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Balade sur les pas de Diderot, un penseur éclairé à Paris

Mise à jour le 04/10/2021
La Sorbonne (5e)
Écrivain, philosophe, encyclopédiste, dramaturge, critique d’art… C’est dans la capitale que Denis Diderot s’est révélé homme des Lumières.
Denis aurait dû être prêtre, Diderot sera philosophe. Né le 5 octobre 1713 à Langres (Haute-Marne), il arrive à Paris à l’âge de 15 ans. Il poursuit ses études dans la capitale après avoir reçu la tonsure de l’évêque de Langres pour une carrière qui s’annonce, a priori, ecclésiastique.
Il fréquente le collège d’Harcourt, à l’emplacement de l’actuel lycée Saint-Louis (6e). Mais c’est la Sorbonne (5e), où il étudie la théologie et la philosophie, qui le séduit. La deuxième voie l’emporte. Son père, déçu, lui coupe alors les vivres.
Louis-Michel Van Loo (1707-1771). "Denis Diderot (1713-1784), écrivain français", 1767.
Crédit photo : Roger-Viollet
Le jeune Diderot se débrouille donc avec de petits métiers: précepteur, rédacteur de sermons, écrivain public… Sans jamais s’éloigner du Quartier latin, il multiplie les domiciles : rue de la Parcheminerie (5e), rue du Vieux-Colombier (6e) ou rue des Deux-Ponts, sur l’île Saint-Louis (4e). La rue Boutebrie (5e) fait chavirer son cœur. Il y tombe amoureux d’Antoinette Champion, dite « Nanette », la fille de sa lingère. Il l’épouse en secret en novembre 1743. Le jeune couple emménage rue Saint-Victor (5e). Diderot étudie l’anglais et traduit les œuvres de philosophes britanniques pour gagner sa vie. Il fréquente les théâtres, les salons et les cafés parisiens.
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Premiers écrits subversifs

En 1746, il publie les Pensées philosophiques, une première œuvre pleine de hardiesse par sa critique de la religion. Le philosophe des Lumières voit le jour. Mais le Parlement de Paris ordonne la destruction de l’ouvrage. L’écrivain s’essaye alors à d’autres genres: un roman libertin, Les Bijoux indiscrets (1748), Mémoires sur différents sujets de mathématiques (1748) et puis un texte très particulier, la Lettre sur les aveugles à usage de ceux qui voient (1749). Diderot y affirme son athéisme et sa pensée matérialiste, ce qui n’est pas du goût de la censure.
Arrêté le 24 juillet 1749 chez lui, au deuxième étage du 3, rue de l’Estrapade (5e), Diderot est emprisonné au château de Vincennes. Il y restera cent trois jours, recevant régulièrement des visites de son ami Jean-Jacques Rousseau. Il cessera alors de diffuser ses écrits majeurs. La plus grande partie de son œuvre, La Religieuse (1780), Le Neveu de Rameau (1762-1773) et Jacques le Fataliste (1765-1784), sera éditée au cours du XIXe siècle.
En 1751, l’œuvre protéiforme de Diderot s’enrichit d’un nouveau genre. Depuis quatre ans, il travaille avec Jean Le Rond d’Alembert, mathématicien, au projet de l’Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers, qui a pour objectif de recenser toutes les connaissances de l’époque. Plus de 150 savants, philosophes, spécialistes aident à la rédaction de cette œuvre, parmi lesquels Rousseau, Voltaire, Montesquieu…

L’Encyclopédie censurée

Les réunions de travail se tiennent au café Le Procope, 13, rue de l’Ancienne-Comédie (6e), où il est aujourd’hui toujours possible de boire un verre ou de s’attabler dans le salon Diderot. Mais la censure suspend en 1752 la diffusion des deux premiers volumes, avant de l’interdire complètement en 1759.
Restaurant Le Procope, 13 rue de l' Ancienne Comédie (6e)
Restaurant Le Procope, 13 rue de l' Ancienne Comédie (6e)
Crédit photo : Emilie Chaix / Ville de Paris
Diderot poursuit alors secrètement son ouvrage tout en créant au théâtre le « drame bourgeois » que la Comédie-Française est la première à représenter. Il invente également la critique d’art en rédigeant les comptes rendus des salons de peinture qui se tiennent au Louvre (1er). La vie du philosophe est faite de multiples horizons, et ses amours de plusieurs liaisons.
Il demeure depuis 1754 avec sa femme et sa fille, Marie-Angélique, aux 4e et 5e étages du 2, rue Taranne, emplacement actuel du 149, boulevard Saint-Germain (6e). Mais son cœur est ailleurs, près de Sophie Volland, qu’il retrouve dans les jardins du Palais-Royal (1er), sur le banc de l’allée d’Argenson (actuelle galerie de Valois). De 1755 et jusqu’à sa mort, il entretiendra avec elle une liaison passionnée et une correspondance amoureuse remarquable.
Côté finances, Diderot est à l’abri du besoin grâce à l’amitié de Catherine II de Russie. En juillet 1784, l’écrivain, qui approche des 71 ans, quitte les étages élevés de la rue Taranne pour déménager au rez-de-chaussée de l’Hôtel de Bezons, au 39, rue de Richelieu (1er), loué par la tsarine. Il n’y vivra que douze jours. L’homme des Lumières s’éteint le 31 juillet 1784. De son corps inhumé à l’église Saint-Roch (1er) il ne reste plus de traces, les caveaux ayant été pillés durant la Révolution française. Et si son nom est parfois cité pour le Panthéon, c’est avant tout son esprit qui laisse un héritage immortel.

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