Le saviez-vous ?

Sur les traces des expositions universelles de Paris (2/2)

Mise à jour le 23/11/2021
Passerelle Debilly vue de la tour Eiffel
Après un premier épisode sur les traces des expositions universelles de Paris de 1855 à 1889, découvrez celles laissées par l’Exposition universelle de 1900, la plus connue de toutes, et par celle organisée en 1937.
Dans notre premier épisode vous avez pu découvrir les vestiges des expositions de 1855, 1867, 1878 et 1889. Découvrez ici ceux des expositions universelles de 1900 et de 1937.

L'exposition de 1900 en quelques mots

Avec comme thème central le "bilan du siècle", l'exposition de 1900 est la plus folle de toutes, la plus démesurée. L’exposition s'étend sur 216 hectares : 112 entre le Champ-de-Mars, l'esplanade des Invalides et les bords de Seine, 104 au bois de Vincennes.
Elle est 10 fois plus étendue que celle de 1855 et pour y accéder 136 entrées, au moins, sont prévues.
Exposition universelle de 1900. Le pont Alexandre-III et les Petit et Grand Palais. Paris (7e arr.), 1900.
Exposition universelle de 1900. Le pont Alexandre-III et les Petit et Grand Palais. Paris (7e arr.), 1900.
Crédit photo : © Léon & Lévy / Roger-Viollet
L'exposition dure 212 jours et accueille 51 millions de visiteurs quand la France compte à l'époque 41 millions d'habitants. Les gares parisiennes sont réaménagées pour l'occasion et la nouvelle gare d'Orsay est ouverte. Un parking à vélos de 750 m2 est même construit aux Champs-Élysées, et un autre de 250 m2 l'est au quai d'Orsay.
Par ailleurs, l'exposition coïncide avec l'ouverture le 19 juillet 1900 de la première ligne du métro qui va de la porte de Vincennes à la porte Maillot, et dessert les Jeux olympiques d'été au bois de Vincennes. Les Jeux de la IIe olympiade, deuxième édition des Jeux olympiques modernes, ont en effet lieu au même moment.

Le Grand et le Petit Palais

Le Grand Palais vue depuis le sommet du Petit Palais.
Le Grand Palais vue depuis le sommet du Petit Palais.
Crédit photo : Emilie Chaix / Ville de Paris
Nommés alors Grand Palais des beaux-arts et des arts décoratifs et Petit Palais de l’art français, ils sont édifiés à la place du palais de l’Industrie de 1855 qui servait encore de salle des fêtes.
Les travaux du Grand Palais commencent en 1897, avec seulement 3 ans pour réaliser un chantier titanesque. Mais en 1900, le Grand Palais remporte un succès triomphal. Son architecture extraordinaire, alliant l’acier, la pierre et le verre est saluée. Lire notre article les petits secrets du Grand Palais.
Conçu dans le même temps, le Petit Palais sera converti en 1902 en musée des beaux-arts, pour abriter les riches collections de la Ville de Paris. Lire notre article sur les coulisses du petit Palais.
Dans ce même temps est créé un passage traversant la Seine pour relier les Champs-Élysées à l'esplanade des Invalides. Ce sont les actuels avenue Winston-Churchill et le pont Alexandre III.
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Le pont Alexandre III

Pont Alexandre III
Sur la colonne, rive droite en aval, on peut lire : « Le 14 avril 1900, Émile Loubet président de la République Française a ouvert l'exposition universelle et inauguré le pont Alexandre-III ».
Crédit photo : ©Emilie Chaix/Ville de Paris
Inauguré pour l'exposition de 1900, le pont symbolise l'amitié franco-russe. C'est d'ailleurs le tsar Nicolas II de Russie et l'impératrice Alexandra Fedorovna qui posent la première pierre avec le président Félix Faure le 7 octobre 1896.
Construit dans l'axe de l'esplanade des Invalides, il conduit aux Petit et au Grand Palais.

La passerelle Debilly

La passerelle tient son nom actuel du général de Billy, mort à Iéna en 1806.
Crédit photo : Jean-Baptiste Gurliat / Ville de Paris
Pour faciliter la liaison entre les deux rives de la Seine, une passerelle piétonnière est édifiée. Elle est conçue par les ingénieurs Resal, Alby et Lion. Elle reliait alors la rue du Vieux Paris, quai de Billy, actuel quai de Tokyo, et les palais des expositions militaires. Elle fut d’ailleurs nommée "passerelle de l'exposition militaire".
Cette passerelle qui devait être détruite est toujours là. Elle porte aujourd'hui le nom de passerelle Debilly et est inscrite à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques depuis 1966.

La gare d’Orsay devenue musée d’Orsay

Le musée possède la plus importante collection de peintures impressionnistes et postimpressionnistes au monde
Crédit photo : Henri Garat / Ville de Paris
Située en bord de Seine, dans le 7ème, la gare du quai d'Orsay (puis gare d'Orsay), est construite par Victor Laloux de 1898 à 1900 pour accueillir les visiteurs de l'exposition de 1900, ainsi que les délégations étrangères.
Elle est convertie en musée le 9 décembre 1986. Ses collections présentent l’art occidental de 1848 à 1914. C'est l’un des plus grands musées d’Europe à cette période.

La gare des Invalides

Les sous-sols soit 18 000 mètres carrés s’étendant de la rue Fabert à l’aérogare, soutenus par des colonnes, seront aménagés dans la cadre de réinventer Paris 2
Crédit photo : Henri Garat / Ville de Paris
La gare a été construite pour desservir la banlieue sud-ouest et Versailles par la ligne des Moulineaux . Construite par l'architecte Juste Lisch (1828-1910), le bâtiment sans étage a l'aspect d'une orangerie. En 1948 l'édifice est transformé en aérogare pour l’aéroport d'Orly. En 1979, on réalise la jonction de la ligne RER (C) entre les Invalides et la gare d’Orsay permettant ainsi la traversée de Paris depuis la gare d’Austerlitz (13ème) au pont du Garigliano (15ème) en longeant la Seine en souterrain.
En 2017, l’architecte Dominique Perrault, père de la BNF et du futur village olympique de 2024, a remporté l'appel à projets Réinventer Paris saison 2 en proposant « AérogArt » un centre dédié à l’art et à l’artisanat français, qui accueillera de nombreuses expositions et manifestations artistiques. Sous la dalle s’installeront un musée pour enfants et une halle alimentaire. Le public accédera au site par une entrée majestueuse et un paysage repensé. Le projet devrait voir le jour en 2025 (voir le projet)

L'église Notre Dame du travail

Eglise Notre dame du travail dans le 14e
On peut admirer le travail remarquable de la charpente en bois et métal.
Crédit photo : Jean-Baptiste Gurliat / Ville de Paris
En 1899, l'architecte ingénieur Jules Astruc est chargé d'élever une église pour accueillir les ouvriers du monde entier qui vont affluer pour préparer l'exposition de 1900. La commande qu'il a reçue est de rappeler à l'ouvrier son usine afin qu'il se sente chez lui. Dans le même temps, sur l'avenue des Champs-Élysées, le Palais de l'Industrie et des beaux-arts construit pour l'Exposition universelle de 1855 est en démolition pour laisser place au Petit et au Grand Palais. Jules Astruc va alors profiter de son démontage pour réutiliser des éléments divers de la structure, des pierres de taille ainsi que des structures métalliques. L'église Notre Dame du Travail voit le jour au 59, rue Vercingétorix dans le 14ème, où l'on peut encore aujourd'hui admirer sa superbe voûte.

La Ruche

La Ruche cité d'artistes dans le 15e
Dans les années trente, la Ruche est sauvée de la décrépitude par un comité de défense mené par Malraux. Aujourd’hui, elle est classée monument historique.
Crédit photo : Joséphine Brueder / Ville de Paris
Le sculpteur Alfred Boucher souhaite construire dans le 15ème des ateliers d'artistes. Il achète aux enchères des éléments de l'exposition de 1900 pour les créer. Pour servir de toit, il acquiert le kiosque des vins de Médoc, une structure en fer forgé réalisée par la société Eiffel. Il utilise les grilles du palais de la Femme pour fermer le terrain situé sur l’ancienne commune de Vaugirard, passage de Dantzig.
Lors de son inauguration en 1902, la rotonde accueille deux cents artistes pour un loyer modeste et s'appelle La Ruche. Les abeilles s’appellent Chagall, Zadkine, Soutine, Léger, Modigliani, Matisse, le douanier Rousseau. Apollinaire ou Blaise Cendrars…
Les ateliers existent encore aujourd'hui, 2 passage de Dantzig dans le 15ème et les façades et toitures du bâtiment sont inscrites aux monuments historiques depuis le 19 janvier 1972.

Une petite sœur de la statue de la Liberté

Petite soeur de la statue de la Liberté, Jardin du Luxembourg
Crédit photo : Joséphine Brueder / Ville de Paris
En 1889, Auguste Bartholdi crée une petite soeur à sa statue de la Liberté éclairant le monde. De taille relativement modeste, 2,85 mètres de hauteur, elle est présentée à l'Exposition universelle de 1900, puis donnée par l'artiste au musée du Luxembourg. A la mort de l’artiste en 1904, sa veuve demanda que cette réplique soit érigée à l'extérieur, dans le jardin. Elle y resta jusqu'en 2012 où sa torche fut dérobée. Elle fut alors démontée de son socle pour être réparée, puis installée au musée d'Orsay où on peut la voir à l'entrée de la grande galerie des sculptures. Celle que l'on voit aujourd'hui au jardin du Luxembourg en est une copie.

1937 la dernière exposition universelle parisienne

L'exposition universelle de 1937, officiellement "Exposition internationale des arts et des techniques appliqués à la vie moderne", se tient à Paris du 25 mai au 25 novembre 1937. Elle est le dernier événement de ce genre à avoir lieu à Paris.

Palais de Tokyo et musée d'Art moderne

Le palais des musées d'Art moderne est devenu d'une part le palais de Tokyo avec, sur la façade ouest, les quatre métopes (panneaux architecturaux de forme rectangulaire) de Marcel Gaumont qui obtint le Grand Prix du Jury en 1937, et, d'autre part, le musée d'Art moderne de Paris.

Le palais de Chaillot

Le palais de Chaillot situé place du Trocadéro (16ème) a subsisté, contrairement à l'ancien palais du Trocadéro construit pour l'Exposition de 1878. Il est sensiblement le même aujourd'hui.
Exposition Internationale de 1937, Paris. Le palais de Chaillot et les fontaines.
Exposition Internationale de 1937, Paris. Le palais de Chaillot et les fontaines.
Crédit photo : Maurice-Louis Branger / Roger-Viollet

L'entrée de l'aquarium du Trocadéro

L'aquarium a été totalement rénové mais l'entrée, qui datait de la précédente grande rénovation faite pour l'exposition de 1937, a été conservée. L'aquarium avait été imaginé en 1867 et aménagé dans les carrières désaffectées selon le projet de l'architecte Combaz. L'aquarium original fut pour partie construit à ciel ouvert, alors qu'un autre partie fut conçue en souterrain en imitant une grotte. Ce fut le premier aquarium au monde.

Le palais de la Découverte

Vue du Palais de la découverte éphémère dans le 15e
Crédit photo : Atelier Construire
L'Exposition de 1937 avait une finalité pédagogique et scientifique, dont le palais de la Découverte est l'illustration. Il est installé dans l'aile occidentale du Grand Palais. Le planétarium date de cette époque. Le tout est actuellement en travaux de rénovation. le palais poursuit toutefois ses activités hors les murs pendant les travaux, avec les Étincelles du Palais de la découverte, sa structure éphémère située dans le 15ème arrondissement de Paris.

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