« Je veux que nous soyons vues et entendues.
Je n'ai pas été surprise de constater que presque toutes les femmes que j'ai
rencontrées au cours du projet « Fragments » partagent les mêmes
problématiques que moi, à savoir le manque de visibilité et de reconnaissance
dans toutes les sphères sociales, le racisme intentionnel et toutes autres
formes d’oppressions.
Je le fais aussi pour
l’inspiration entre femmes, pour la représentation et pour la solidarité. Nous
crierons victoire le jour où nous serons vraiment vues et entendues pour qui
nous sommes. Nous crierons victoire le jour où notre couleur et notre sexe ne seront
plus source d’oppression et d’injustice. Et même si je ne vois pas ce jour de
mon vivant, j’espère contribuer à changer ces idées. »
Cette exposition présente la troisième
saison de Fragments. Les photos ont été prises à Paris, Genève et Londres. Les
deux dernières saisons ont fait l'objet d'un livre photo composé d’une centaine
de portraits de femmes noires accompagnés de témoignages.
Le vernissage aura lieu
le samedi 4 novembre à 16h à la bibliothèque Marguerite Durand. Ce sera l’occasion
d’une rencontre et d’une discussion avec l’artiste et quelques-unes des femmes photographiées.
Dans cette série photographique,
des femmes noires s’expriment. Écoutons-les !
Maggy Dago est née en Côte d’Ivoire et est arrivée en France à
l’âge de 16 ans. Son travail photographique est guidé par deux valeurs
fondamentales : la recherche d’authenticité et de justice. « J'aime partager ma vision du monde, mais j'aime surtout faire
ressortir chez les gens ce que je trouve de plus humain, de plus beau et de
plus authentique. J'aime quand les gens peuvent montrer à la fois leurs
vulnérabilités et leurs forces sans tabous car selon moi ces deux aspects se
valent et ne doivent pas être jugés. »
Maggy a commencé à s’intéresser au féminisme dans le cadre
d'un programme de volontariat européen à Malte. « Ce fut le début d’une prise de conscience profonde des
inégalités et des injustices subies par les femmes. J’ouvrais les yeux
sur un monde patriarcal dont je n’avais pas réellement conscience. Le
féminisme me donne la force et le courage de lutter contre toutes sortes de
discriminations à l'égard des femmes. Aujourd’hui, la photographie est un moyen
d’expression, mais surtout de (re)valorisation des femmes. »