« Mais Emily, ressaisis-toi, le viol dans un couple, ça n’existe pas ! » Durant une heure, cette pièce expose les relations sexuelles contraintes au sein d’un couple et les diverses stratégies de contournement du consentement.
De quoi ça parle ?
Si Andrew et Emily semblent filer le parfait amour, c’est dans l’intimité de leur appartement que les blessures se dévoilent et les tabous se lèvent. Après une soirée on ne peut plus banale, la jeune femme tente de faire comprendre à son petit ami qu’elle n’a pas très envie de faire l’amour avec lui. Il insiste, argumente, insiste à nouveau. Et c’est finalement barricadée derrière une porte fermée à double tour qu’Emily brise le silence.
La distribution
Autrice : Audrey Brugiere
Compositrice : Marivonne Laulusa
Mise
en scène : Audrey Brugiere et Marivonne Laulusa
Distribution : Clément Buisson, Julie Chialva, Mathieu Bouchet, Louise Marti et Amina Amrane
À noter
Cette pièce de théâtre est destinée au public, dès 16 ans. Attention : pour les plus sensibles, ce spectacle présente des scènes de viol.
L’avis de la rédaction
L’emprise, les doutes, la peur, la culpabilité… Pendant une heure et demie, Emily fouille dans sa mémoire, dans chaque épisode de son histoire avec Andrew pour y déloger des pensées qui donnent le vertige. Mais cette fois, elle le sait : ces scènes qui se répètent n’ont rien de normal.
La mise en scène, qui vient superposer deux temporalités, projette le public dans le passé du couple et aide à déceler les failles de cette relation abusive. Celles qui ont permis à Andrew de banaliser le viol conjugal, mais aussi celles qui ont empêché Emily de poser les mots exacts sur ce qu’elle vit depuis deux ans. Projetés dans les affres de ce jeune couple, les spectateurs assistent à cette prise de conscience lente et douloureuse, exprimée ici dans un dialogue poignant, mais aussi à travers de beaux moments de chant et de danse.
Si, dans la salle, le silence règne, à la sortie du théâtre Darius-Milhaud (19e), le dialogue s’ouvre enfin. Car, bien que tabou, le viol conjugal nous concerne toutes et tous. Alors, parlons-en.