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Dans les coulisses du nouveau Cabaret Sauvage

Mise à jour le 27/11/2019
Le cabaret Sauvage
Le 29 octobre 2019, le Cabaret Sauvage a vécu une renaissance. Nous nous sommes infiltré.e.s dans les coulisses de ce lieu atypique qui n'a pas perdu en charme bien au contraire.
Dans le Parc de la Villette, face au Canal de l'Ourq, nous pénétrons dans un chapiteau de bois aux lignes futuristes. Depuis le parc nous n'entendons rien et c'est normal, l'endroit a connu un lifting complet et notamment phonique.
Depuis 1997, le Cabaret Sauvage est un lieu de concert incontournable de la capitale, un Magic Mirror de 1200 places avec une programmation riche et éclectique. Mais cet été, il a fermé pour travaux pendant 4 mois, et ce n'était pas pour une simple rénovation. Le bâtiment a été entièrement reconstruit de manière écologique, en bois, avec des pompes à chaleur, une isolation phonique en laine de mouton et une végétalisation tout autour. Il possède maintenant des doubles cloisons séparées par des isolants phoniques, ce qui explique que nous n'entendions aucun son à notre arrivée.
Le Cabaret Sauvage
Le Cabaret Sauvage
Crédit photo : JB Gurliat / Ville de Paris
A l'intérieur, du monde s'affaire. L'équipe de Goran Bregovic est en train de faire ses balances, des tests sonores qui permettent d'équilibrer le son des instruments entre eux. Sur le pont, il y a également les ingés son qui travaillent pour que l’acoustique soit parfaite. C'est une étape de préparation fondamentale car quand la salle sera pleine, l’acoustique en sera modifiée.
Ingé son
Ingé son
Crédit photo : JB Gurliat / Ville de Paris
L'homme qui court de la technique au bureau, c'est Méziane Azaiche le directeur du lieu. Il est très fier de son Cabaret et content du résultat des travaux. "On a gardé l'esprit et la chaleur de l'ancien lieu." Effectivement, l'espace ne manque pas de chaleur: banquettes de velours rouge, parquet de danse en bois circulaire, miroirs biseautés et vitraux couronnent le chapiteau. L'esprit, c'est aussi une programmation riche et éclectique. "Nos valeurs sont la convivialité et l'ouverture sur le monde. Ici, c'est un lieu d'intégration. On y trouve toutes les musiques et l'on a un respect pour toutes les cultures. L’ADN du Cabaret c'est vraiment de faire attention à l'autre."
Méziane Azaiche
Méziane Azaiche
Crédit photo : JB Gurliat / Ville de Paris
Noctambule avant tout, Méziane Azaiche raffole des projets qui mélangent les arts, "ça peut être du cirque, de la musique, de la photographie, j'aime les rencontres." Le matin, il arrive souvent le premier au bureau. "Je suis là entre 8 et 9h et très souvent je finis le dernier. Je passe plus de temps dans mon Cabaret qu'avec ma famille. D'ailleurs, je travaille avec l'un de mes fils depuis 6 ans, et j'ai travaillé avec un autre de mes enfants pendant 13 ans. J'aime ce que je fais, je rencontre des gens extraordinaires. J'arrive à faire tout et rien en même temps mais je peux vous dire que je connais mon cabaret planche par planche! C'est pareil pour le bureau, je suis très présent, souvent insatisfait, je râle mais je suis tolérant et j'aime les gens avec qui je travaille."
Avec émotion, il nous raconte son meilleur souvenir au Cabaret. "Le moment le plus fort de ma vie, c'est en 1999, au moment où l'intégrisme tuait en Algérie jour et nuit. J'ai organisé ici cinq nuits de fêtes en chansons avec 50 femmes. Parmi elles, il y avaient Souad Massi et Hasna El Bacharia qui sont devenues par la suite des grandes dames de la chanson algérienne dans le monde."
Si le Cabaret Sauvage a été parfois un tremplin, il accueille plutôt des artistes confirmé·es, avec une jauge de 1200 personnes à remplir.
Les coulisses du cabaret Sauvage
Les coulisses du cabaret Sauvage
Crédit photo : JB Gurliat / Ville de Paris

Être ouvert à tout et de ne jamais devenir le ghetto d'un style

Samuel Hebert, programmateur
Dans les bureaux, nous rencontrons Samuel Hébert. Programmateur de métier, il a longtemps travaillé pour des grandes scènes subventionnées comme le Centquatre-Paris ou la Ferme du Buisson. Arrivé au Cabaret Sauvage depuis 1 an, il porte un regard neuf sur l'endroit. "Comme la plupart des salles privées parisiennes, le Cabaret Sauvage fait beaucoup de location, donc mon métier ici, c'est plutôt de la production, de la gestion de plannings, des techniciens, la sécurité, les contrats etc."
Samuel garde aussi un œil sur les musicien·ne·s qu'il verrait bien dans cet espace atypique. "Des artistes comme Camille pourraient coller à l'univers du Cabaret. Sinon, j'aimerais bien un peu plus de hip-hop dans la programmation." Dans cette salle singulière, Samuel ne s'ennuie pas: "l'ambiance de travail est assez sympa et d'un jour à l'autre, on passe de la techno au métal en passant par la musique des Kabyles. C'est marrant, parce que je trouve du sens à ce non-sens, l'idée c'est d'être ouvert à tout et de ne jamais devenir le ghetto d'un style, ça c'est la directive de Méziane."
Bureau du cabaret sauvage
Bureau du cabaret sauvage
Crédit photo : Sandra Berkoukeche

Le parisien qui ne connait pas le Cabaret Sauvage, il rate quelque chose!

Méziane Azaïche, directeur
Barbara Augier, l'attachée de presse confirme: le pilier du Cabaret, c'est Méziane. "Il décide tout, il est partout mais il sait aussi nous écouter. Le Cabaret Sauvage, c'est comme une petite famille et quand il le faut, tout le monde met la main à la pâte." Barbara a travaillé pendant 11 ans ici à plein temps avant de se lancer en indépendante. Pour elle, le succès de cette salle tient à la proximité du public avec les artistes. "On n'est jamais à plus de 20 m de la scène. Depuis les travaux, elle est plus grande et l'acoustique est incroyable. Les artistes et le public ont vraiment gagné en confort. Et puis, avant il y avait des barrières tout autour. Maintenant, on est ouvert sur le parc et le canal, c'est surprenant et magnifique."

Depuis cette ouverture, Méziane Azaiche a de nombreux projets: "dans l'avenir, j'aimerais bien qu'il y ait, à côté, un endroit où notre public pourrait manger chaud et pas cher et puis sur le canal, une péniche où pourraient naître des petits projets en lien avec le Cabaret. Un petit village quoi!"
En attendant que la famille s'agrandisse, osez pénétrer dans le chapiteau du Cabaret Sauvage, un écrin de chaleur dans le Parc de La Villette. Et comme la dit si bien Méziane Azaiche, "Le parisien qui ne connait pas le Cabaret Sauvage, il rate quelque chose!"
Cabaret Sauvage
59 boulevard MacDonald 75019 PARIS

Prochainement au Cabaret Sauvage…

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