Initialement formé à la peinture et au dessin, Henri Cartier-Bresson applique aussi en photographie le crédo de l’Académie de Platon, entendu dans l’atelier d’André Lhote au début de sa longue carrière : « Que nul n’entre ici s’il n’est géomètre ». La composition de ses images, la juxtaposition des plans, le respect des proportions et la recherche d’une relation harmonieuse entre les formes caractérisent son œuvre qui a inspiré de nombreux artistes après lui.
Contrairement à la nature à « l’état brut », la notion de paysage est relative à l’activité d’un sujet – celui qui regarde, d’un certain point de vue. De cet ordre entre les éléments du réel, Henri Cartier-Bresson perçoit une poésie et une joie où les paysages ne sont pas seulement le cadre dans lequel saisir un sujet, mais un motif d’apparence intemporelle en dialogue avec la figure humaine. Il décide de cette sélection d’images peu avant sa disparition en 2004, alors même qu’il a abandonné la photographie au profit du dessin au début des années 1970. Des photographies qui témoignent de l’expérience du paysage, proche, comme le dessin, de la méditation.
Avec cette sélection de 70 photographies, Henri Cartier-Bresson dévoile en creux l’autoportrait d’un artiste en plein questionnement sur son rapport au monde. L’exposition est complétée par une sélection de dessins de l’artiste issus des collections de la Fondation HCB : une traversée de l’œuvre d’Henri Cartier-Bresson par un cheminement propice à la contemplation.