Cher Aurélien !
Quand on m’a proposé de rencontrer un « scientifique » pour une « conversation publique» , la première personne à laquelle j’ai pensé c’est bien toi. Car on pense souvent à toi comme à un proche qu’on ne connaît presque pas.
Et, même si je me doute bien que tu dois n’avoir aucun temps à consacrer à ça, est-ce que tu passes à Paris durant le mois de février prochain ? Est-ce que tu serais d’accord pour faire un détour de quelques heures à La Maison des métallos pour venir parler avec nous d’erreures, de fragilités, mais aussi de beauté, d’œuvres, pour parler de sciences, de vertiges, d’invention ?
C’est une conversation. Pour ma part, je ne sais pas encore ce que je vais dire. Peut-être raconter mes ratés artistiques ? En effet, c’est étrange mais c’est sans doute la chose la plus belle que j’ai faite, de me rater, sans cesse, parfois effroyablement… Quand je les raconte, tout le monde se met à les aimer follement, un peu plus et rater avec aplomb devient tentant… Mes naufrages publics ont été presque constants ; d’ailleurs, c’est peut-être la raison pour laquelle je trouve l’écriture si belle : cette tentative désespérée de passer par un chemin inconnu, sans savoir exactement où l’on souhaite aller aller (mais en sachant toujours précisément ce que ce n'est pas).