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La femme est l'avenir du code à la Web@cadémie

Mise à jour le 26/01/2018
Header BV de la webacadémie
Lauréate de la seconde saison de ParisCode, la Web@cadémie est une école de formation gratuite pour devenir développeur web. Elle s'adresse à des jeunes âgés de 18 à 25 ans qui ont décroché du système scolaire traditionnel, avec une "ambition féminine" clairement affirmée, du nom de sa promotion spécialement dédiée aux jeunes femmes. Rencontre.
Dans les métiers de techniciens informatique on ne compte qu’une femme pour dix hommes. Le numérique est pourtant un secteur porteur de croissance et qui recèle une opportunité de premier plan pour l’emploi des femmes. On y prévoit 36 000 créations de postes d’ici 2018. La Web@cadémie, créée en 2010, a décidé depuis deux ans de constituer une promotion majoritairement féminine, avec au moins 80% de femmes.

La Web@cadémie qu'est-ce que c'est?

  • Une école qui forme aux métiers de développeur web, en 24 mois de formation: - 12 mois sont destinés à l´enseignement au sein du campus technologique de l’Epitech, une école de renommée et reconnue pour sa pédagogie totalement innovante; - 12 mois sont destinés à un contrat de professionnalisation en entreprise.
  • Une formation gratuite qui s'adresse à des jeunes filles et garçons déscolarisés, passionnés par l’informatique, âgés de 18 à 25 ans, qui ne trouvent pas (ou plus) leur place dans le système scolaire traditionnel et/ou qui ont décroché avant le baccalauréat.
  • Une école qui propose une promotion spécialement dédiée aux jeunes femmes.
À sa tête, on y trouve… une femme, la dynamique Sophie Viger. Développeuse indépendante et enseignante, elle a dirigé successivement plusieurs structures dont un studio multimédia, un pôle de veille technologique, intégré une école d'informatique en tant que professeure référente et a rejoint la Web@cademie en mars 2013 en tant que directrice.

Promotion féméinine à al webacadémie
Promotion féméinine à al webacadémie
Crédit photo : webacadémie
Pour elle, "tout le monde peut faire du code! Un boulanger peut faire du code, une femme peut coder. En revanche bien sûr, il faut avoir un profil adapté: être logique calme, rigoureux et pugnace".

Pour que l'intelligence artificielle de demain soit aussi féminine

À ses côtés, on rencontre Lilas, responsable pédagogique de la promotion féminine. Lilas est un joli exemple de la réussite des femmes dans ce domaine. Elle n'avait pas le BAC ayant décroché du cursus scolaire. Elle a intégré l'école, découvert sa passion pour le code et est sortie major de sa promotion. Elle a été repérée par Xavier Niel et la Web@cademie est fière de la présenter comme celle qui lui aurait inspiré l'Ecole 42. Elle y a d'ailleurs travaillé après sa formation. Et puis elle est revenue "là où tout avait commencé" et est devenue responsable pédagogique. "Au collège, je n'adhérais pas à la pédagogie "descendante" et il suffisait qu'on me dise fais-ci ou fais comme ça pour que je me braque et décroche. Ici j'ai découvert qu'on pouvait apprendre par soi-même et cela m'a donné beaucoup plus confiance en moi."

Avec le soutien de Microsoft à la création de l'école et celui de la Ville de Paris via sa structure ParisCode, l'école a voulu ouvrir aux femmes, un secteur habituellement considéré comme masculin, en créant cette promotion 80% féminine. "Quand on pense que l'intelligence artificielle est codée à 95% par des hommes, pourquoi l'intelligence de demain ne serait pas plus féminine? Nous pensons que les femmes ont des choses à apporter, une sensibilité différente" reprend Sophie Viger.

Où sont les femmes codeuses?

Mais comment toucher et convaincre des femmes de se lancer dans ce domaine? L'école a pour cela obtenu un soutien très important de Pôle Emploi pour le sourcing des jeunes femmes. C'est bien par l'antenne Pôle Emploi de son quartier que Niakale, 29 ans, (en photo ci-dessous avec Sophie Viger, la directrice) a découvert la Web@cademie. Elle travaillait comme animatrice mais voulait changer de travail sans savoir ce qui lui plaisait vraiment. "Je voulais reprendre des études mais je n'avais pas les diplômes pour. Du coup cette formation sans diplôme, c'était parfait pour moi."
Sophie Viger et Niakalé
Sophie Viger et Niakalé
Crédit photo : webacadémie

Le grand plongeon dans le code

Mais pour entrer ici, il lui a fallu passer la période probatoire dite de "la piscine", une période intensive de trois semaines de mise à niveau et d´immersion dans la programmation en PHP et les bases du HTML/CSS. Issue de la pédagogie Epitech, cette période d’intégration permet d’acquérir, assimiler et consolider les bases nécessaires pour suivre l’enseignement de l’école. C’est seulement à l’issue de "la piscine" que les étudiants sont considérés admis et forment ainsi une promotion Web@cademie. "C'est une grande période de doute aussi quand même reprend Niakale, car l'apprentissage est fondé surtout sur soi-même, sa capacité à s'investir et sa volonté d'apprendre. Et parfois on se demande si on est fait pour."

webacademie
webacademie
Crédit photo : webacademie
Cette pédagogie se retrouve d'ailleurs durant l'année de formation. "Nous ne sommes pas face à des professeurs qui nous apprennent des choses, nous sommes encadrés par des étudiants de 5e année d'Epitech. Mais ils sont là pour nous accompagner ou orienter nos recherches mais jamais ils ne nous donnent la solution. C'est à nous de faire les démarches pour la trouver et au final c'est très formateur." raconte Niakalé.

Retrouver l'estime de soi et obtenir un contrat de travail.

Pour Sophie Viger, c'est le cœur de cette école: se motiver et chercher par soi-même pour apprendre ou réapprendre, pour ceux qui ont eu un parcours antérieur d'échec scolaire, l'estime de soi. "En général ils sortent fiers et surtout autonomes totalement. On a 96% d'élèves qui en sortant d'ici trouvent un travail pérenne. C'est que la pédagogie fonctionne!" dit-elle en souriant. Et Niakalé de confirmer: "C'est vrai j'ai appris à me débrouiller toute seule du coup je n'ai pas peur d'aller dans le monde du travail, je sais que j'aurai les méthodes pour m'adapter et travailler de façon autonome." À l'issue de son année de formation, elle est déjà inscrite dans une entreprise spécialisée dans les systèmes de navigation de voitures, pour un contrat de professionnalisation.

Elle nous quitte pour retourner à sa table de travail et nous glisse en souriant "Aujourd'hui, j'ai trouvé un domaine qui me plaît vraiment et je m'en sors pas trop mal, du coup je suis vraiment contente d'avoir trouvé cette voie et j'aimerai donner envie à d'autres femmes de faire comme moi!"

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