Portrait du cinéaste Pierre Beuchot. Passionné par l'art et admirateur du poète Pierre Jean Jouve, Pierre Beuchot a laissé derrière lui une œuvre considérable et étonnamment diversifiée. Nous visionnerons trois œuvres et échangerons sur ce grand cinéaste.
Hommage à Pierre Beuchot
par Claude Guisard, ancien directeur des programmes de création à l’INA, avec Denis Freyd, producteur et Jacques Bouquin, directeur de la photographie
Passionné par l’art et admirateur du poète Pierre Jean Jouve dont il a adapté plusieurs ouvrages, le cinéaste Pierre Beuchot nous a quittés brutalement en 2020.
Il avait abandonné son ultime projet une fiction sur la France Afrique et Jacques
Foccart, pour imaginer un poème filmique qu’il voulait consacrer à Anne, sa femme,
décédée quelques mois plus tôt d’une longue maladie. Il a laissé derrière lui une œuvre considérable et étonnamment diversifiée : fictions, courts-métrages et toute
la gamme des documentaires, avec un intérêt particulier pour les documentaires
historiques, principalement ceux concernant la IIe guerre mondiale. Ce travail sur la
mémoire a abouti à un film unique et singulier, Le Temps détruit – Lettres d’une guerre,
une sorte de miracle comme seul le cinéma documentaire peut en produire, et que
nous projetterons lors de la séance. Le film reprend les lettres écrites par trois soldats
fauchés au Printemps 1940 pendant ce qu’on appelle « la drôle de guerre ». Trois
victimes comme les autres : Paul Nizan, écrivain, Maurice Jaubert, compositeur de
l’Atalante et Zéro de conduite, et Roger Beuchot, ouvrier parisien, le père de Pierre.
Pierre Beuchot, cinéaste littéraire, a fait de nombreux films sur les écrivains. Nous en
visionnerons deux : l’un sur Pierre Jean Jouve, son inspirateur, et l’autre sur Rainer
Maria Rilke, subjugué devant les toiles de Cézanne.