Évènement

"Ravages", de Violette Leduc : une édition enfin non censurée

Le samedi 9 mars 2024
Cet évènement fait partie de La langue en liberté
À l'occasion de la publication, aux éditions Gallimard, d'une version augmentée et enfin non censurée de "Ravages", de Violette Leduc, une rencontre avec Mireille Brioude et Alexandre Antolin, deux de ses contributeurs, et les chercheuses Alexia Rivalet et Juliette Roux.
Mireille Brioude et Alexandre Antolin sont, avec Anaïs Frantz, les trois chercheur.e.s qui ont contribué par leur travail sur le texte à l’élaboration de la nouvelle édition de Ravages.
« Ravages dans tous ses états : 1955-2023 : à la recherche du roman perdu. » 1955 : Ravages est publié : « c’est un assassinat » clame Violette Leduc devant son « enfant » mutilé de la première partie et de nombreuses autres scènes jugées trop audacieuses… Pourtant Ravages sera lu sous sa première forme, sans que trois générations de lecteurs et lectrices ne se doutent, ou à peine, de ces coupures effectuées sur un manuscrit qui n’a pas encore été retrouvé. Aujourd’hui le Ravages donné à lire dans la collection l’Imaginaire chez Gallimard est fort différent du Ravages de 1955, publié dans la collection Blanche. Quelles découvertes la patiente reconstitution des cahiers et des dactylogrammes a-t-elle permis ? Mireille Brioude
“La société se dresse avant que mon livre paraisse” Contextualisation de la censure de Ravages. En mai 1954, Raymond Queneau et Jacques Lemarchand signifient leur refus du manuscrit de Ravages. Le premier soutient pourtant Hélène Bessette, qui parle d'avortement (Lili pleure, 1953) et de lesbianisme (MaternA, 1954) dans ses livres. Le second a rédigé le prière-d'insérer de L'Affamée, parraine les œuvres de Béatrix Beck, où les désirs lesbiens adolescents (Barny, 1948) ou adultes (Léon Morin, prêtre, 1952) sont clairement exprimés. Quelle est donc la spécificité de Violette Leduc, à la fois au sein du catalogue Gallimard, mais également du champ littéraire ? Les raisons sont multifactorielles et s'expliquent à la fois par le contexte législatif et le style littéraire leducien. Alexandre Antolin
« Le style de Violette Leduc victime du ravage de la censure ? ». Les marqueurs du style de Leduc (notamment les particularités de sa syntaxe) sont-ils présents de la même façon dans ces deux versions de Ravages ? On analysera ce que cette nouvelle version de Ravages apporte à notre connaissance du style de l’écrivaine. Outre les thèmes abordés, une partie importante de ce qui caractérise le style de Leduc, et notamment sa poéticité, ne disparait t-elle pas dans cette amputation du texte en 1955 ? Alexia Rivalet, doctorante (Université Paris-Cité)
« Car Isabelle, c’est aussi vous, vous le savez » : la censure de Thérèse et Isabelle par Simone de Beauvoir repensée à l’aune de son rôle d’inspiratrice. » Je tenterai de montrer que la littérature est pour Violette Leduc le seul lieu possible où exprimer et consommer son amour pour celle qui était sa toute première lectrice, et que Beauvoir devinait que l’adresse et l’écriture jouaient pour Leduc le rôle d’un espace de rapprochement. La citation intégrée au titre de ma communication le manifeste : dans une lettre à Beauvoir, Leduc confesse d'elle-même le rôle de relais que joue, entre Beauvoir et elle, le personnage d’Isabelle. Juliette Roux, doctorante (Université de Picardie-Jules Verne)
"Ravages", de Violette Leduc ; établissement du texte et notes d'Alexandre Antolin, Anaïs Frantz et Mireille Brioude, sous la direction de Margot Gallimard, préfaces de Camille Froidevaux-Metterie et Mathilde Forget ; édition augmentée, Gallimard ( L'Imaginaire. Hors-Série), 2023.


Gratuit sur réservation : zrqvngurdhr.ivbyrggr-yrqhp@cnevf.se[mediatheque.violette-leduc puis paris.fr après le signe @]

Mise à jour le 02/03/2024

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