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Ces femmes de sciences qui font l'histoire

Mise à jour le 06/03/2023
Irène Curie
Lors de la journée internationale de lutte pour les droits des femmes du 08 mars, Paris souhaite rendre hommage aux femmes dans la recherche et aux recherches sur les femmes. Focus sur cinq scientifiques parisiennes de renom qui ont fait bouger les lignes.

Irène Joliot-Curie, scientifique et militante des droits des femmes

Irène Joliot-Curie est issue d’une dynastie de chercheurs et de chercheuses. Elle est la fille de Pierre Curie et Marie Sklodowska Curie, tous deux lauréats du prix Nobel pour leurs travaux sur la radioactivité.
Irène Joliot-Curie, scientifique et militante des droits des femmes
Crédit photo : James Stokley
Comme ses parents, elle forme équipe avec Frédéric Joliot, assistant de l’Institut, qui deviendra son mari. Elle obtient avec lui le prix Nobel de chimie en 1935 pour la découverte de la radioactivité induite et de la radioactivité artificielle. À la suite de leur succès dans le monde de la science, ils deviennent les « Joliot-Curie ».
Irène Joliot-Curie soutient l’égalité femmes/hommes, l’émancipation économique des femmes et le droit de vote. En devenant sous-secrétaire d'État à la Recherche scientifique sous le Front populaire en 1936, elle est l'une des trois premières femmes membres d'un gouvernement français. En 1945, elle est l'un des six commissaires du nouveau Commissariat à l'énergie atomique (CEA).
Elle meurt à Paris le 17 mars 1956 d'une leucémie aiguë liée à son exposition au polonium et aux rayons X, la même maladie qui avait emporté sa mère. Des obsèques nationales sont organisées en son honneur.
Depuis 2001, un prix promeut la place des femmes dans la recherche et la technologie en France et porte son nom, le prix Irène Joliot-Curie. Il met en avant l’excellence scientifique de femmes aux parcours exemplaires, afin de lutter contre les stéréotypes de genre et l’autocensure.

Odile Schweisguth, pionnière de la cancérologie pédiatrique

Née dans les Vosges, Odile Schweisguth commence ses études de médecine à Nancy puis les termine à Paris, dès 1942. Après une thèse en oncologie, elle devient pédiatre en 1946 et travaille sous la houlette de Robert Debré comme cheffe de clinique de l’hôpital des Enfants-Malades à Paris.
Elle fonde en 1952 le premier service d’oncologie pédiatrique français, spécialisé dans le cancer de l’enfant, à une période où les cancers infantiles font l’objet d’un relatif désintérêt de la part du corps médical, leurs affections étant souvent considérées comme incurables. Les médecins de toute la France, mais aussi d’Europe sont invité·es à venir visiter son service. Elle contribue ainsi à former toute une génération d'oncologues pédiatriques. En 1959, elle crée la première spécialisation en leucémie et lutte contre les tumeurs solides cancéreuses de l’enfant. En 1969, elle crée avec d’autres médecins la Société internationale d’oncologie pédiatrique (SIAP).
Même à la retraite, elle garde contact avec d’ancien·nes petit·es patient·es et se retire en Bourgogne où elle décède en 2002.

Madeleine Pelletier, première femme médecin diplômée de psychiatrie

Née le 18 mai 1874 à Paris et morte le 29 décembre 1939 à Épinay-sur-Orge, Madeleine Pelletier est une militante socialiste et féministe d’avant-garde. Elle est la première femme médecin diplômée de psychiatrie.
Madeleine PELLETIER, première femme médecin diplômée de psychiatrie
Crédit photo : Henri Manuel -Bibliothèque Marguerite Durand
Elle passe le bac en candidate libre et l’obtient à 22 ans avec mention très bien. Elle entre alors en médecine dans une promotion qui compte 129 femmes pour 4000 étudiant·es. Elle choisit la psychiatrie à une époque où l'on refuse à toute personne ne jouissant pas de ses droits civiques d’être interne dans cette spécialité. Les femmes, alors exclues du droit de vote, le sont de fait. Elle fait campagne pour changer les règles, avec le soutien de journaux féministes comme La Fronde et obtient gain de cause en 1904.
Elle milite pour le suffrage des femmes en s’inspirant des méthodes des suffragettes britanniques. Elle crée un journal, La suffragiste, et écrit des centaines d’articles, des essais, des romans et des pièces de théâtre. Elle défend des positions insurrectionnelles, dénonce l’assujettissement des femmes par le mariage et milite pour le droit à l’avortement et à la contraception.
En 1935, elle est victime d’une attaque qui la laisse hémiplégique. Accusée d’avoir pratiqué des avortements, elle est placée dans un asile en 1939. Elle y meurt six mois après son arrivée.
Depuis 2011 une plaque commémorative en son honneur orne le 80-82 rue de Gergovie, dans le 14e arrondissement.

Madeleine Brès, une vie consacrée à la pédiatrie

Madeleine Brès, née Magdeleine Alexandrine Gebelin le 26 novembre 1842 à Bouillargues, dans le Gard, et morte le 30 novembre 1921 à Montrouge, est une femme médecin française.
Madeleine Brès, femme médecin française
Crédit photo : Auteur inconnu
Elle est la première femme de nationalité française à accéder aux études de médecine en 1868, sans pour autant avoir le droit d'accéder aux concours. Elle obtient son doctorat de médecine en 1875. Sa thèse traite de la composition du lait maternel et obtient la mention « extrêmement bien ». Elle consacre sa vie à la pédiatrie, à l’hygiène des enfants et à leur relation avec les mères.
Veuve, elle a la charge de ses trois enfants. Elle décide de s'installer en ville, rue Boissy-d'Anglas (8e arrondissement) et de se spécialiser dans la relation entre la mère et son bébé, ainsi que dans l'hygiène des jeunes enfants. Elle est chargée par le préfet de la Seine d'enseignements (causeries et conférences) aux directrices et différents personnels des écoles maternelles, crèches et garderies des vingt arrondissements de Paris. En 1885, elle fonde sa propre crèche, 83 rue Nollet dans le quartier des Batignolles (17e arrondissement), où sont soignés et gardés gratuitement les enfants jusqu'à l'âge de 3 ans.
Elle dirige le journal Hygiène de la femme et de l'enfant et est l'auteure de plusieurs livres de puériculture. Elle meurt à l'âge de 79 ans, presque aveugle et dans la pauvreté.

Jacqueline Beaujeu-Garnier, géographe

Jacqueline Beaujeu-Garnier, née le 1er mai 1917 à Aiguilhe (Haute-Loire) et décédée le 28 avril 1995 à Paris, est une géographe française. Spécialiste de géographie urbaine et de géographie du peuplement, elle est l'une des principales femmes géographes françaises du XXe siècle, à l'influence nationale et internationale.
Jacqueline_Beaujeu-Garnier, géographe française
Crédit photo : Mina Kara
Ses travaux dans le domaine de l'urbanisme l'ont conduite à devenir membre en 1973 du Comité consultatif économique et social de la Région parisienne, dont elle deviendra vice-présidente. Elle sera nommée présidente de la Commission d’aménagement de la région Île-de-France. Très présente dans les diverses commissions de l'Union géographique internationale dont elle dirige le groupe de travail « Grandes métropoles » de 1980 à 1988, elle est également présidente de la Société de géographie de 1983 à 1995.
Elle développe des travaux de géographie pour l'aménagement et devient directrice des études de l’Atelier parisien d’urbanisme après sa création en 1967.
Femmes pionnières
Qu’elles soient françaises ou étrangères, femmes de pouvoir, de sciences, figures militantes ou littéraires, doctoresses, artistes, sportives ou aventurières, ces femmes, parfois oubliées ou méconnues ont chacune à leur façon marqué leur époque. Découvrez-les sur le site les Monumentales

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