Aguerri à différentes techniques – cirque, théâtre, danse – et baigné d’univers éclectiques en tant qu’interprète, du plus ludique au plus formel (Cirque Eloize, Héléne Langevin, Peter James, Marie Chouinard, Paul-André Fortier, Daniel Léveillé…), Manuel Roque cultive dans ses chorégraphies un goût particulier pour la question de l’équilibre, en la poussant dans tous ses retranchements. Ici, le performeur astreint son corps à l’agitation d’un vent fictif, dont la transposition au plateau est merveilleusement portée par la création sonore, qui intègre le rythme de sa respiration et de ses pas, pour mettre à l’épreuve élan spontané et effort physique, pulsion de vie et hostilité du dehors.
le vent se lève sème ainsi le parcours d’un corps depuis l’immobilité jusqu’à ce qu’on appelle momentum au Québec, ce point où le corps atteint sa juste vélocité face à l’adversité. De mouvements circulaires rappelant les danses derviche en impressionnantes décompositions des parties du corps, Manuel Roque décline une série de figures répétitives jusqu’à frôler la transe.