Entre conte, musique et danse, « Le Tissu des rêves » questionne la place des femmes dans la société.
De quoi ça parle ?
Les futurs parents exposent leurs rêves pour leur enfant à naître aux Sœurcières. Celles-ci les tracent alors sur le tissu qui recevra le nouveau-né. Si les rêves ont longtemps été les mêmes, un jour, une future mère est venue seule, voulant pour sa petite fille des rêves différents. Les Sœurcières l’invitent à sonder sa vie pour les
bâtir…
À
l’aune des questions sur la place des femmes dans la société, on peut se
demander quels rêves font les parents, la société, pour les filles à venir.
L’avis de la rédaction
Et vous, de quoi rêvez-vous pour vos filles à venir ? C’est à partir de cette question percutante que ce conte initiatique prend racine. Il nous mène quelque part – on ignore réellement dans quelle région du monde et à quelle époque – où les femmes sont écrasées par le poids des traditions, le joug du patriarcat et le déterminisme de genre.
Sur la petite scène du théâtre Darius-Milhaud (19e), Véronique Essaka-De Kerpel et Valérie Bruneel chantent et racontent les malheurs d’une jeune femme, mariée à un homme qu’elle n’a pas choisi. Déjà mère de plusieurs enfants, son combat pour la liberté s’éveille le jour où elle attend une petite fille. Une responsabilité qui l’oblige à inspecter ses propres désirs et traumatismes.
Empreinte de poésie et d’onirisme, la trame narrative s’articule autour du tissu des rêves, espace refuge qui offre une respiration aux spectateurs, alors plongés dans un quotidien asphyxié par le silence et la résilience. « Enfant rêve à venir, enfant rêve à venir, enfant rêve à venir… » : c’est bercé par une comptine émancipatrice que le public voit peu à peu le bout de tissu blanchâtre planté au milieu de la scène se teinter de mille couleurs. La chrysalide s’apprête à laisser place au papillon. Et vous, de quoi rêvez-vous pour vos filles à venir ?
Engageant une discussion à cœur ouvert, les deux comédiennes interpellent la salle et l’invitent à esquisser ce monde juste et égalitaire qu’elle lèguerait sans crainte aux générations futures. Un dialogue passionnant et nécessaire autour du féminisme, des rapports de domination, de la notion d’identité et du lien filial.
La distribution
Autrice :
Véronique Essaka-De Kerpel
Mise
en scène, composition et interprétation : Valérie Bruneel, Véronique
Essaka-De Kerpel