Service

L'association « Vers Paris sans sida »

Mise à jour le 28/11/2023
Distribution de sacs dans la cadre de l'action "Paris sans SIDA" aux grands voisins
« Vers Paris sans sida » a été créée en septembre 2016 à l’initiative de la Ville de Paris avec un objectif global : en finir avec l'épidémie de VIH à Paris d'ici 2030. Tout ce qu'il faut savoir sur l'association.
Avec une autonomie de gestion, Vers Paris sans sida collecte des fonds publics et privés pour promouvoir la santé sexuelle par l’innovation, la communication et le renforcement de l’offre. Sa singularité est de travailler aussi bien avec les institutions de santé que les acteurs communautaires et militants.
Le territoire d’action de Vers Paris sans sida est Paris et la Seine-Saint-Denis, qui a rejoint le conseil d’administration en tant que personne morale en 2018.
La stratégie de l’association se fonde sur :
  • le renforcement des capacités d’agir (« empowerment ») des acteurs de terrain, des communautés et des individus ;
  • la concertation : la feuille de route de l’association est issue des groupes de travail associant tous les acteurs locaux. Dans chaque département, un comité stratégique les réunit sous la présidence des élus en charge de la santé et de l’Agence Régionale de Santé ;
  • l'expérimentation locale, avec la vocation de passer à l'échelle nationale en travaillant avec l’État (Agence Régionale de Santé), l’Assurance maladie, les Coordinations régionales de lutte contre le VIH(COREvih) ;
  • le soutien aux initiatives associatives et à l’innovation.

Comprendre l’épidémie de VIH

Objectif 2030 : juguler l’épidémie

Les modèles mathématiques montrent qu’il suffit d’atteindre les « 3x95 » pour faire baisser radicalement les nouvelles infections VIH et juguler l’épidémie :
  • 95% des personnes qui vivent avec le VIH connaissent leur diagnostic ;
  • 95% des personnes diagnostiquées sont sous traitement antirétroviral ;
  • 95% des personnes sous traitement ont une charge virale indétectable et ne transmettent plus le VIH : indétectable = intransmissible.
C’est l’objectif de l’OMS de les atteindre en 2030.
En 2022, le dépistage a dépassé en Ile de France le niveau atteint en 2019 tant dans le nombre de sérologies total que pour celles faites en CeGIDD. Le dépistage communautaire n’a pas retrouvé son niveau d’avant-crise sanitaire covid et a baissé d’environ un tiers.
Le nombre de sérologies rapporté à la population d’Ile de France reste beaucoup plus élevé que dans le reste du territoire national avec 130 tests pour 1000 habitants. D’autres informations montrent que les Parisiens sont testés plus souvent que les autres habitants de la région. Les personnes entre 25 à 49 sont celles ayant le plus recours au dépistage.
Les chiffres de nouvelles découvertes sont empreints d’une marche d’incertitude en raison d’une sous-déclaration des cas. Le nombre de nouvelles découvertes de séropositivité apparaît stable sur les 3 dernières années mais marque une baisse depuis 2017, particulièrement marquée chez les HSH.
Pour les indicateurs de traitement et de charge virale, les paliers de 95 % de personnes vivant avec le VIH et le sida (PVVIH) traitées et 95% de celles-ci avec une charge indétectable ont été atteints.
À Paris comme en Seine-Saint-Denis, la prise en charge donne ainsi des résultats optimaux. Quelques points sont encore à gagner pour améliorer l’efficacité clinique, notamment chez les hommes et les femmes nés en Afrique subsaharienne à Paris et en Seine-Saint-Denis en dessous de 95% de charge virale indétectable. Cet écart pour les migrants est lié à des difficultés de suivi et de prise des traitements dans des populations ayant des conditions de vie difficiles.
Il reste donc un retard sur le premier palier de la cascade de soins : trop de personnes restent trop longtemps (environ 3 ans) sans savoir qu’elles sont infectées par le VIH. Le dépistage est encore le maillon faible.
La crise sanitaire a aussi profondément affecté les arrivées d’étrangers en France comme travailleurs, étudiants, réfugiés ou personnes rejoignant leur famille. Les immigrés en France ont été aussi beaucoup plus affectés par le covid-19, plus exposés, plus atteints et avec un très fort impact sur les conditions de vie, la santé et la mortalité.
Les obstacles sans cesse plus élevés à l’arrivée sur le sol français des migrants fuyant les conflits ou des situations économiques difficiles sont connus : le coup d’arrêt à la venue des étudiants étrangers mais aussi les retours dans leur pays de migrants, d’expatriés ou d’étudiants en raison du Covid 19. La situation épidémiologique de cette population reste donc très floue en 2023.

Aujourd'hui en France, le VIH touche de façon disproportionnée certaines populations

Apparue au début des années 80, la pandémie liée au VIH s’est diffusée de façon hétérogène sur les continents et dans les populations. Les plus précaires, les plus stigmatisés, celles et ceux qui sont privés de droits humains sont aussi celles et ceux que l’infection a le plus atteint.
Aujourd’hui en France, l’infection par le VIH touche de façon disproportionnée certaines populations. Dans les dernières années, parmi les nouveaux diagnostics en Ile-de-France, les hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes (HSH) représentent 42 % des nouveaux cas annuels et les personnes nées en Afrique subsaharienne 32%.
Les personnes trans et les travailleurs du sexe ne sont pas, ou mal, identifiés dans la statistique épidémiologique mais toutes les enquêtes de terrain et les organisations internationales montrent qu’ils sont surexposés et paient un lourd tribut au VIH.
Ces populations sont les « populations-clés » de l'épidémie : c'est avec elles que nous vaincrons l'infection.

La prévention et le dépistage

Les solutions efficaces pour se protéger et arrêter l’épidémie se sont diversifiées. Pour atteindre l’objectif de fin de l’épidémie de VIH en 2030, une accélération du dépistage et de la PrEP est nécessaire.

VIH, IST : quand se faire dépister ?

Faites votre premier test : si vous n’avez jamais fait de test VIH et que vous avez déjà eu des rapports sexuels.
Faites à nouveau un test : si vous n’en avez pas fait depuis plusieurs mois ou plusieurs années et que vous n’avez pas toujours eu des rapports sexuels protégés.
Faites un test tous les trois mois si : vous êtes un homme ayant des rapports des rapports sexuels avec des hommes, vous êtes travailleur ou travailleuse du sexe.
Faites un test tous les ans :
  • s’il existe des signes gênants, même légers, dans le confort intime et sexuel ;
  • si vous êtes originaires de pays à forte prévalence de l’infection au VIH, notamment d’Afrique subsaharienne et des Caraïbes, ou les usagers de drogues par injection (UDI)
Faites un test :
  • avant d'arrêter le préservatif avec un nouveau partenaire ;
  • lorsque le partenaire est porteur d’une infection sexuellement transmissible (IST) ;
  • quand il existe des signes gênants, après un rapport non protégé (pénétration vaginale ou anale, fellation ou cunnilingus) ;
  • si vous avez un doute.
Pour toute question, contactez Sida Info Service au 0800 840 800 (24 h/24, 7 j/7).

Faire le test VIH

Le résultat pour un autotest est disponible en 15 minutes, contre un à quelques jours pour un test biologique et 30 minutes pour un test rapide et de un à quelques jours pour un test biologique. En cas de résultat positif, l’autotest doit être confirmé par un test conventionnel en laboratoire.
Penser à la prophylaxie pré- exposition (PrEP)
La prophylaxie pré- exposition (PrEP) est un médicament qui permet d’avoir une vie sexuelle libérée du VIH.
La PrEP, c’est un comprimé par jour qui empêche d’être infecté, même sans préservatif.
Pour les hommes cis-genres, il est possible de prendre la PrEP seulement avant et après un rapport sexuel en suivant précisément le mode d’emploi prescrit. Pour les femmes cisgenre et les personnes trans, seule la prise en continu est possible pour être protégée efficacement.

Ce moyen de prévention est efficace à 100 % s’il est bien pris, s'adresse à toutes et tous, a peu d’effets secondaires. Il peut être utilisé à long terme et la prudence s’impose à l’arrêt de la PrEP et avec la reprise du préservatif. La PrEP offre également un suivi en santé sexuelle qui inclut des bilans réguliers des IST et des hépatites, la vaccination et des bilans rénaux.

Où demander la PrEP ?

  1. Chez un médecin généraliste : de nombreuses consultations PrEP sont désormais disponibles en médecine de ville. Il est possible d’obtenir un rendez-vous en moins d’une semaine. Recherchez « PrEP » sur les plateformes de type Doctolib ;
  2. Dans un CeGIDD : les centres de dépistage proposent sur rendez-vous des consultations PrEP. Elles sont gratuites et ouvertes aux personnes ne disposant pas de droits ouverts à la sécurité sociale ;
  3. Dans un des cinq centres de santé de la Ville de Paris : des consultations pour initier la PrEP sont disponibles dans les centres de santé de la Ville de Paris. Vous pouvez prendre rendez-vous en sélectionnant « PrEP » sur Doctolib.

Les actions financées

L'accompagnement des projets

La stratégie de Vers Paris sans sida, par son approche globale des causes de l’épidémie, par son volontarisme et par son pragmatisme, a d’emblée reçu le soutien de plusieurs financeurs.
Elle est soutenue par différentes institutions publiques, la Ville de Paris, le département de Seine-Saint-Denis, l’agence nationale pour la recherche sur le sida et les hépatites virales (ANRS), Santé publique France, l’Institut national d’études démographiques (INED), la Caisse primaire d’Assurance maladie de Seine-Saint-Denis. Elle a par ailleurs reçu des fonds de Gilead Sciences, ViiV Healthcare et bénéficie du partenariat institutionnel de Nephrotek.
L’association « Vers Paris sans sida » soutient à ce jour :
  • la mise en lumière des effets du TasP, de la disponibilité du test en laboratoires d’analyses médicales, de la PrEP, via une campagne grand public « La vie prend le dessus sur le VIH » ;
  • La promotion du dépistage, de la PrEP et de l'efficacité préventive du traitement (TasP) vers les populations africaines de Paris et de Seine- Saint-Denis, à travers la mise en réseau, la formation de médecins, la promotion de consultations mixtes (médecin - médiateur communautaire) ;
  • Le renforcement de l’activité « santé sexuelle » des médecins et des professionnels de santé, avec la diffusion du livret « PrEP : Mémo pour votre pratique » avec le soutien des CPAM de Paris et en Seine-Saint-Denis ;
  • l’accès des personnes trans aux droits et aux services par la sensibilisation à l’accueil des transidentités des personnels des services municipaux et de l’assurance maladie au travers d’un module de formation en ligne (MOOC : bienaccueillirlespersonnestrans.fr ) créé avec l’association OUtrans ;
  • une augmentation de l’offre de dépistage, en coordonnant une centrale d’achat de tests rapides (TROD) et autotests à prix négociés qui fournit la plupart des associations réalisant des actions de dépistages à Paris et en Seine-Saint-Denis ainsi que quelques centres de santé sexuelle. Vers Paris sans sida a permis d'accroître de 50 % les volumes subventionnés par la dotation ARS spécifique ;
  • la diffusion de romans- photos à destination des communautés africaines, sur le dépistage, la PrEP et le traitement comme prévention, sur l’ensemble du territoire national grâce à une mise au catalogue de Santé publique France ;
  • un programme visant à faire évoluer les pratiques des acteurs du premier accueil : à travers la formation des équipes bénévoles et salariés et le développement des action d’allers-vers, en lien avec la Fédération des acteurs de la solidarité ;
  • l’accès à la santé sexuelle et globale des travailleurs du sexe, via la création du premier guide pour les travailleurs et travailleuses du sexe en mobilité sur l’ensemble du territoire national métropolitain, en partenariat avec le Projet Jasmine, le Syndicat du travail sexuel en France (STRASS.), Cabiria et la fédération Parapluie Rouge;
  • également en développant des vidéos proposant un contenu adapté multlilingue, à travers l’expérimentation de nouvelles formes d’aller-vers ;
  • des actions pour la santé mentale LGBTQ+ : des guides d’auto-orientation communautaires, des formations de professionnels de santé, un programme d’ambassadeurs en santé mentale LGBTQI+, une action de communication et le renfort de la pair-aidance ;
  • une communication ciblée via le compte Instagram « DrNaked » vers les jeunes LGBT, notamment HSH et personnes trans, informant des pratiques « safe », dans une perspective inclusive. La participation au mois des fiertés et aux différentes marches en célébrant les communautés tout en diffusant les messages de prévention ;
  • la capacité de dépistage communautaire des associations intervenant auprès des migrants et des populations afro-caribéennes : campagnes de communication ciblées, financement de l’activité de dépistage d’Afrique Avenir et du programme Afrique Arc-en-Ciel qui organisent l’accompagnement vers l’accès à la santé sexuelle et la santé globale de personnes migrantes afro-caribéennes en situation de précarité et exposées au VIH. Notamment à travers le déploiement d’une équipe médiateurs de santé pairs, en partenariat avec ARCAT, le Checkpoint, le Projet Makasi ;
  • la mise en place en place de sessions de formation à la prescription PrEP en direction des médecins généralistes (300 médecins formés en janvier 2023) et la création de nouvelles consultations PrEP ;
  • la réponse aux épidémies émergentes comme MPOX (la variole du singe) aux côtés des communautés mobilisées.

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