Règles : un engagement élémentaire contre la précarité menstruelle
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Mise à jour le 28/05/2025

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En France, 4 millions de personnes menstruées manquent de protections périodiques. L’association Règles élémentaires organise des collectes de produits hygiéniques, redistribués aux personnes dans le besoin par des structures partenaires. Au-delà de ces dons, la structure compte briser le tabou de la précarité menstruelle.
C’est en Angleterre que Tara Heuzé-Sarmini prend conscience du problème. À Cambridge, l’étudiante française participe pour la première fois, en 2015, à une collecte de produits d’hygiène intime pour les femmes sans-abri. « Dans les pays anglophones, c’est très courant, c’est une collecte parmi tant d’autres. Cette campagne s’inscrivait dans la lignée de The Homeless Period, Share the Dignity, une initiative pour faire changer les mentalités au sujet des règles. Ça m’a fait tilt.»
Des produits d'hygiène difficiles à obtenir
De retour en France, l’élève se rend compte que rien n’est proposé aux femmes dans le besoin pour les aider à se procurer des protections périodiques. « Ces produits sont extrêmement difficiles à obtenir. Dans les associations, les stocks étaient à zéro. Puis c’est tabou, personne n’en parle ! »
En novembre 2015, elle met sur pied sa première collecte et c'est un succès. « Au niveau du timing, cela tombait pendant l’étude de l’abaissement de la TVA de 20% à 5,5% des produits de protection d’hygiène intime, détaille-t-elle. Cela a permis de considérer que ces produits ont un coût et de mettre en avant le sujet de la précarité menstruelle. »
28 mai : journée de l'hygiène menstruelle
Pour lutter contre les inégalités, la Ville de Paris agit en facilitant l'accès à l'information, à la santé et à des protections périodiques gratuites, afin de garantir aux personnes menstruées des règles vécues dans la dignité.
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Tout le monde peut organiser une collecte
Dans la foulée, en 2016, Tara Heuzé-Sarmini fonde l’association Règles élémentaires. Depuis, une trentaine de bénévoles âgés de 21 à 70 ans se retroussent les manches pour établir des collectes dans toute la France. Pour ce faire, la structure propose des collectes « clés en main » destinées à être mises en place par tous : particuliers, entreprises, professeurs, lycéens, retraités, etc. Ces derniers trouvent un lieu, fixent les dates et signent une charte de partenariat avec l’association. Ils peuvent alors utiliser les visuels et les éléments de communication de Règles élémentaires. À la fin de la collecte, des bénévoles viennent récupérer les dons, qui sont ensuite redistribués via des associations partenaires.
Le fait de proposer un tampon peut aussi ouvrir la porte à des discussions sur les sujets sexuels. Ces structures ont le bagage psychologique et social pour aborder toutes ces questions.
présidente de règles élémentaires
L'association organise des collectes, de longue durée ou ponctuelles et une autre part des stocks vient des dons de fabricants. En tout, plus de 5 millions de protections ont été distribuées à plus de 457 500 bénéficiaires. « Nous travaillons avec plus de 400 associations partenaires, note la fondatrice. Elles vont vers les femmes dans le besoin. »
Briser le tabou des règles

Un apéro menstruel pour parler des règles.
Crédit photo :
Règles Elémentaires
Au-delà de la fourniture de protections aux populations les plus sensibles, l’association s’est donnée pour objectif de briser le tabou des règles. Comment ? Via des ateliers à l'école, le site web parlons règles ou des événements ponctuels.
« Ce sont des sujets peu abordés à l’école. Beaucoup ne connaissent pas bien le fonctionnement du cycle menstruel. Il y a un tabou, culturel, religieux, un dégoût. » Pour faire bouger les lignes, l’association compte bien peser pour changer les règles.
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