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Balade sur les pas d'André Breton, un surréaliste à Paris

Mise à jour le 05/10/2021
Hôtel des grands hommes (5eme)
Par ses écrits, André Breton (1896-1966) a fait de Paris la ville de la quête amoureuse et le berceau du surréalisme.
« Je prendrai pour point de départ l’Hôtel des Grands Hommes, place du Panthéon, où j’habitais vers 1918 », écrit André Breton dans Nadja. C’est sans doute là, en effet, que tout commence pour le jeune poète.
André Breton (1896-1966), écrivain français.
André Breton
Crédit photo : Boris Lipnitzki/Studio Lipnitzki/Roger- Viollet
Interne en médecine et brancardier pendant la Première Guerre mondiale, André Breton revient du front en 1917. Il a 21 ans et la littérature ne l’a jamais quitté. Autour de lui se forment déjà des amitiés précieuses : Guillaume Apollinaire, Louis Aragon, Philippe Soupault…
En 1918, il loge au quatrième étage de l’Hôtel des Grands Hommes, qui n’est alors qu’une modeste pension de famille située 17, place du Panthéon (5e). Dans sa chambre, Breton travaille avec Soupault et Aragon au premier numéro de la revue Littérature. La pièce a beau être exiguë, c’est aussi un lieu de rendez-vous pour de nombreux écrivains poètes : Tristan Tzara, Paul Éluard… Mais, surtout, elle devient un lieu de création littéraire unique.
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L’écriture automatique, naissance du surréalisme

Au printemps 1919, André Breton et Philippe Soupault y font l’expérience d’écrire spontanément à quatre mains tout ce qui leur vient à l’esprit, sans contrôle de la raison, noircissant pendant huit à dix heures des pages de textes. Les heures deviennent des jours pour aboutir à un recueil : Les Champs magnétiques (1920). L’écriture automatique vient de naître, et le surréalisme fait ses premiers pas.

La pensée libérée de la raison

Deux ans plus tard, en 1922, le quartier général d’André Breton déménage dans le 9e. Au 42, rue Fontaine, le poète occupe un atelier qu’il ne quittera qu’à sa mort. Une plaque apposée par la Ville de Paris honore les lieux, tout comme sur la place André-Breton, inaugurée en 2009, à l’angle des rues de Douai et Pierre-Fontaine.
La rue Pierre Fontaine
La rue Pierre Fontaine
Crédit photo : Emilie Chaix / Ville de Paris
En 1925, c’est un autre endroit qui tient le haut du pavé. Sur la place Blanche (9e), à deux pas de l’atelier de Breton, se trouve le lieu de ralliement des surréalistes, le café Cyrano, qui a aujourd’hui disparu. Défini dans Le Manifeste du surréalisme en 1924, le concept revendique une création inspirée de l’imagination, de la pensée libérée de la raison et du merveilleux du hasard…
André Breton aime déambuler dans les rues. Pour être sûr « de [le] rencontrer dans Paris », comme il l’écrit dans Nadja, il suffit de traîner du côté des cinémas sur les Grands Boulevards ou flâner près de « la très belle et très inutile porte Saint-Denis ».

Paris, décor de l’inattendu

Paris tient une place unique dans l’oeuvre de Breton, où la ville se confond avec ses amours. Pas de logique, si ce n’est l’invariable surgissement du hasard. À 24 ans, le poète croise Simone Kahn, sa première femme, au jardin du Luxembourg (6e). Six ans plus tard, rue Lafayette (9e) le 4 octobre 1926, il fait la connaissance d’une « âme errante », Léona Delcourt, alias Nadja. Ils se retrouvent pour dîner place Dauphine (1er), celle-là même qui, par son évocation triangulaire, incarne pour le poète surréaliste le « sexe de Paris ».
Le jardin du Luxembourg (6e)
Le jardin du Luxembourg (6e)
Crédit photo : Fabrice Gaboriau / Ville de Paris
Mais c’est le 29 mai 1934, au café Cyrano, que la vie de Breton est bouleversée par la rencontre d’une femme «scandaleusement belle», Jacqueline Lamba. Les amoureux déambulent toute la nuit au cœur de la capitale, de la place d’Anvers (9e) au quartier des Halles (1er) en passant par la tour Saint-Jacques (4e), le quai aux Fleurs (4e)…
De cette rencontre naît L’Amour fou (1937). Puis vient le temps de la Seconde Guerre mondiale, de la séparation et de l’exil en Amérique du Nord. À son retour, en 1946, André Breton ne cesse d’œuvrer pour que le surréalisme « transforme le monde ». Le 28 septembre 1966, à 70 ans, son chemin se termine comme il a commencé, dans une quête. Sur sa tombe au cimetière des Batignolles (17e), on peut lire : « Je cherche l’or du temps. »
Remerciements à l’Atelier André Breton : www.andrebreton.fr

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