Peut-on aborder la question du faux aux Archives nationales ? Est-ce susceptible de jeter un doute sur l'authenticité de leurs collections ? Au contraire, les Archives nationales font le pari que parler du faux stimule l'esprit critique !
Les contrefaçons de billets, de documents, d'œuvres d'art ou d'objets manufacturés témoignent d'un savoir-faire et d'une audace toujours plus poussés. Les fake news d’aujourd’hui rivalisent d'inventivité avec les fausses nouvelles d'autrefois. Leur histoire - vraie - est parfois plus romanesque que la fiction ! Ce sont elles que les Archives nationales proposent de découvrir, du 15 octobre 2025 au 2 février 2026, à travers l'exposition « Faux et faussaires - Du Moyen Age à nos jours ».
Le faux à travers le temps
Copies, répliques et imitations ne sont pas condamnables à condition qu'elles ne prétendent pas être authentiques. En revanche les faux qui se présentent comme authentiques sont bel et bien dangereux. C'est l'intention de tromper qui fait le faux !
Face à un sujet aussi vaste, les Archives nationales ont choisi de centrer Ieur propos sur la France, en l'iIIustrant avec une quinzaine d'histoires étonnantes et plus de 100 pièces exposées aussi mémorables et insolites que le célèbre faux au cœur de l'affaire Dreyfus, un des crânes de cristal qui ont contribué à la légende d'lndiana Jones ou encore une sirène empaillée…
Documents et objets permettent d'explorer le point de vue de trois figures-clés : le faussaire, l'expert et le dupé.
Trois regards sur le faux : le faussaire, l'expert et le dupé
La figure du faussaire est complexe et ambivalente. La plupart du temps, le faussaire est un escroc peu sympathique. Cependant, sa ruse et ses prouesses techniques peuvent parfois susciter une vraie forme d'admiration. Fraudeur, escroc, truqueur, contrebandier sont les autres noms qui désignent le faussaire et reflètent souvent sa vraie nature.
Face à la menace, les experts ont développé des méthodes de plus en plus sophistiquées pour traquer les faux. À chaque avancée technologique dont se sert le faussaire correspond une riposte des experts afin de débusquer la tromperie. Mais en tentant d'établir des règles infalsifiables, les experts peuvent être pris en défaut, tant Ieur tâche est complexe !
Malgré l'intervention de l'expert, reste la victime, celui qui aura été dupé. Le dupé est-il un naïf prêt à croire n'importe quoi ? Sommes-nous moins crédules que ceux qui se sont fait prendre et dont il est facile, a posteriori, de se moquer ?
Face à la prolifération des faux, la méthode critique demeure indispensable pour tous ceux qui cherchent à distinguer le vrai du faux. Tous les domaines sont concernés. Plus que jamais, il faut douter, vérifier, contrôler, savoir garder une distance prudente…