Qui sont les héroïnes du romantisme et comment sont-elles représentées dans les arts au XIXe siècle ? Le musée de la Vie romantique explore ces questions jusqu'au 4 septembre avec l’exposition « Héroïnes romantiques ».
Grâce à une sélection d’une centaine d’œuvres - peintures, sculptures, manuscrits et objets d’art -, l’exposition invite le public à découvrir des héroïnes revisitées ou inventées par le romantisme : Héroïnes du passé, Héroïnes de fiction et Héroïnes en scène. Ce parcours en trois temps permet de tisser des liens entre les Beaux-arts, la littérature et les arts de la scène qui jouent au XIXe siècle un rôle majeur dans la diffusion d’un héroïsme féminin aux accents tragiques.
Sappho, Jeanne d’Arc, Marie Stuart, Héloïse, Juliette,
Ophélie ou encore Atala : ces femmes, dont les récits dramatiques sont connus,
ancrent dans l’imaginaire collectif de l’époque une certaine vision du féminin.
Dans les Beaux-arts, comme dans la littérature ou la musique, l’héroïne
romantique vit des passions fortes, éprouve le désespoir et la mélancolie, aime
et meurt d’aimer.
Les artistes romantiques, portés par le goût du drame, font
de ces destinées exceptionnelles des sujets pour leurs compositions. Les œuvres
choisies d’Eugène Delacroix, Anne-Louis Girodet, Théodore Chassériau, Antoine-Jean
Gros, Léon Cogniet ou Léopold Burthe, figurent le plus souvent ces femmes
diaphanes et fragiles, dénudées, résignées face à un destin inéluctable. Si la
création de l’époque est majoritairement l’œuvre d’artistes masculins,
l’exposition s’intéresse également aux femmes du XIXe siècle qui mettent en
scène des héroïnes dans leurs œuvres.
Sont ainsi mises à l’honneur les artistes
Marie d’Orléans, Félicie de Fauveau, Frédérique O’Connell, les écrivaines
Madame de Staël et George Sand ou encore les interprètes Harriet Smithson,
Rachel et Mademoiselle Mars, qui portent à la scène les grands rôles féminins
de l’époque. En se saisissant de ce sujet encore peu exploré, l’exposition
interroge le regard sur les femmes diffusé par le mouvement romantique, dans
une société qui leur laisse alors peu de place.
Cette sélection d’œuvres est enrichie d’une médiation à
destination du public familial et scolaire, de contenus sonores donnant vie à
des textes d’époque ou encore d’une projection audiovisuelle qui questionne la
postérité contemporaine de ces héroïnes. Une riche programmation culturelle
accompagne le propos : un podcast sur la fonction jouée par ces représentations
réalisé en partenariat avec Julie Beauzac - créatrice de podcasts sur
l’histoire de l’art -, un cycle de concerts de compositrices romantiques
proposé par le Conservatoire à rayonnement régional de Paris ou encore un
concert de Chloé Mons et Hélène Singer intitulé « Désirs et mythologies
féminines ».
Sous la forme d’un ouvrage collectif à entrées thématiques, le
catalogue qui accompagne l’exposition développe un éclairage pluridisciplinaire
interrogeant les représentations des héroïnes romantiques en mêlant histoire et
histoire de l’art.