Animé par une insatiable curiosité technique, l’artiste a construit une œuvre en noir et blanc qui n’a pas d’équivalent en son temps et lui assure une place singulière parmi les artistes impressionnistes. Grâce à la réunion de cent soixante pièces, issues de la riche collection de la BnF et de prêts prestigieux, le visiteur suit l’évolution d’une passion qui lui affirmer : « Si j’avais à refaire ma vie, je ne ferais que du noir et blanc. ».
Un parcours à la fois chronologique et thématique dévoile ainsi les expérimentations de Degas, de son apprentissage du noir et blanc aux années de passion dévorante pour l’estampe, à travers les motifs récurrents qui nourrissent ses recherches.
Ses premiers essais d’aquafortiste remontent aux années 1850, mais c’est vingt ans plus tard que naissent, à la faveur de recherches techniques d’une rare inventivité, les planches qui comptent parmi les chefs-d’œuvre de l’estampe impressionniste : instantanés de la vie moderne saisis à l’Opéra ou dans les cafés-concerts, dans l’intimité des intérieurs bourgeois ou des maisons closes. Le goût de l’épreuve unique conduit Degas au monotype, qu’il considère comme un « dessin imprimé » et dont il devient un maître inégalé. Les femmes à leur toilette constituent le sujet récurrent des lithographies tardives tandis que l’expérimentation photographique, dernière passion à laquelle il s’adonne en 1895, lui permet de retrouver « l’atmosphère de lampes » et le clair-obscur abordé dans l’estampe.
Cent soixante œuvres (estampes, dessins, photographies ainsi qu’une peinture et une sculpture), issues des collections de la BnF et de prêts français (musée d’Orsay, musée Picasso, Institut national d’histoire de l’art…) et étrangers (Metropolitan Museum of Art), restituent la richesse de cette œuvre aux supports et aux techniques variés. Ces pièces exceptionnelles sont mises en relation avec les travaux de ses amis Mary Cassatt et Camille Pissarro.