Jouant simultanément d’effets de surface (extérieur) et de contenu (intérieur), de transparence et d’opacité, les espaces, objets et corps qu’elles représentent se trouvent chargés d’un potentiel énigmatique et fictionnel que vient renforcer leur caractère trouble, ambigu, inaccessible, attisant ainsi curiosité et désir de (sa)voir.
Le plus souvent préexistants, trouvés, récupérés avant d’être déplacés, modifiés, arrangés, les éléments qui les constituent évoquent une réalité familière teintée d’étrangeté et laissent entrevoir par projection un hors-champ de l’exposition autant que de la conscience et de la mémoire.
Recouvrement, étalement, effacement, montage, empilement, superposition, juxtaposition, ouverture, incrustation, infiltration, etc. De manière plus ou moins visible, les gestes en présence évoquent les notions de sérialité, de reproduction et de répétition, de fragmentation et de manque, en même temps qu’ils traduisent des logiques ici à l’œuvre de mise en abîme, de stratification, de (dis)simulation et d’allers-retours — à travers les espaces et les temps, le spectre des âges comme des couleurs — participant d’une certaine épaisseur fantastique et cosmétique. Dans un clair-obscur ambiant, entre activité et veille, un état intermédiaire et instable déploie sa puissance transformatrice et émancipatrice.
Avons-nous affaire à une énigme, une personne, une enquête, une image, une équation ou une simple question ? De signes en indices, de reflets en correspondances, de lueurs en appels d’air, L’Irrésolue dessine les contours flottants d’une figure insaisissable qui, aussi réservée et pensive soit-elle, résiste.
Commissaire d'exposition : Anne-Lou Vicente