Quels animaux hibernent à Paris ?

Tandis que nous ressortons pulls et boissons chaudes, les animaux, eux, rivalisent d’ingéniosité pour supporter le froid. Certains, comme les oiseaux, optent pour des solutions radicales et s’offrent des vacances dans le sud ! Mais d’autres restent sur place et s’adaptent, soit en dormant tout l’hiver, ou en restant en somnolence vigilante.

Quand les animaux hivernent, ils sont plongés dans une somnolence, mais ils restent actifs. Le cerveau reste dynamique et l’animal peut continuer à s’alimenter, à sortir de sa tanière, et il peut même mettre bas. Bien qu’en baisse d’activité, ils peuvent réagir à des attaques.

Quand les animaux hibernent, ils sont dans un état léthargique pendant plusieurs mois. Pendant ce temps, ils ne sont plus du tout vigilants. Le cerveau est totalement au repos, seules les fonctions vitales sont maintenues. Le cœur peut passer de 300 à 3 battements par minute chez des petits rongeurs. La température du corps baisse jusqu’à 0 °C, le transit intestinal est en pause, bref, tout le métabolisme est presque à l’arrêt. Pour bien vivre l’hibernation, l’animal doit avoir accumulé des réserves de graisse afin de pouvoir puiser dedans, durant l’hiver.

Cet adorable petit animal ne présente pas de phase d’hibernation, il hiverne. Cela veut dire que vous pouvez toujours le rencontrer dans Paris l’hiver.

Vous pouvez voir l’écureuil roux (Sciurus vulgaris) dans quelques espaces verts parisiens de grande taille comme les bois de Vincennes (12^e) et de Boulogne (16^e), le parc Montsouris (14^e), le cimetière de Montmartre (18^e), le parc des Buttes-Chaumont (19^e) ou sur la petite ceinture. Il est aussi très présent dans des cimetières parisiens extra-muros, comme ceux de Bagneux et de Thiais.

Les gestionnaires des jardins parisiens de la Ville aiment beaucoup ces visiteurs furtifs. Ils installent parfois des « écuroducs » : des sortes de ponts entre les arbres, créés à partir de cordes, pour qu’ils puissent passer d’arbre en arbre en toute sécurité.

Le saviez-vous ? Vous pouvez participer à l’estimation et l’évolution des populations d’écureuils. Rendez-vous ici pour venir en aide aux chercheurs du Muséum d’histoire naturelle de Paris.

Bien qu’il se repose l’hiver, le renard roux n’hiberne pas.

Certains ont leurs quartiers dans quelques cimetières parisiens, comme le cimetière parisien de Thiais, mais aussi intra-muros, dans le cimetière du Père-Lachaise où le conservateur se plait à les guetter et les photographier.

Pour contrer le froid, le renard roux modifie son alimentation et son pelage s’épaissit. Ce qui lui permet de résister à des températures en dessous de zéro.

L’hiver, c’est même la saison des amours pour les renards et les couples se forment…

Ce petit mammifère carnivore d’Europe et d’Asie, au pelage gris-brun, court sur pattes et de mœurs nocturnes, fait des réserves toute l’année. Ce qui lui permet de pallier le manque de nourriture l’hiver.

Elle a été observée depuis 2000 dans quelques arrondissements parisiens, comme la rue Buffon (5^e), la porte d’Orléans (14^e), la rue Paul-Fort (14^e), le parc Georges-Brassens (15^e), le bois de Boulogne (16^e), la petite ceinture (17^e), la rue des Pyrénées, la rue Fessart (19^e), le cimetière du Père-Lachaise (20^e) et le parc de Belleville (20^e).

Très prévoyant dès que la température baisse, le hérisson s’empresse de stocker des graisses.

Il faut savoir qu’en sortant de leur sommeil, certains hérissons peuvent perdre jusqu’à 40 % de leur masse corporelle. C’est pour cela que les jeunes hérissons sont extrêmement vulnérables et certains n’arriveront pas à survivre à leur premier hiver, n’ayant pu constituer assez de réserves pour tenir jusqu’à l’arrivée des beaux jours.

La Ville les aide et dépose dans certains lieux fréquentés par les hérissons des petits « hôtels particuliers » : c’est le cas au cimetière parisien d’Ivry où les jardiniers posent des gîtes et les recouvrent de feuillages.

Si vous avez aperçu des hérissons dans le jardin partagé que vous fréquentez, par exemple, vous pouvez leur fabriquer un petit gîte. Une boîte de 30 cm de côté garnie de copeaux de bois (non traités de préférence) et cachée sous des feuilles ou entre des bûches fera l’affaire. Prévoyez un tuyau de 10 cm de diamètre sortant de l’abri pour empêcher les chats de rentrer et protéger l’abri du vent.

Le saviez-vous ? Il existe un centre de soins pour les hérissons dans le bois de Vincennes. Lire notre article et voir la vidéo.

À mesure que la température diminue, la grenouille cesse toutes ses activités : elle ne respire plus, sa circulation sanguine s’arrête. Installée confortablement dans la vase ou terrée dans une petite galerie humide creusée dans la terre, elle en sortira courant mars pour reprendre sa place au bord de l’eau ou de son nénuphar préféré.

Les amphibiens sont présents aux bois de Boulogne (16^e) et de Vincennes (12^e), dans certaines mares de jardins parisiens ou encore au Jardin des plantes (5^e).

Si elles vous effraient, rassurez-vous : aucune chance de les croiser en cette période de l’année. Le territoire parisien en comptabilise pourtant 11 espèces.

Et Paris peut s’enorgueillir de détenir la plus grande colonie d’hibernation du monde de Pipistrelles communes, une petite espèce de chauve-souris européenne, soit une moyenne de 400 à 500 individus chaque hiver, dans un tunnel désaffecté de la Petite Ceinture ferroviaire du sud de Paris.