Focus
Paris s'adapte au changement climatique
Mise à jour le 16/11/2021

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Sécheresses, canicules, inondations, pluies diluviennes… Ces phénomènes s’intensifient de plus en plus avec le dérèglement climatique, comme en témoigne l'actualité. Face à ces enjeux, Paris ne renonce pas et se prépare pour mieux affronter ces bouleversements, avec notamment un nouveau diagnostic qui met en exergue ses points forts et ses vulnérabilités.
Neuf ans après la première édition, la Ville de Paris vient de réaliser un diagnostic de robustesse et vulnérabilité dans un contexte de bouleversements climatiques, en se basant sur les derniers modèles scientifiques des évolutions du climat. Les premiers résultats confortent les politiques menées dans le cadre du Plan Climat de Paris (adopté en mars 2018) en matière d’adaptation : végétalisation de la ville, renforcement de la place de l’eau, solidarité vers les plus vulnérables, maîtrise de la consommation d’eau… Paris reste robuste, mais l’accélération du changement climatique nécessite une vigilance accrue et un renforcement de l’action.
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Synthèse de l'étude « Paris face aux changements climatiques », Ville de Paris - 202125,8 Mo
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Synthèse de l'étude (english version) « Paris in the Face of Climate Change », Ville de Paris - 20214,71 Mo
L'adaptation au changement climatique, c'est quoi ?
Les
mesures d’adaptation au changement climatique visent à préparer le territoire,
à vivre avec le climat. Il s’agit donc de transformer ou d’adapter certaines de
nos pratiques et nos modes de vie pour faire face à ces bouleversements qui nous affectent ou vont nous affecter au quotidien.
S’adapter au changement climatique ne signifie pas renoncer à lutter contre le changement climatique ! Les mesures qui visent à réduire les
émissions que nous produisons en nous déplaçant, en consommant (nourriture,
vêtements, etc.) et celles qui visent à s’y adapter sont complémentaires et
s’articulent entre elles.
À quoi doit-on s'adapter à Paris ?
L’actualisation
du diagnostic en 2020 réaffirme la robustesse
globale du territoire parisien face aux aléas climatiques et à la
raréfaction des ressources, malgré des points de fragilité qui se confirment.
L’enseignement notable de cette nouvelle
étude concerne la temporalité du changement climatique qui s’accélère
fortement. Ainsi, la majorité des risques majeurs attendus en 2050 tendent à
survenir dès 2030.
Les défis climatiques auxquels devra faire face Paris à l’avenir se concentrent sur :
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la protection des habitants et usagers de la surchauffe urbaine.
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l’anticipation et la gestion des risques liés aux inondations. La fréquence des pluies devrait se stabiliser en volume à l’avenir, mais sur des périodes plus courtes, ce qui entraînera des phénomènes de pluies torrentielles.
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la préservation et le développement la biodiversité.
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la prévention de la raréfaction de la ressource en eau.
Protéger les habitants de la surchauffe urbaine
Les observations indiquent que le cap symbolique des 2 °C de réchauffement par rapport à l’ère préindustrielle est désormais franchi à l’échelle du territoire parisien. Les températures moyennes augmentent, +20 jours caniculaires (>30 °C) par an, 7 fois plus de nuits tropicales (>20 °C), avec comme conséquence des périodes de sécheresse accrues qui fragilisent la biodiversité et la qualité de l’eau, le secteur de la santé (infrastructure et/ou développement de
nouvelles pathologies), mais également le bon fonctionnement des réseaux
d’énergie ou encore de transports.
Mais la canicule est avant tout un enjeu social, à laquelle sont
particulièrement sensibles les publics fragiles (plus de 65 ans, jeunes
enfants, malades chroniques, femmes enceintes…) ou en situation de précarité
(SDF, mal-logés, étudiants, parents isolés…). Un certain nombre de mesures d’accompagnement ont ainsi été prises, tel que le Dispositif reflex pour accompagner les plus
vulnérables, les
actions de la Fabrique de la Solidarité ou
plus largement, l’ensemble du Plan
Canicule.
Une carte des 1200 îlots de fraîcheur parisiens est également mise à disposition. Des dispositifs de rafraîchissement
(végétalisation, renforcement de la place de l’eau, adaptation des bâtiments…) sont plus précisément décrits dans la brochure « L’adaptation aux vagues de chaleur à Paris ».
Anticiper et gérer les risques liés aux inondations
Catastrophes
naturelles majeures auxquelles Paris doit faire face, les risques d'inondations tendent à se renforcer avec le réchauffement climatique. Ces phénomènes peuvent paralyser le fonctionnement de la ville pendant plusieurs jours, voire
plusieurs semaines, par des perturbations dans les transports, des coupures sur
les réseaux d’énergie, la dégradation des biens et des bâtiments.
Si les
autorités publiques ont renforcé les
moyens d’information et les moyens
dévolus à la gestion des crues de la Seine (Plan de Prévention du Risque Inondation, modélisation,
exercice de gestion de crise Sequana, aménagements), le risque d’inondation à la suite
d'épisodes orageux nécessite une gestion systémique telle
qu’inscrite dans le Plan Parispluie, qui détaille les solutions techniques (déversoir
d’orage à Austerlitz) mises en place sur la capitale.
Maintenir et développer la biodiversité
Comme
annoncé lors du récent Congrès
mondial pour la Nature,
l’emballement climatique fait peser la menace d’une sixième extinction de la biodiversité, avec la disparition prochaine de 500 à 1 million d’espèces. Or
cette ressource fragile offre des services de régulation telle que le
rafraîchissement et participe du confort thermique des populations, notamment
en période caniculaire. Elle contribue à la régulation des inondations et des
fortes pluies et atténue potentiellement les dommages sur les immeubles, les
infrastructures, etc.
L’érosion de la biodiversité favorise entre
autres l’apparition de nouvelles pathologies via le moustique tigre, par exemple, dont le développement résulte de la
hausse des températures. Ainsi le Plan biodiversité de la Ville de Paris et
les actions de « renaturation » permettent la création de marre, de noues et l’ensemble du programme de végétalisation (+30 ha supplémentaires), contribuent
fortement au maintien et au renforcement des corridors de biodiversité à Paris, dont certains font d’ailleurs l’objet de parcours de découverte.
Prévenir la raréfaction de la ressource en eau
Les ressources en eau, levier essentiel de l’adaptation climatique, sont menacées par les effets du réchauffement, annonçant de nouvelles tensions à partir de 2050. Le zonage pluvial, et plus globalement l’ensemble des mesures du
Plan Parispluie permettent d’optimiser l’infiltration
des eaux pluviales pour limiter les déversements dans les cours d’eau (+100 ha
débitumisés) et limiter les besoins d’arrosage de la végétation sélectionnée en fonction de
critères climatiques (peu gourmande
en eau, résistante à la sécheresse et aux fortes chaleurs).
La maintenance du
réseau d’eau non potable (1 700 km) dans les années à venir permettra également
de continuer à limiter la pression sur l’eau potable. C’est bien l’ensemble
des usages de l’eau qui doit être
rationalisé au regard du changement climatique et des nouveaux besoins qu’il
engendre.
Enfin, pour
faire face au défi climatique, Paris entend aussi utiliser plusieurs outils à sa disposition, notamment :
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son Plan local d’urbanisme bioclimatique, en cours de révision ;
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les leviers financiers (obligations vertes, Paris Fonds Verts) ;
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l’Académie du Climat, qui sensibilise, forme et informe les jeunes de 9 à 25 ans, les Volontaires de Paris ou Paris Action Climat.
Cette étude est divisée en 4 cahiers principaux :
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Cahier 1 - Méthodologie1,45 Mo
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Cahier 2 - Les évolutions climatiques à Paris1,63 Mo
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Cahier 3 - L'evolution des ressources pour Paris2,63 Mo
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Cahier 4 - Evolution des risques pour le territoire parisien6,72 Mo
auxquels s’ajoutent 3 cahiers complémentaires qui permettent d’approfondir l’étude de certains enjeux d’actualité :
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