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Actualité

Pendant le confinement, "la flore peut s'exprimer librement"

Mise à jour le 03/04/2020
Grive musicienne  (Turdus philomelos)
Fleurissement des espaces verts, oiseaux qui chantent à tue-tête et retour d'espèces dans la capitale… Xavier Japiot, expert biodiversité à la Ville de Paris, nous explique les conséquences du confinement humain sur la faune et la flore.

Quels sont les effets du confinement sur la flore ?

Dans les parcs et jardins, il n'y a plus de piétinement, de gens qui s'allongent, jouent au foot, font leur jogging… Les pelouses ne sont plus tondues systématiquement. La flore peut s'exprimer librement, d'autant que nous sommes au printemps, période propice. Nous allons redécouvrir des fleurs vivaces comme les orchidées (on en compte 12 espèces à Paris). Les plantes vernales, c'est-à-dire celles qui fleurissent au printemps, s'épanouissent en ce moment. C'est le cas des jonquilles ou des narcisses qui vont être pollinisés par des abeilles solitaires tels que l’abeille charpentière ou le bourdon.
Les primevères sauvages, les muscaris, les giroflées, les fumeterres rose bonbon, les chélidoines, qu'on appelle aussi herbes à la verrue, vont émerger. Il va y avoir pléthore de nourriture pour les insectes. Ils vont profiter de toutes les plantes qui seront moins impactées que d'habitude. Les papillons, hibernants durant l'hiver, vont se montrer comme le citron et sa couleur jaune-vert ou le vulcain, avec ses ailes noires, blanches et rouges.

Qu'en est-il de la faune ?

Les interactions sonores ont baissé, tout comme la pollution lumineuse et celle de l'air. D'habitude, avec le pic d'activité humaine entre 6h et 8h du matin, les oiseaux décalaient leur période de chant pour être entendus. Nous pouvons désormais les entendre chanter pour marquer leur territoire et pour attirer un partenaire dès le lever du jour, et ce pour des périodes beaucoup plus longues. Les nicheurs précoces, oiseaux qui s'accouplent dès la mi-mars, apprécient ce calme. Parmi eux, les mésanges bleues et charbonnières et les fauvettes à tête noire.

L'éclairage urbain s'étant nettement réduit, les oiseaux vont mieux réguler leur rythme circadien et diminuer leur stress. Il leur sera plus facile d'amener à l’âge adulte leur nichée d'oisillons.

Xavier Japiot
expert biodiversité à la Ville de Paris
Le moineau domestique, le rouge-gorge familier et la grive musicienne, des oiseaux sédentaires, en profitent aussi pour faire leurs vocalises. D'autres, comme le pouillot véloce, qui niche dans les fourches des arbres, le rougequeue noir qui cherche des cavités dans le bâti pour y déposer son nid, ont traversé le Sahara pour se reproduire en ville. L'éclairage urbain s'étant nettement réduit, les oiseaux vont mieux réguler leur rythme circadien et diminuer leur stress. Ce qui sera bénéfique pour eux, il leur sera plus facile d'amener à l’âge adulte leur nichée d'oisillons.

Que se passe-t-il pour la vie aquatique ?

Les déplacements des bateaux à moteur brassent de l'eau avec leurs hélices et créent des micro-vagues et des perturbations de la vase qui entre en suspension dans le cours d’eau. Avec le confinement, l'eau est devenue plus transparente sur les berges. Les poissons peuvent mieux s’observer, ce qui va faciliter la reproduction. Les carpes communes, les chevaines et les brèmes communes remontent le courant et se regroupent pour libérer leurs ovules et leur laitance ; c’est la période du frai.
Avec une meilleure visibilité, cela devrait être une année exceptionnelle en reproduction. On peut aussi entendre crapauds communs et grenouilles rousses quitter les sous-bois et prairies pour rejoindre les points d'eau pour se reproduire. Avec la réduction du trafic automobile, il y aura moins d'amphibiens écrasés sur nos infrastructures routières.
Grenouille au Jardin des plantes
Une grenouille au jardin des plantes.
Crédit photo : Guillaume Bontemps / Ville de Paris

Est-ce que nous allons observer de nouvelles espèces à Paris ?

Comme la chasse est suspendue dans les territoires alentours, cela pourra amener d'autres espèces comme les canards chipeaux, les sarcelles d'été et les sarcelles d'hiver sur la capitale. Le renard apprécie l'absence de promeneurs et de chiens pour circuler le long des voies ferrées pour trouver de nouveaux espaces à conquérir. Il déambule le long de la ceinture ferroviaire qui entoure la capitale. Puis, comme les propriétaires de chats préfèrent les garder chez eux, ces animaux ont donc moins d'occasion de chasser les oiseaux, lézards et autres petits mammifères.

Écouter et reconnaître les chants des oiseaux à Paris

Pour écouter les chants des oiseaux et le vrombissement des insectes d'un balcon ou même d'un rebord de fenêtre, vous pouvez favoriser leur présence en disposant un nichoir à oiseaux ou un hôtel un insecte. L'important étant de l'orienter sud ou sud-est et de l'abriter des intempéries.
Découvrez les chants des oiseaux à Paris en cliquant sur les lecteurs audio du site xeno-canto, une plateforme consacrée aux sons des oiseaux du monde entier.
  • La mésange charbonnière

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Mésange charbonnière au Bois de Vincennes
Crédit photo : Guillaume Bontemps / Ville de Paris
  • La mésange bleue

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Mésange bleue au bois de Vincennes
Crédit photo : Guillaume Bontemps / Ville de Paris
  • Le moineau domestique

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Moineau domestique Parvis Notre Dame
Crédit photo : Guillaume Bontemps / Ville de Paris
  • Le rouge-gorge familier

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Crédit photo : Guillaume Bontemps / Ville de Paris
  • La fauvette à tête noire

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Fauvette à tête noire (Sylvia atricapilla), adulte mâle
Crédit photo : Xavier Japiot
  • La grive musicienne

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Grive musicienne  (Turdus philomelos)
Crédit photo : Xavier Japiot
  • Le rougequeue noir

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Rouge queue noir (Phoenicurus ochruros)
Crédit photo : Xavier Japiot
  • Le pouillot véloce

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