Proche de la tradition humaniste, elle est une révoltée au grand cœur et une formidable conteuse d’histoires. Son œuvre se caractérise par une volonté d’être au plus près de ceux et celles qu’elle photographie afin de restituer les relations humaines dans toute leur complexité avec comme seuls guides l’altruisme et l’absence de jugement. Farouchement indépendante et ouverte d’esprit, elle était attirée par les personnes aux vies marginales, par les sociétés et communautés dites « fermées ». Elle ne les photographiait jamais comme des étrangers mais comme ses ami.e.s, voire sa propre famille, s’immergeant entièrement dans la vie de ses sujets afin de raconter leur histoire de manière la plus fidèle. Elle a ainsi réalisé une œuvre humaniste, sombre et engagée, mais aussi pleine d’humour. L’exposition s’articule autour de trois « mondes » que Jill Freedman a côtoyés et photographiés sur la longue durée : les rues de New York, sa ville d’adoption depuis 1964 ; la Marche des pauvres sur Washington organisée à la suite de l’assassinat de Martin Luther King en 1968 ; et la vie d’un cirque itinérant dans le Sud-Est des Etats-Unis dans les années 1970.Photographe d’une grande virtuosité, elle réalisait elle-même ses propres tirages appréciant particulièrement les effets de clair-obscur. Souvent sombres, ils font place à une lumière qui irradie ses photographies et les personnes qui les composent.