Laura
Bonnefous ouvre le bal avec ses portraits qui n'en sont pas, pourtant
sans artifice, dans un mouvement pudique et intime en noir et blanc,
simplement enveloppé de vert ou de rouge. Bellec à l'inverse
entoure un reflet uni ou des points multicolores d'une nuit noire,
d'une densité mystérieuse. Bruno Meignien découpe des plaques
mordorées ou des jets bleus dans des scènes parfois irréelles
comme en offrent certains moments suspendus, captés dans la matière
argentique. Le rythme accélère brusquement avec Tanara Stuermer,
qui explose l'image sans complexe dans une déflagration
d'arc-en-ciel : l'image n'a pas d'objectif apparent - Ou peut-être
est-ce justement celui-là ? Préférant "l'après-coup",
Jean-Christophe Béchet nous livre quelques "accidents" et
travaux aux sels d'argent, chacun sur leur longueur d'onde. Un
hommage au premier procédé photographique couleur se cache dans sa
sélection, le trouverez-vous ? Philippe Blin calme le jeu et prend
le parti de la mer à l'horizontale, qui nous livre une palette de
couleurs filantes en mille-feuilles et nous emmène au loin, dans une
douce rêverie. Karina Zaitseva enfin clôt cette exploration en
prélevant la couleur des murs et des arbres, dans une poésie
fragile et intemporelle.
Sept
regards pour des milliers de couleurs !