Conférence-débat autour de l'ouvrage "Ruses de riches, pourquoi les riches veulent maintenant aider les pauvres et sauver le monde", écrit par Jean-François DRAPERI, fondateur et ancien directeur du Centre d’économie sociale (CESTES) du Conservatoire national des arts et métiers (Cnam, Paris) et membre du groupe de recherche Acteurs, chercheurs, territoires d’économie sociale (ACTE 1).
Une rencontre en partenariat avec l'association : Ensemble nous sommes le 10ème.
Pourquoi ceux qui ont le plus contribué à casser
l’économie réelle sont-ils ceux qui, quelques années après, prétendent résoudre
la question sociale ? Parce qu’ils estiment que le marché de la pauvreté
représente entre 5 000 et 13 000 milliards de dollars par an, soit plusieurs
dizaines de fois le marché du luxe !
Après le capitalisme commercial au 16e
siècle, le capitalisme industriel au 19e et le capitalisme financier
à la fin du 20e siècle, voici le capitalisme philanthropique, qui, tout
en se disant humaniste, applique les stratégies du capitalisme financier à la
pauvreté, l’éducation, le social, le sport, … à tous ces liens qui fondent une
société.
Les grandes entreprises et leurs fondations, les fonds
d’investissement, les start-ups sociales, mais aussi des États et des
associations internationales adoptent la théorie du BOP, élaborent par un
storytelling décomplexé –détournant le sens de mots tels émancipation,
environnement, écosystème, coopération, intérêt général-, et s’allient pour
ouvrir des marchés et augmenter leur pouvoir au risque d’accroître toujours
plus les inégalités et tuer le lien social.
Et l’ESS ? Que fait-elle ?
Jean-François Draperi est l’auteur d’ouvrages sur les
coopératives et l’ESS. Derniers livres parus : Ruses de riches.
Pourquoi les riches veulent maintenant aider les pauvres et sauver le monde
(2020, éd. Payot) et Le fait associatif dans l’occident médiéval. De
l’émergence des communs à la suprématie des marchés (2021, éd. Le Bord de
l’eau).