Une expérience immersive, nocturne et éclairante pour découvrir notre planète il y a 200 millions d'années.
Pour la sixième édition de son festival « En voie
d’illumination »*, le Muséum national
d’Histoire naturelle invite les visiteurs à se mettre dans la peau de
véritables paléontologues, à la découverte de la biodiversité du Jurassique.
Dès le 20 novembre, un extraordinaire voyage dans le temps de 200 millions
d’années (MA) les emportera des grandes
profondeurs de l’océan aux milieux marécageux en passant par des vallées
verdoyantes… au cœur de l’Ère des reptiles.
Jurassique en voie d’illumination donne un aperçu de cette
richesse à travers un parcours immersif,
mettant en scène des espèces caractéristiques, spectaculaires ou étranges :
reptiles marins, dinosaures terrestres et volants à taille réelle et premiers
mammifères dont on retrouve de nombreux spécimens fossilisés à la
Galerie de Paléontologie et d’Anatomie Comparée du Jardin des Plantes. En
effet, la paléontologie est une discipline pour laquelle le Muséum est une
référence internationale, tant pour la richesse de ses collections (+ de 10
millions de spécimens) que pour les équipes de son centre de recherche.
Une épopée fantastique à la découverte de 5 environnements du
Jurassique
Dans le Grand Bleu
Voilà les visiteurs propulsés
au Jurassique
inférieur (-201 à -175 MA) : l’exploration commence en pleine mer, à environ 300 mètres
de profondeur. A cette époque, on n’y croise pas encore de
baleines ou de dauphins, mais d’impressionnants
reptiles marins. Les plésiosaures au long cou gracieux et les ichthyosaures taillés pour la vitesse nagent
aux côtés de lointains cousins des crocodiles. Ce monde est aussi celui des ammonites et bélemnites,
abondantes dans les mers du Jurassique, ainsi que de nombreuses espèces de poissons et crustacés.
Des microorganismes
aux formes étonnantes, les radiolaires, évoluent au gré des courants.
Certains animaux peuvent nous paraître familiers, mais les apparences sont
parfois trompeuses !
Vingt mille lieues sous les mers
Le périple continue au Jurassique moyen
(-175 à -161 MA) dans les profondeurs
abyssales de l’océan, où la pression, le froid et les ténèbres
sont omniprésents. Cet environnement n’est pourtant pas dépourvu de vie, et on
y trouve des animaux
adaptés aux conditions extrêmes. Certains, tels que des calamars ou des méduses, produisent
leur propre lumière par bioluminescence et d’autres se rassemblent
autour de fumeurs noirs, des cheminées hydrothermales
d’où s’échappe un fluide pouvant atteindre 400°C.
L’Île mystérieuse
Remontons à la surface :
nous voici désormais dans un lagon
du Jurassique supérieur, il y a 150 MA. Il fait partie d’un archipel digne des Bahamas qui
s’étendait à l’emplacement de notre Europe actuelle. Dans l’eau
peu profonde, un monde foisonnant évolue : coraux, rudistes, poulpes, oursins, crustacés,
poissons… Sur la terre ferme, on rencontre des dinosaures, qui se
sont beaucoup diversifiés pendant le Jurassique. En levant les yeux, on
aperçoit aussi les ptérosaures qui
dominent alors le ciel mais sont déjà concurrencés par les dinosaures à plumes
volants, comme l’archéoptéryx – dont les descendants sont
toujours présents parmi nous : les oiseaux !
La Vallée des merveilles
L’exploration continue à
l’intérieur des terres, dans une vallée
boisée que traverse une rivière. Malheureusement pour les fans
de Jurassic Park, un mythe s’effondre : T. rex et tricératops n’existent pas encore au
Jurassique supérieur, même si les dinosaures de cette époque
sont tout aussi impressionnants. Oublions également la vision de prairies
fleuries à l’herbe tendre, car il n’y avait ni fleurs ni herbe ! La diversité de la flore est néanmoins
remarquable : on y trouve de nombreuses fougères, cycas et prêles, tandis que les ginkgos et conifères forment la canopée.
Les Habitants du marais
Le voyage prend fin vers
-140 MA : le Jurassique cède sa place au Crétacé.
La fragmentation des continents entraîne l’apparition de l’Atlantique sud, qui
commence à séparer l’Amérique du Sud de l’Afrique. Cette ultime étape amène les
visiteurs au cœur d’un
marécage de la future France, où s’épanouit une biodiversité
qui semble aujourd’hui plutôt exotique.
Dans des forêts denses et humides, on y croise alors des crocodiles, tortues, poissons et
amphibiens variés, ainsi que des mammifères de petite et
moyenne tailles. De grands troupeaux d’ornithomimosaures, surnommés « dinosaures
autruches », slaloment entre les turiasaures,
des dinosaures géants cousins des diplodocus qui pouvaient
atteindre 30 mètres
et dépasser les 40
tonnes. C’est en présence de l’un d’entre eux, représenté en taille réelle,
que s’achève cette fabuleuse expédition au cœur du Jurassique.