Actualité

L'aide aux sans-abri: immersion dans une maraude municipale

Mise à jour le 26/10/2016
Maraude et Aide aux sans-abris
Les agents de l’unité d’aide aux sans-abri de la Ville de Paris arpentent les quais, les squares et bois de Paris et de la périphérie, été comme hiver. Accompagnés de travailleurs sociaux, ils partent à la rencontre de sans-abri dans l’espoir de les sortir de la rue.
De la recherche d’un logement à un suivi médical, les aides apportées aux sans-abri sont très diverses comme nous l’explique Xavier Delahaye, adjoint au responsable de l’unité d’assistance aux sans-abri de la direction de la prévention et de la protection (DPP). « Toutes les rencontres sont différentes et les besoins sont multiples. À mon avis le b.a.-ba c’est de refaire les papiers. Ça redonne une identité à ces personnes qui ne font pas partie du mobilier urbain mais sont bien des êtres humains. »
Avec l’aide de Clémentine, une travailleuse sociale, ces agents en uniformes tentent de maintenir un lien social avec ces hommes et ces femmes de la rue. « Le plus important reste de prendre le temps de discuter avec eux. » soulignent-ils. « C’est un premier pas pour les réinsérer dans la société et ça vaut plus que de leur donner une pièce ».

«La difficulté c'est de sortir les gens de la rue»

Aide aux sans-abris
Crédit photo : Mairie de Paris
Première étape, porte de Pantin où un sans-abri en fauteuil roulant attend le passage de la maraude. Il se fait appeler Anatole. Il dit être né en 1954, en Ukraine. Ces sans-abris, venant de tous horizons sont des individus qui ont vécu une rupture dans leur vie. Leur histoire ? « Il n’est pas facile de la connaître. S’il nous dit s’appeler Anatole et bien on l’appellera Anatole. Est-ce sa véritable identité ? Rien n’est moins sûr ! Ce n’est que du déclaratif » nous explique Clémentine qui apporte un soutien social aux sans-abris qu’elle suit.
« A–t-il encore mal à la jambe ? Peut-il se lever ? Accepterait-il de prendre une douche? ». Une traductrice au téléphone joue les intermédiaires entre la travailleuse sociale et Anatole, qui ne parle pas le français. Aujourd’hui, il semble d’accord pour passer la nuit dans un centre d’hébergement, ce n’est pas toujours le cas. « Il s’est habitué à vivre ici. Les riverains viennent lui parler ou lui apporter à manger. Mais ça n’est jamais une solution à long terme » nous explique Xavier Delahaye. « La difficulté c’est de sortir les gens de la rue. C’est un travail de longue haleine qui peut prendre parfois plusieurs années. »
Dans le 17e, un homme espère un logement depuis deux mois. « Il est arrivé à Paris en décembre, avant il errait à Mulhouse. » L’attente est longue pour obtenir une place dans un centre d’hébergement. En attendant, ce sans-abri s’est installé avec un matelas et sa valise comportant quelques affaires personnelles.

Un travail social et de sécurité

« Ça va, ça va… » répond l’homme avec le sourire à Clémentine, « Pas trop le moral en ce moment mais bon… » « Il a rencontré plusieurs difficultés à Paris. Les habitants du quartier lui ont demandé plusieurs fois de partir de là où il s’était installé » nous explique-elle alors qu’elle lui apporte son aide dans plusieurs démarches administratives.
Pour les agents de la DPP, concilier social, sécurité et réglementation ce n’est pas toujours évident. « Dans ce genre de situation, on intervient avec diplomatie toujours dans l’intérêt du sans-abri et, en fonction de la situation, on propose une solution. Mais on n’est pas là pour déloger ces personnes. »
Aide aux sans-abris
Crédit photo : Mairie de Paris
La maraude se poursuit vers le pont de l’Alma où l’équipe n’a pas eu de nouvelles d’un sans-abri depuis plusieurs semaines. Dans ces cas-là, la DPP coordonne les recherches avec les différentes associations qui prennent en charge des sans-abris, ainsi que le Samu social. « Généralement, on les retrouve. Parfois ils ont simplement changé d’endroit. Parfois, c’est plus grave. » Mais comme pour tout autre citoyen, tous les moyens sont mis en place pour retrouver ces individus. Car pour la maraude une chose est certaine : ce n’est pas parce qu’on vit en marge de la société, qu’on n’existe pas pour elle.

Paris.fr ne fait aucun suivi publicitaire et ne collecte aucune donnée personnelle. Des cookies sont utilisés à des fins statistiques ou de fonctionnement, ainsi que d'analyse (que vous pouvez refuser ici), nous permettant d'améliorer le site en continu.

Plus d'informations