Un petit garçon peut-il se rêver en sirène ? Une Drag Queen peut-elle s’adresser aux enfants ? Inspiré de la Mermaid Parade de Coney Island, l’envoûtant livre pour enfants de Jessica Love donne libre cours à la fantaisie du petit Julian et nous dit la futilité des barrières genrées et culturelles.
Les sirènes existent-elles ? Pour Julian, la question ne se pose pas. Il voudrait même en être une. Julian vit à New York, il peut avoir six ans environ alors qu’un jour il prend le métro avec sa mamita. Lisez : sa grand-mère. Il s’endort et se rêve dans l’eau, où nagent poissons et sirènes. Et soudain, en voilà trois qui montent dans la rame. « Mamita, moi aussi je suis une sirène », dit-il. De retour à la maison, Julian attrape un rideau qu’il transforme en une magnifique robe blanche. Heureusement, mamita comprend son rêve. Au lieu de se fâcher, elle offre même à Julian des colliers de perles et l’invite à faire une promenade carnavalesque, jusqu’au au bord de la mer où les sirènes dansent dans l’eau et les couleurs sont vives.
Soa de Muse s’empare avec grand appétit de cette histoire imaginée par l’autrice et dessinatrice Jessica Love – la bien nommée – qui signe là son premier album en direction d'un jeune public. Sans discours aucun, l’aventure de Julian évoque la possibilité de choisir librement ses modèles et de se projeter au-delà des références du genre. Les plus belles pages s’inspirant d’une parade new-yorkaise de Drag Queens, le naturel et l’innocence de Julian est une sirène nous font goûter à la liberté de se définir selon ses désirs les plus intimes.
En partenariat avec le Théâtre 13 et le Mois Kréyol