Ici, l’appropriation fonctionne comme une stratégie narrative d’un
monde de l’entre-deux, à l’image de ceux qui partagent son expérience d’une
vie entre-deux rives. Formée à devenir artiste en France, Maya Inès Touam
interroge la valeur du patrimoine légué et questionne sa place face au canon.
Quel espace créatif est-il possible de façonner pour une femme artiste
et une enfant d’immigrés ? À cette fin, Touam coopte les procédés et
pratiques du XVIe et XXe siècles — allant de
l’iconographie religieuse aux expérimentations colorées du fauvisme — mais
renverse les codes du sacré à la faveur du incroyablement profane.
Les
Choses qui restent propose une somme d’objets hantés par leurs valeurs
culturelles et convoqués pour leur symbolisme. À travers ce qu’elle nomme son
« fauvisme photographique », Touam propose un nouveau vocabulaire visuel,
ludique et rhizomique; une rencontre entre histoire, moment contemporain et
imagination d’un futur sans centre ni périphéries.