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Parcours numérique biodiversité au Parc Montsouris

Mise à jour le 09/02/2021
Découvrez un parcours biodiversité à travers le parc Montsouris (14e) en 23 étapes dont 20 espèces d'arbres plantés au fil du temps dans ce site paysager historique.

Étape départ : Un parc centenaire

Achevé pour l’exposition universelle de 1878, le parc Montsouris s’inscrit dans le projet d’aménagement urbain conçu par Haussmann. Avec la révolution industrielle, la ville se densifie, l’air est pollué, la campagne s’éloigne, le besoin de nature croît. La ville haussmannienne veut créer des poumons citadins. Le choix du terrain se porte sur les collines de Montsouris, situées sur d’anciennes carrières calcaires et donc inexploitables. Dans ce quartier très populaire, le parc devient aussi le lieu de nombreuses fêtes caritatives notamment autour du kiosque et de la guinguette. Le parc répond au tracé typique des jardins de cette époque recherchant les formes naturelles excluant toute ligne droite. Promenades et allées se créent, des vallonnements permettent de bénéficier de panoramas, les pelouses se creusent et sont ponctuées de corbeilles de fleurs toujours elliptiques et légèrement rehaussées, les massifs d’arbustes se relèvent, les arbres isolés en forme libre se détachent en vedette.
Le parc Montsouris, jardin paysager, jardin pittoresque offre au promeneur un lieu de nature sauvage bien agencé.
Ce parcours s’inscrit dans le cadre de la balade écologique « Ceinture verte au sud de Paris » qui débute dans le 14e arrondissement à retrouver sur l’application mobile gratuite Balades Paris durable.
Merci aux photographes du Photoclub Paris Val-de-Bièvre (Paris 14e) pour les photos cédées gracieusement pour illustrer ce parcours (excepté la photo de haut de page).

Étape 1 : Murier à papier

Broussonetia papyrifera
Mûrier
Crédit photo : P. Schneider
Ce petit arbre se reconnaît à son écorce brune et fissurée qui se décroche en bandes et ressemble à une peau de serpent. En mai, de grandes feuilles vertes recouvertes de poils apparaissent en même temps que les fleurs. Découpées en 3 parts, ses feuilles deviennent ovales. Originaire d’Asie où son bois servait à produire du papier luxueux, il a été introduit en Europe à la fin du XVIIIe siècle. Assez résistant, cette espèce est aujourd’hui bien adaptée aux atmosphères polluées des villes et aux changements climatiques en cours.
Sur cet arbre cependant, à l’emplacement de branches cassées, une pourriture s’est installée créant des cavités qui fragilisent sa résistance. Cet arbre est régulièrement suivi par les bucherons. En 2019, de nouvelles branches fragiles ont été réduites afin de limiter les risques de cassure et infections. D’autres mûriers à papier peuvent être vus le long de l’allée Nansouty ou sur la petite ceinture.

Étape 2 : Arbre de Judée

Cercis siliquastrum
Crédit photo : B-Catin-Poix
Le tronc de l'arbre de Judée est tortueux et tourmenté, son écorce est fissurée, noire ou gris-rose. Son bois est cassant. Ses fleurs roses apparaissent avant les feuilles directement sur les branches et le tronc (arbre cauliflore). Ses fruits sont des gousses plates contenant des graines dont les mésanges sont très friandes. Ses feuilles caractéristiques en forme de cœur vert clair au printemps, se colorent en jaune cuivré en automne. Originaire de Judée (Israël), cet arbre habitué au soleil et aux sols calcaires, pousse en dépit de températures faibles et supporte la pollution.
Dans de bonnes conditions, il peut vivre un siècle.
Une astuce pour lutter biologiquement contre les parasites des fruitiers : planter à proximité un arbre de Judée. Selon une étude menée par un programme européen de 2003, l’arbre de Judée permettrait de protéger les vergers en raison de la présence d’un parasite. Appelé « psylle de l’arbre de Judée », ce parasite attire les prédateurs naturels d’autres parasites présents sur des pommiers, poiriers ou oliviers. Il permettrait ainsi de mener une lutte biologique contre les parasites des arbres de vergers et de maintenir un bon équilibre entre insectes néfastes et insectes bénéfiques dans les branches des pommiers, des poiriers et des oliviers plantés à proximité.

Étape 3 : Cèdre du Liban

Cedrus libani
Crédit photo : F-Vermeil
Imposant et majestueux, ce cèdre du Liban surplombe l’aire de jeu et le monument du colonel Flatters du haut de ses 20 mètres. Installé là depuis l’ouverture du parc Montsouris en 1878, ce spécimen est l’un des cinquante cèdres du Liban présents dans le parc Montsouris, notamment le long de la ligne du RER B.
Ses branches poussent en arc et permettent à la silhouette du cèdre du Liban de s’arrondir avec l’âge. Le cèdre abandonne ses branches basses en vieillissant. Il est recouvert d’une écorce gris foncé qui se craquelle et devient noire au fil des années. Représentant de la famille des pinacées, le cèdre du Liban ne possède pas de feuilles mais des aiguilles vert foncé longues de 2 à 3 centimètres disposées en rosace qui restent sur les branches pendant trois à quatre ans avant de tomber. À l’automne, le cèdre du Liban produit des petits cônes d’une dizaine de centimètres qui, d’abord vert jaunâtre, prennent une teinte pourpre violacée. Comme il est planté dans une aire de jeu, les bucherons de Montsouris doivent couper toute branche à risque. C’est en partie pour cette raison qu’un côté du tronc a moins de branches que l’autre. Il cohabite avec un lilas de Perse (Melia azedarach) qui produit des fruits que les perruches mangent en hiver. Il n’y a que deux lilas de cette espèce dans tout le parc.
Capable de vivre entre 300 et 1000 ans et de survivre jusqu’à -15 °C, le cèdre du Liban, emblème de ce pays, préfère une exposition au soleil dans un sol frais pas trop sec. Son bois odorant, durable est résistant aux moisissures.

Étape 4 : Bouleau à papier

Betula papyrifera
Crédit photo : F-Vermeil
Posté juste avant le pont, tel le gardien du passage, ce bouleau surplombe la ligne du RER B depuis 1988. D’autres bouleaux à papier sont plantés le long de l’escalier qui remonte près de la petite ceinture verte. Il doit son nom à l'usage de son écorce pour des pâtes à papier. Son écorce se détache par morceaux jusqu’à l’hiver, révélant alors une nouvelle couche protectrice rose ou brun orangé. En revanche, la couleur rouge foncé n’est pas naturelle, elle est due à un acte de vandalisme. Ses feuilles triangulaires et dentelées changent aussi de couleur : d’un vert sombre, elles deviennent jaunes ou orange à l’automne. Le bouleau fleurit pour la première fois à l’âge de vingt ou trente ans.
L’arbre est monoïque, il porte sur lui des fleurs mâles et des fleurs femelles. Bruns ou dorés, mesurant jusqu’à 10 centimètres, les chatons mâles apparaissent en automne au bord des rameaux où ils restent jusqu’à leur maturité vers le mois de mars. Les chatons femelles sont plus petits et dressés, fécondées, ils se transforment en fruits, des akènes oblongs ailés sur les bords.
À côté du bouleau, admirez le métaséquoia du Sechuan (Metasequoia glyptostroboides), un conifère qui perd toutes ses aiguilles l’hiver ! Il est très rare dans le monde. À sa gauche, face à l’aire de jeux, trois chênes du Liban portent des feuilles semblables à celles du châtaigner.

Étape 5 : Platane commun

Platanus x acerifolia
Crédit photo : B-Catin-Poix
Ce platane commun surplombe le lac. Planté en 1840, il est classé « Arbre remarquable » par la ville de Paris pour ses spécificités particulières. Il impressionne par ses 40 mètres de haut et sa forme. Son tronc, grand et droit comme une colonne, est recouverte d’une écorce brun gris caractéristique ; elle se fissure et tombe chaque année en grosses plaques pour se régénérer. Il possède de très grandes feuilles vert clair découpées en 3 ou 7 lobes, légèrement dentelées. Elles sont « alternes » sur la branche, disposées alternativement à gauche puis à droite du rameau. Jeunes, elles sont recouvertes de petits poils marrons qui disparaissent avec le temps. Les vieilles feuilles du platane sont robustes et difficilement putrescibles. Les fleurs sont réunies en capitule (type de groupement de petites fleurs). Elles donnent des fruits brunâtres, les akènes (fruits à graine unique, recouverts de sorte de poils marrons) regroupés en boule qui persistent sur l’arbre même après la chute des feuilles. Ce platane âgé présente des cavités propices à l’installation d’espèces d’oiseaux cavicoles indigènes comme l’étourneau sansonnet, la sitelle torchepot, la mésange bleue, la mésange charbonnière, le pigeon colombin, ou encore une espèce exotique envahissante nidifiant dans le parc depuis 2008, la perruche à collier.
N’oubliez pas d’aller voir le platane situé dans le jardin pédagogique près du kiosque, le préféré du bûcheron : une de ses branches, telle une barre droite, relie deux autres branches. Cette technique (l’auto-haubanage) utilisée par les bucherons pour consolider des arbres est ici à l’état naturel.

Étape 6 : Ginkgo biloba

Ginkgo biloba
Crédit photo : P-Lajugie
Planté tout près du lac, l’imposant Ginkgo biloba est classé parmi les arbres remarquables du parc (pour son ampleur et son empreinte dans le paysage). Il se reconnait à ses feuilles vertes en éventail. Il est recouvert d’une écorce brun grisâtre, lisse dans ses jeunes années, puis fissurée avec le temps. Les arbres femelles se reconnaissent à l’automne à l’odeur nauséabonde dégagée par leurs ovules de futurs fruits s’ils sont fécondés. Ses ovules sont semblables à de petites mirabelles. Originaire de Chine, très résistant, d’une grande longévité en milieu naturel, il s’adapte très bien aux conditions difficiles des villes. Des spécimens mâles sont de plus en plus plantés comme arbres d’alignement. Ici, ce spécimen est le préféré des jardiniers de Montsouris en raison de sa hauteur (27 mètres).
Il est aussi l’une des rares espèces à avoir survécu à l’explosion de la bombe atomique tombée à Hiroshima le 6 août 1944. Depuis juin 1989, il est le symbole officiel de la ville de Tokyo au Japon en signe de croissance, prospérité, charme et tranquillité.

Étape 7 : Cèdre bleu de l’Atlas

Cedrus atlantica ‘glauca’
Crédit photo : F-Vermeil
Majestueux, le cèdre bleu de l’Atlas est recouvert d’une écorce argentée. Lisse et luisante jusqu’à ses 25 ans, celle-ci se fissure en écailles en vieillissant. Il doit son nom à ses aiguilles mesurant 2 à 3 centimètres qui arborent un élégant bleu fumé légèrement strié de vert à la base. Des cônes au sommet aplati, semblables à des nids de guêpe d’un vert jaune bordé d’un liseré brun, apparaissent sur les cèdres femelles non pas au printemps, comme c’est le cas pour la plupart des conifères, mais au début de l’automne, entre septembre et octobre. Chez les cèdres mâles, ce sont des chatons de 2 à 5 centimètres qui apparaissent sur les branches et sont anémophiles: le vent emporte leur pollen. N’oubliez pas d’aller voir son cousin le cèdre du Liban, un grand arbre aux branches couchées sur la pelouse proche des capteurs météorologiques, plus résistant il vit jusqu’à 1000 ans quand le cèdre de l’Atlas ne vit que 300 ans !
Les jardiniers de Montsouris vous proposent de regarder juste à côté du cèdre bleu de l’Atlas, le chicot du Canada (Gymnocladus canadensis) surnommé « l’Arbre aux pendus ». En effet, lorsqu’il a perdu toutes ses feuilles, ses branches ont un aspect lugubre et gothique.

Étape 8 : Eucommia

Eucommia ulmoïdes
Crédit photo : B-Catin-Poix
L’eucommia (Eucommia ulmoides) du parc Montsouris se cache derrière un jeune robinier faux-acacia qui pousse à ses pieds, situé derrière la statue de La Mort du Lion d’Edmond Desca. Il est recouvert d’une très jolie écorce brun clair faite d’écailles carrées. Les feuilles ovales et dentelées vert foncé de l’eucommia, ou arbre à gomme, libèrent une substance caoutchouteuse. Les feuilles ont la particularité de tomber vertes à l’automne sans prendre le temps de jaunir. De petites fleurs vertes apparaissent à la fin du printemps, en même temps que les nouvelles feuilles. Les fruits, les samares (sortes de noix ailées), apparaissent en groupe plus tard, une fois les fleurs fécondées.
L’eucommia est monotypique, ce qui signifie qu’il n’y a qu’une seule espèce dans ce genre. Quasi-menacé à l’état naturel, il est largement cultivé en Chine pour son écorce. Sa gomme guttapercha, présente dans ses feuilles, a de multiples utilisations : les balles de golf, l’isolation des fils électriques…ou les adhésifs utilisés par les dentistes !À Paris, cette essence est peu représentée dans les jardins.

Étape 9 : Érable sycomore

Acer pseudoplatanus
Crédit photo : F-Vermeil
Installé dans la pénombre de l’allée qui longe l’avenue Reille, ce grand arbre à l’écorce argentée (qui ressemble à celle du platane) provient d’une famille d’arbres européens très étendue. Sa large cime est composée de feuilles vertes, arrondies, découpées et dentelées qui mesurent généralement entre 9 et 16 centimètres. À l’automne, les branches vertes rougissent tandis que les feuilles passant du vert au jaune puis au rouge colorent le paysage. L’érable produit des fleurs en grappes pendantes, elles apparaissent en mai, en même temps que les feuilles. Quant à ses fruits, les samares, petite graines ailées, elles tourbillonnent et se disséminent ainsi dans la nature. Ses samares, en forme de chapeau chinois, permettent de le différencier de l’érable commun dont les samares ont deux ailes parallèles. Les fleurs de l’érable sycomore sont mellifères : les abeilles y récoltent leur nectar pour en faire du miel.
Les jardiniers de Montsouris font remarquer que sur la dizaine d’érables du parc, une trace de greffe sur le tronc est visible : ces spécimens proviennent de reproduction par ce procédé en pépinière.

Étape 10 : Vue sur le lac

Autrefois approvisionné en eau par l'aqueduc d'Arcueil construit par les Romains, puis par le réseau d'eau potable de la ville de Paris, le lac est aujourd’hui alimenté par le réseau d’eau non potable et en circuit fermé. Ce réseau permet d’alimenter le réseau hydraulique des bois parisiens et de certains parcs, de nettoyer les voies publiques et de curer les égouts tout en préservant la ressource en eau. Le lac d’une faible profondeur de 30 cm est curé tout les 15 ans par sections afin de conserver les poissons le temps de l’intervention. Le recensement de novembre 2020 fait état de présence d’au moins 7 espèces de poissons : la brème, le rotengle, le gardon, la carpe commune, la carpe Koï, le poisson rouge, la perche soleil et le sandre commun.
L'hiver, mouettes rieuses (Chroicocephalus ridibundus) et goélands argentés (Larus argentatus) viennent se reposer et s’alignent sur le muret d’un des radiers du lac.Le lac constitue aussi le milieu de vie de nombreux palmipèdes d’ornements, le cygne noir, la bernache du canada, l’oie à tête barrée mais aussi des espèces aquatiques sauvages, le martin pêcheur d’Europe, le héron cendré. D’autres comme la foulque macroule (Fulica atra) au plumage noir et casque blanc et la gallinule poule d'eau (Gallinula chloropus), noire aussi mais au croupion blanc et au bec rouge, bien adaptées à ce milieu, s’y reproduisent chaque année notamment sur l’île alors que les autres espèces n'y arrivent que rarement malgré les nombreux nichoirs disposés sur la petite île et les bordures du lac.

Étape 11 : Poirier à feuilles de saule

Pyrus salicifolia
Crédit photo : P-Lajugie
Tout au bord du lac, près d’un charme commun (Carpinus betulus) au port majestueux, se trouve un petit arbre gracieux au port insolite. De la famille des poiriers, il possède des branches robustes qui tombent jusqu’à la surface de l’eau. C'est un arbre ornemental. Son écorce brune se détache avec le temps en écailles carrées ou rectangulaires. Ses feuilles gris argenté, très fines et recouvertes de poils, ressemblent beaucoup à celles des saules, d’où son nom. Entre mai et juin, le poirier se recouvre de petits bouquets de fleurs blanches. Fécondées, les fleurs donnent naissance à des fruits non comestibles en forme de petite poire mesurant rarement plus de 3 centimètres. Habitué au soleil, le poirier préfère un sol léger, pauvre et légèrement calcaire. Il n’aime pas l’humidité. Dans de bonnes conditions, il peut vivre 80 ans.
Les branches de ce poirier, robustes et retombantes, sont recouvertes d’épines alors attention aux doigts !

Étape 12 : Hêtre tortueux

Fagus sylvatica ‘tortuosa’
Crédit photo : P-Lajugie
Deux hêtres tortueux se dressent au bord du lac sur la rive longeant la rue Gazan. Le hêtre tortueux se caractérise, comme son nom l’indique, par un tronc tortueux et des branches tordues et tombantes. Son écorce est lisse et grisâtre. Son feuillage est marcescent : les feuilles sèchent sans tomber en automne et se maintiennent pendant l’hiver. Les nouvelles feuilles se développent tardivement, en mai. Ovales, de taille moyenne, elles sont légèrement dentelées et vertes avec une légère teinte de jaune brunâtre. Le hêtre tortueux fleurit au bout de 30 ans. Succédant rapidement aux nouvelles feuilles, les fleurs apparaissent sous forme de chatons discrets. Une fois fécondées, elles laissent place à de petites faines. Ces fruits sont consommés par les mésanges bleues et charbonnières, la sitelle torchepot ou encore le mulot.
Si un jardinier de Montsouris était à vos côtés, il vous ferait sans doute remarquer que ce hêtre tortueux, avec son feuillage compact, ressemble beaucoup à un éléphant, avec ses branches enchevêtrées et compactes.

Étape 13 : Magnolia à grandes fleurs

Magnolia grandiflora
Magnolia grandiflora au parc Montsouris
Crédit photo : Sophie Tabillon/Ville de Paris
Le Magnolia grandiflora, arbre d’ornement au port conique, se caractérise par ses grandes feuilles vernissées et persistantes. Ses fleurs parfumées, du pur blanc au blanc crème, parfois géantes (25 cm de diamètre) sont estivales. Celles-ci se transformeront en gros fruits coniques verts, puis bruns contenant de petites graines d'un rouge brillant. Cet arbre, rustique, apprécie les sols à tendance acide. Il supporte aussi une terre calcaire comme à Montsouris, mais son développement est plus lent et l’arbre est plus sensible aux maladies. Originaire des États-Unis. Cet arbre a été introduit en France en 1711 par des botanistes nantais, Darquistade et Barin de la Galissonnière. Ce magnolia doit son nom au botaniste Pierre Magnol (1638-1715), directeur du jardin botanique de Montpellier.

Étape 14 : Petite ceinture verte

La Petite Ceinture, visible en contrebas du parc, est l’ancienne voie ferrée qui entourait la capitale. Elle possède une richesse biologique et environnementale spécifique. Érables, ormes, robiniers faux-acacia, séquoias, frênes, ailantes, sureaux… ont poussé sur les talus. À leurs pieds, les fleurs jaunes de la chélidoine (Chelidonium majus) tapissent le sol à la belle saison. Une collection de fougères vient également d’être repérée. Ce tronçon est un territoire de chasse pour un mammifère nocturne insectivore : la pipistrelle commune (Pipistrellus pipistrellus). Il accueille la plus grande colonie de chauve-souris d’Europe. Les hauts murs de soutènement de la voie ferrée, surmontés d’une haie d’arbres, mettent la chauve-souris à l’abri de la pollution lumineuse de la ville qui perturbe ses déplacements. En facilitant la mobilité de nombreuses espèces, ce précieux corridor écologique est indispensable à leur survie et à leur bon développement. Avec la diversité des strates végétales, des habitats qu’elles renferment et la présence d’espèces ambassadrices, le parc Montsouris est un réservoir de biodiversité. Exploité sans aucun insecticide, il est d’une grande qualité écologique. Le renforcement des connexions entre le parc et les territoires limitrophes notamment avec la passerelle du Cambodge enjambant le périphérique au niveau de la cité universitaire toute proche, facilite le déplacement des espèces sauvages indispensable à leur survie.

Étape 15 : Frêne pleureur

Fraxinus excelsior ‘pendula’
Frêne du parc Montsouris
Crédit photo : B. Catin-Poix
Non loin de la station météorologique, tout près d’un marronnier d’Inde et d’un ptérocarier, se dresse un étrange arbre aux branches biscornues. Cet arbre est un frêne pleureur fréquent dans les forêts. Son écorce lisse gris clair se fendille au bout de 30 ans. Ses feuilles lancéolées, de la forme d’une pointe de lance, poussent par groupe de 9 ou 13, alignées des deux côté d’une tige. Dentelées, elles sont lisses sur le dessus et recouvertes de poils (pubescentes) dessous. Il ne fleurit qu’au bout de 30 ans. Ses fleurs jaune verdâtre sont petites et poussent en grappes, d’abord dressées, elles finissent par retomber. Elles apparaissent avant les feuilles et sont hermaphrodites. Le frêne produit des samares, des graines ailées. À Montsouris qui compte une quarantaine de frênes de toute sorte, quatre d’entre eux sont installés près du lac : deux près du kiosque et les deux autres en face de la pointe sud de l’île des cygnes. Les frênes pleureurs perdent leurs branches à cause de leur poids. Les trous visibles dans l’écorce sont des cicatrices, traces de branches tombées. Sans feuilles en hiver, le frêne se reconnaît aux samares qui restent accrochées aux branches. Ses bourgeons noirs le distinguent des frênes à fleurs dont les bourgeons sont marrons. Le frêne supporte la pollution des villes et peut être planté comme arbre d’alignement. Grâce à son épais feuillage, il apporte un bel ombrage. Les arbres constituent, à leur niveau, des « climatiseurs naturels » par l’évapotranspiration et grâce à l’ombre portée au sol par leur feuillage.

Étape 16 : Station météorologique

Dès son ouverture, le parc Montsouris a accueilli au sein du Palais du Bardo (incendié en 1991), le premier service municipal d’observation et d’analyse de l’air et des températures. Les services techniques de Météo France ont déménagé à Saint-Mandé (Val-de-Marne) en 2011 mais les instruments de mesure – pluviomètre, baromètre, thermomètre…– continuent à transmettre leurs données à distance. C’est la plus ancienne station météorologique de France. Dans cet enclos fermé au public, la pelouse n’est pas tondue régulièrement permettant l’émergence d’une prairie fleurie favorisant la présence de nombreux insectes. Dans les hautes herbes, la grande sauterelle verte est à l’affût d’une proie – mouche, punaise, chenille et autres larves. Elle se distingue d’un criquet par la longueur de ses antennes et sa couleur. La présence de cet insecte, espèce cible ou ambassadrice, indicatrice des exigences écologiques des autres espèces du milieu, confirme la richesse potentielle de ce type d’habitat. La gestion écologique pratiquée ici et dans l’ensemble des jardins publics parisiens renforce la biodiversité.
Grâce à cette station, l’évolution des températures à Paris est suivie depuis plus de 100 ans ! Au sein du parc, les températures sont souvent plus fraîches d’au moins 2°C. La végétation est un atout pour abaisser la température de l’air lors de période de canicule et limiter les îlots de chaleur urbain. Les espaces verts et les arbres participent à la lutte contre les fortes chaleurs en ville liées au réchauffement climatique.

Étape 17 : Chêne liège

Quercus suber
Chêne liège du parc Montsouris
Crédit photo : P. Schneider
Pour trouver le chêne liège, il faut s’avancer sur la pelouse qui borde le centre météorologique. Son écorce brun gris très particulière le distingue du chêne commun. Sonnant creux, elle est composée de liège (cellules mortes de l’arbre). Elle semble composée de blocs informes et tantôt fissurée.Les feuilles du chêne liège sont persistantes, elles restent vertes même en hiver. De taille moyenne, lancéolées, en forme de pointe de lance, elles sont parfois entières, parfois munies de quelques dents. Le dessus est vert foncé tandis que le dessous est blanc verdâtre. Si vous touchez une feuille, elle vous paraitra « sèche ». Comme pour le chêne vert, les fleurs du chêne liège sont en chatons. Une fois fécondées, elles donnent des glands qui tombent entre septembre et octobre. Originaire des régions méditerranéennes, il est habitué à un climat sec et chaud et préfère un sol acide mais non calcaire. Rare dans la nature dans les régions nord, il est maintenant d’avantage planté compte-tenu des changements climatiques en cours.
Á côté du chêne liège, découvrez un palmier de Chine (Trachycarpus fortunei) qui peut résister à des températures négatives allant jusqu’à – 18 °C, précise un jardinier.
Il n’y a qu’un seul chêne liège dans tout le parc Montsouris. Cette essence peu commune trouve aujourd’hui sa place dans les jardins parisiens nouvellement créés.

Étape 18 : Chêne vert

Quercus ilex
Crédit photo : F-Vermeil
Planté sur une grande allée près de la station météorologique au sud du parc Montsouris, ce grand chêne vert incliné fait face au séquoia toujours vert. Dans tout le parc, seulement deux chênes verts sont plantés, le deuxième est sur une pelouse en face du théâtre de Guignol. Grand et massif, il possède une cime large et irrégulière constituée de branches puissantes et tortueuses. Il est recouvert d’une écorce fissurée brun-gris. Son feuillage est persistant, ce qui signifie qu’il reste vert en hiver. Les feuilles du chêne sont vertes, de forme variable, épaisses, et coriaces afin de résister à la sécheresse. Généralement oblongues, elles sont parfois bordées de petites dents piquantes. Le dessous de la feuille gris-brun est pubescent (recouvert de petits poils). Le chêne produit des fleurs en chatons souples tombants pour les mâles et dressés pour les femelles. Son fruit, le gland, peut mesurer 3 centimètres et est protégé par une cupule (sorte de coupe qui recouvre le haut du gland). Originaire des régions méditerranéennes, cette essence possède une grande longévité, et peut parfois atteindre 1500 ans. L’aire de répartition de cette espèce progresse dans le nord de la France et témoigne des changements climatiques en cours.
Observez la silhouette penchée du chêne vert. Le jardinier de Montsouris explique qu’auparavant il était en concurrence avec un arbre poussant à proximité Celui-ci tombé lors de la tempête de 1999 avec 84 autres arbres du parc, le chêne a retrouvé le champ libre et ses branches vont se déployer pour rééquilibrer sa silhouette.

Étape 19 : Séquoia toujours vert

Sequoia sempervirens
Crédit photo : P-Schneider
Planté en 1935 au parc Montsouris, ce grand arbre de 25 mètres de haut se trouve près de quatre Ginkgos biloba. Aucun autre endroit à Paris ne concentre autant de séquoia à feuilles d’If que le parc Montsouris qui en compte 23, surtout plantés sur le talus le long de la ligne du RER B. Reconnaissable à son écorce fibreuse brun-rouge et spongieuse au toucher, sa cime arrondie sur un tronc droit comme une colonne est souvent dépourvue de branches sur un tiers voire sur la moitié de sa hauteur qui peut atteindre 110 mètres. Les feuilles du séquoia, souvent comparées à celle des ifs sont des aiguilles vertes aplaties, plus courtes en début et fin de rameaux comme des raquettes. Persistantes, elles ne tombent pas pendant l’hiver, d’où son nom latin « sempervirens » qui signifie «toujours vert». Le séquoia ne fait pas de fleurs mais produit des cônes bruns cylindriques d’environ 1 cm qui atteignent leur maturité à un an. Il supporte parfaitement la pollution. Classé « Arbre remarquable » par la ville de Paris, il fait partie des 191 individus sélectionnés pour le label en raison de leur âge, leur dimension, leur forme, leur passé ou encore leur légende qui sont exceptionnels. À sa base, il porte une sorte de boursouflure à moitié séparée du tronc. Ces protubérances apparaissent sur les arbres confrontés à un danger. Il s’agit d’un mécanisme de défense.
Les jardiniers rappellent que les séquoias sont parfois surnommés les « arbres à foudre » : dépassant souvent les autres arbres alors que leurs branches les plus hautes sont affaiblies par les difficultés de la sève à les atteindre. Un autre séquoia du parc, un séquoia géant (Sequoiadendron giganteum) de 30 mètres de haut dépasse même l’antenne de la station météo (27 mètres) qui agit comme paratonnerre.

Étape 20 : Ptérocarier

Pterocarya fraxinifolia
Crédit photo : F-Vermeil
Cet arbre d’ornement planté dans les jardins parisiens entre la fin du XIXe et le début XXe siècle est recouvert d’une écorce brune et crevassée. Le ptérocarier peut atteindre 30 mètres de hauteur très rapidement puisqu’il pousse généralement de 12 mètres en 20 ans. Sa cime est large et développée et ses feuilles vert clair tout en longueur peuvent mesurer jusqu’à 60 centimètres. En juin, de longues guirlandes de fleurs vertes font leur apparition, tombant des arbres comme des suspensions. Des fruits se développent à partir des fleurs fécondées au mois de septembre sous forme de graines ailées (des samares), celles-ci se détachent en voltigeant. Cet arbre vigoureux résiste aux atmosphères polluées des villes, mais planté dans les rues ses fortes racines peuvent devenir gênantes chez les sujets âgés et déformer la chaussée. Le ptérocarier est un des arbres favoris des jardiniers du parc Montsouris qui l’aiment pour ses fleurs et ses fruits qui pendent comme des guirlandes.

Étape 21 : Hêtre 'Riversii'

Fagus sylvatica ‘Riversii’
Crédit photo : F-Vermeil
Installé au bord de la pelouse principale, cet arbre au tronc cylindrique, est un arbre remarquable du parc, label décerné aux individus qui se distinguent par leur singularité. Recouvert d’une écorce lisse gris clair sur un tronc qui porte une cime arrondie. Ses feuilles brillantes caractéristiques arborent la plupart du temps un pourpre foncé qui prend une teinte cuivrée à l’automne. Ovales avec un bord ondulé, elles sont lisses sur le dessus et couvertes de petits poils dessous. Le feuillage du hêtre est marcescent : il reste sur le bois l’hiver et tombe juste avant l’apparition des nouvelles feuilles. Des fleurs jaunes et vertes apparaissent entre avril et mai et donnent des fruits d’un brun luisant de 12 à 18 mm de long que l’on appelle des « faines ». Ses racines sont très superficielles, ce qui entraine parfois la chute des hêtres quand le vent souffle trop fort. Elles vivent en symbiose avec des champignons qui fournissent à l’arbre des sels nutritifs et des hydrates de carbone nécessaires à sa survie. Le hêtre ’Riversii’ est un arbre un peu fragile qui s’épanouit dans les prairies : il a besoin d’humidité mais craint les sols trop humides. Il est sensible aux températures extrêmes, positives comme négatives. Il met également plus de temps à pousser que le hêtre commun et pousse moins haut.
Les feuilles du hêtre sont très semblables à celle du charme, pour les différencier, il existe un moyen mnémotechnique : « Le charme d’Adam est d’être à poil » (le charme a des dents, le hêtre a des poils). Vous pouvez reconnaitre ce hêtre à la couleur caractéristique de son feuillage qui le distingue des autres espèces de hêtres.

Étape 22 : Marronnier jaune

Aesculus flava
Marronnier du parc Montsouris
Crédit photo : B. Catin-Poix
Postés l’un près de l’autre, deux impressionnants marronniers jaunes trônent avec majesté sur la grande pelouse. Le tronc robuste et droit du marronnier est recouvert d’une écorce gris foncé. Il est surmonté d’un épais feuillage pyramidal. Les feuilles composées mesurent entre 30 et 50 cm et possèdent 5 folioles. Vues du dessus, elles arborent une belle couleur vert foncé tandis qu‘au dessous, elles sont beaucoup plus pâles. À l’automne, elles abandonnent le vert pour prendre une teinte jaune foncé avant de tomber, d’où le nom de marronnier « jaune ». Jaunes sont également les fleurs que porte le marronnier au printemps. Regroupées en grappes de 15 centimètres, ces petites fleurs veinées de pourpre ont des pétales plus courts que leurs étamines. Une fois fécondées, elles développent des fruits en forme de capsules lisses et arrondies, mesurant entre 5 et 7 centimètres de diamètre. Ils sont roux et dépourvus d’épines ‒ contrairement aux fruits du marronnier d’Inde ‒ et sont vénéneux pour l’homme. Il semble mieux résister que les marronniers blancs, ces derniers sont la cible d’un papillon la mineuse du marronnier dont les chenilles mangent les feuilles.
Un jardinier de Montsouris rappelle qu’il y avait préalablement trois marronniers jaunes à cet endroit. La plantation par groupe de 3 est un trait caractéristique du parc haussmannien.

Étape 23 : Kaki

Diospyros kaki
Crédit photo : P-Schneider
Planté près de l’entrée rue Nansouty, légèrement arc-bouté au-dessus de l’allée, il fait face à la colonne de la Paix Armée qui surplombe la grande pelouse du parc. Son tronc droit et fin s’épaissit au fil des années. Son écorce brun clair fonce et se fissure en vieillissant. Ses très grandes feuilles ovales avec une base ronde (10 à 18 centimètres) d’un beau vert foncé deviennent lie-de-vin à l’automne, luisantes sur le dessus et recouvertes de petits poils doux sur le dessous. Entre mai et juin, des fleurs jaune crème à 4 pétales entourées d’un écrin vert à 4 feuilles apparaissent sur les branches. Elles ont la particularité d’être soit femelles, soit mâles soit hermaphrodites. La pollinisation par divers insectes des fleurs du kaki permet le développement de fruits orange entre octobre et novembre. Ces fruits sucrés sont comestibles, ils demeurent sur l’arbre jusqu’en décembre après la chute des feuilles.
Un jardinier de Montsouris fait remarquer que ce kaki très âgé est en fin de vie, sa cime se dénude. La perte des branches les plus hautes signifie que les racines sont abimées et que l’arbre dépérit. Un autre kaki se trouve dans le parc de l'autre côté du lac.

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