C’est un travail obsessionnel dans lequel Il nous invite à nous perdre, ou il essaie de recréer des ambiances, des états d’âmes vécus ou à venir, un peu comme les séquences d’un monde évanescent et peut-être déjà disparu.
Remy Dubibé est un nomade par son éducation, né dans les émirats en bordure du désert, grandi en Indonésie au bord de l’eau et de la jungle.
Tous les souvenirs de cette enfance exotique se retrouvent au cœur de ses travaux : accumulations de petites formes moulées par grappes, suspensions ou filets tendus, dont la blancheur et la finesse obsessionnelle est cependant trompeuse, en ce qu’elle recèle une âpreté primitive, une propension au chaos. Capsules, coques, nénuphars ou pliages d’origami, formes lisses, édulcorées, piquantes ou elliptiques qui, telles des fantômes ou des résidus flottants d’un monde en décomposition, retrouveraient par le grouillement, la concrétion, la prolifération ou la fragmentation, une «sauvagerie subtile » …
La sensation visuelle est spectaculaire, augmentée par cette complexité graphique et spatiale d’un encordement textile tentaculaire, proche du système rhizomique des mangroves. Un recours à la nature comme force de protection, d'approfondissement et de développement personnel.
Louis Doucet (2022)