoré jusqu’à la place Colette (1er), le chemin n’est pas long pour rejoindre ses premières planches à la Comédie-Française.
Sarah Bernhardt quitte l’institution, un an seulement après y être entrée, pour avoir giflé une autre actrice. Impétueuse, extravagante, colérique aussi, l'actrice est entière mais joue sans éclat dans des pièces sans gloire.

Naissance de la Divine

Le 14 janvier 1869, la Divine naît enfin. Au théâtre de l’Odéon (6e), dans Le Passant de François Coppée, elle est Zanetto le troubadour.
Sarah se révèle dans ce premier rôle de travesti, rôle dont elle fera sa spécialité.
En 1870, pendant la Commune, elle transforme la scène de l’Odéon en hôpital militaire : la voilà infirmière, faisant jouer ses relations pour obtenir de la nourriture aux soldats blessés. Le calme revenu, elle enflamme de plus belle les planches et les cœurs…
Le théâtre de l'Odéon
Le théâtre de l'Odéon
Crédit photo : François Grunberg / Ville de Paris

Une personnalité bien affirmée

Mais entre ses coups d’éclats et ses extravagances, dont entre autres, celle de dormir dans un cercueil ou de cohabiter avec des animaux exotiques, Sarah Bernhardt ne fait pas l’unanimité.
Peu importe, la comédienne est à l’image têtue de sa devise « Quand même ».
Une devise choisie à neuf ans, après une chute : « Si, si, je recommencerai, quand même, si on me défie encore ! Et je ferai toute ma vie ce que je veux faire ! »
Prenant une fois de plus son destin en main, elle devient en 1893 la directrice du théâtre de la Renaissance (10e).
Elle y signe une nouvelle idylle artistique avec Edmond Rostand, qui la nomme « reine de l’attitude et princesse du geste ». Il lui écrit notamment L’Aiglon pour lequel elle sacrifie sa chevelure en cascade de boucles afin de jouer le duc de Reichstadt.
Le théâtre de la Renaissance
Le théâtre de la Renaissance
Crédit photo : François Grunberg / Ville de Paris

La Ville lui confie un théâtre

En 1898, la comédienne obtient de la Ville de Paris le bail du théâtre des Nations, qui deviendra théâtre Sarah Bernhardt puis Théâtre de la Ville (4e).
Avant d’assister à une représentation dans ce lieu mythique, empruntez l’escalier métallique niveau 3, côté impair, pour découvrir l’emplacement présumé de sa loge. La pièce recèle quelques trésors : coin toilette avec baignoire, miroir, affiches, photos, lettres, objets personnels gravés de sa devise… L’âme de la Divine imprègne toujours les lieux.
Théâtre de la Ville vu depuis le théâtre du Châtelet.
Théâtre de la Ville vu depuis le théâtre du Châtelet.
Crédit photo : Emilie Chaix

Une leçon de vie donnée par une des premières « stars »

Amputée d’une jambe pour cause de gangrène en 1915, Sarah Bernhardt ne renonce ni à la scène, ni à ses tournées à l’étranger. En 1898, dans ses mémoires, elle écrit : « La vie est courte, même pour ceux qui vivent longtemps. Il faut vivre pour quelques-uns qui vous connaissent, vous apprécient, vous jugent et vous absolvent, et pour lesquels on a même tendresse et indulgence.»
Le 26 mars 1923, la comédienne aux talents multiples (peintre, écrivain, sculpteur, actrice de cinéma muet) décède à Paris sur un tournage.
Inhumée au Père Lachaise , Sarah Bernhardt est une de ces premières artistes érigées par le mythe au rang de « star ». Quoi de plus normal pour la Divine que d’achever sa course sous forme d’étoile.

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