Nuit Blanche 2024, les éditos

Actualité
Mise à jour le 14/05/2024
Portrait de Claire Tancons, directrice artistique de Nuit Blanche 2024
Cet article fait partie de Nuit Blanche 2024
Nuit Blanche se tiendra samedi 1er juin, sous l’égide de la directrice artistique Claire Tancons et sur le thème « Un Paris en lien avec le monde de l'au-delà des océans ». Manifestation artistique annuelle dédiée à l’art contemporain, Nuit Blanche est organisée par la Ville de Paris chaque année depuis 2002.

Anne Hidalgo, maire de Paris

Cette 23e édition de Nuit Blanche sera à l’image de cette année 2024 : exceptionnelle et historique pour Paris ! Évènement phare du début de l’été culturel parisien, Nuit Blanche a été pensée autour des valeurs olympiques et paralympiques que sont l’amitié entre les peuples, le respect de la différence et l’audace.
Plus longue Nuit Blanche de l’Histoire, elle démarrera cette année là où le soleil se lève le plus tôt en France, en Nouvelle-Calédonie et se terminera là où le soleil se couche le plus tard en France, en Polynésie. Tout au long de ce voyage passionnant à travers les fuseaux horaires, nous naviguerons ainsi entre la Réunion, la Guadeloupe, la Martinique ou encore la Polynésie française.
Sous la direction artistique de Claire Tancons, les Outre-mer seront ainsi au cœur d’une programmation qui s’annonce sublime et fascinante, pour les grands comme les petits. Les Parisiennes et les Parisiens pourront se plonger dans la beauté et la pluralité des cultures, des histoires et des sensibilités ultramarines. Nuit Blanche portera un message fort : ce qui rend la culture française si unique et tant admirée sur les cinq continents, c’est sa diversité, sa richesse, ses traditions, ses couleurs et ses paysages qui s’entremêlent.
Le 1er juin 2024, Paris fêtera ainsi pleinement les Jeux, aux côtés d’une trentaine de communes de la Métropole du Grand Paris mais aussi par-delà les océans. Toute la nuit, les rues vibreront au rythme de la musique, de la danse, du théâtre mais aussi du sport avec des performances autour de disciplines olympiques comme le breakdance, le skateboard et l’escrime. Au total, plus de 200 propositions artistiques seront présentées tout au long de cette nuit ô combien inoubliable.
Nous avons hâte !

Carine Rolland, adjointe à la maire de Paris en charge de la Culture et de la Ville du quart d'heure

Une fois par an, Paris est synonyme de Nuit Blanche collective – ce moment suspendu qui offre aux visiteurs du soir de notre Capitale, une bulle culturelle, enchantée et familière de création contemporaine sous toutes ses formes.
Pour la seconde année consécutive, Nuit Blanche prend ses quartiers d’été le samedi 1er juin, invitant à un voyage « extraordinaire » à travers une nuit ultramarine ! C’est la mosaïque de cultures, de langues et de traditions des pays et territoires d’outre-mer, cœurs vibrants de la création contemporaine, que la directrice artistique Claire Tancons met en lumière à travers une programmation riche et inédite.
De la Guadeloupe à la Réunion, de la Martinique à la Polynésie française, ces territoires portent et écrivent l’histoire de la France « polygonale », autant qu’ils sont le témoignage vivant de sa capacité à s’enrichir dans la diversité. Traditions carnavalesques, poésie de Patrick Chamoiseau teintée de bleu outremer, virée en skateboard dans la nuit créole… Voilà quelques-unes des promesses de rencontres artistiques que porte cette nouvelle édition de Nuit Blanche, qui nous embarque par‑delà les territoires et les océans, par-delà les fuseaux horaires !
Je remercie les services de la Ville de Paris qui travaillent ardemment pour faire de Nuit Blanche ce moment exceptionnel de démocratie culturelle.
Je vous souhaite une magnifique Nuit Blanche aux couleurs ultramarines et de l’année olympique et paralympique !

Patrick Ollier, ancien ministre, président de la Métropole du Grand Paris, maire de Rueil-Malmaison et Anne-Gaëlle Leydier, conseillère métropolitaine déléguée à la Culture et au Patrimoine

En cette année exceptionnelle des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, la Nuit Blanche métropolitaine prendra ses quartiers dans 30 communes de la Métropole du Grand Paris, proposant près de 140 projets artistiques pour cette édition 2024 ! Pour sa 6e participation en tant que co-organisatrice, la Métropole du Grand Paris apporte à la Nuit Blanche la promesse d’un évènement de grande ampleur dans toute la Métropole.
Nuit Blanche 2024 sera la plus longue de son histoire. Imaginée par la directrice artistique Claire Tancons, dont nous saluons le travail, cette édition originale fait à la fois la part belle aux Outre-mer et, d’autre part, elle invite à célébrer le sport et porter haut les valeurs de l’Olympisme. Nuit Blanche métropolitaine est d’ailleurs partie prenante de l’Olympiade culturelle, et propose à ce titre une programmation artistique audacieuse avec de nombreux projets unissant art et sport.
L’un des temps forts de cette Nuit Blanche est La Métropolitaine, rendez-vous international d’art contemporain de la Métropole du Grand Paris en collaboration avec le réseau TRAM, réunissant 13 lieux d’art emblématiques aux quatre coins de la Métropole, proposant chacun une programmation spécifique le soir de Nuit Blanche. Ainsi, nous offrons la possibilité à chaque Métropolitain de vivre un moment inédit et de vivre les Jeux autrement.
Cette Nuit Blanche est une grande fête dans toute la Métropole ! Et nous la voulons accessible à toutes et à tous ! Aussi, nous sommes très heureux d’annoncer un partenariat inédit avec Vélib’ Métropole : la Métropole du Grand Paris rendra gratuit le service Vélib’ Métropole la nuit du 1er juin 2024 pour tous les habitants de la Métropole, dans les communes desservies, encourageant ainsi la mobilité et permettant toutes celles et tous ceux qui le souhaitent de profiter de cette fête.
Nous tenons à remercier particulièrement, avec Anne-Gaëlle Leydier, conseillère métropolitaine déléguée à la Culture et au Patrimoine, les maires des communes de la Métropole, l’ensemble des acteurs culturels métropolitains qui proposent des programmations artistiques éclectiques, ainsi que les réseaux culturels et artistiques TRAM et ACTES-IF engagés à nos côtés pour faire de cette Nuit Blanche métropolitaine un véritable succès et favoriser une culture accessible à toutes et à tous.
Belle Nuit Blanche métropolitaine !

Claire Tancons, directrice artistique de Nuit Blanche 2024

La participation des terres et pays dits « ultramarins » à Nuit Blanche, dans la deuxième décennie du vingt-et-unième siècle, résume à elle seule les enjeux politiques, esthétiques et sociétaux, entre colonialité et mondialité, dont Nuit Blanche 2024 se saisit, à l’orée d’une nouvelle ère olympique et paralympique, cent ans après la première présentation des Jeux à Paris.
Paris, ville-île capitale d’une France polygonale à géométrie variable plutôt que strictement hexagonale, sera le lieu de diffraction des ondes océaniques propagées par les sensibilités d’artistes dont les cultures et histoires ultramarines sont le gage de leur attachement français autant que de leur dimension internationale car toujours déjà ancrées dans la complexité d’un monde contemporain créolisé où la diversalité l’emporte sur l’universalité et où désirs d’hétéronomie et d’autonomie rivalisent.
Chorale et opératique, Nuit Blanche 2024 le sera, littéralement, avec une présentation de chant choral de diverses traditions calédoniennes à Nouméa, mais aussi conceptuellement, dans la mise-en-scène antiphonique d’une performance théâtrale immersive mettant en regard deux textes récents de Patrick Chamoiseau (Lucioles par Astrid Bayiha avec Délie Andjembe et Stéphanie Coudert ou dans la dimension cosmique d’un défilé carnavalesque où la Lune répond au Soleil (Déboulé céleste par Raphaël Barontini) et, globalement, dans son organisation interconnectée réalisée par les retransmissions des Nuits Blanches ultramarines sur différentes plateformes digitales.
Qu’ils apportent des éclairages contrastés sur différents aspects de l’histoire de la capitale française de l’époque – le XVIIIe siècle – où des descendants d’esclaves émancipés sur le territoire français pouvaient connaître un destin remarquable si ce n’est néanmoins tragique tel le Chevalier de Saint-George (Mouvements pour Saint-George, Chevalier virtuose par Romuald Grimbert et Johana Malédon), ou de celle – le XIXe siècle – où communards, kabyles et kanaks aiguisaient les armes de la résistance au colonialisme français dans les bagnes de la Nouvelle-Calédonie (Kaldûn Requiem ou le pays invincible, par Abdelwaheb Sefsaf et le Théâtre de Sartrouville), les artistes de Nuit Blanche 2024 sont représentatifs de la diversité des pratiques artistiques contemporaines mondialisées plutôt que représentants d’une appartenance nationale.
Qu’elles problématisent encore, le rapport du corps contemporain en mouvement entre art et sport à l’aune de la race et du genre avec d’anciennes – l’escrime – et de nouvelles – le skateboard (WÉLÉLÉ !!! par Kenny Dunkan) et le breakdance (I CAN(‘t) BREATHE par Jean-François Boclé, Julien Boclé et Thierry Pécou) – disciplines olympiques et autres pratiques artistiques volontiers athlétiques telles la danse contemporaine ou la performance (Les Jupes par Soraya Thomas), ces artistes transdisciplinaires défient les lois de tous les genres.
Qu’elles partagent, toujours, leurs visions inclusives du vivant (L'Antre-deux de Ronald Cyrille) où écologie rime avec préservation des espèces animales et végétales (Cycle de Rūmia, Acte 3, Ōivi no Rūmia par Orama Nigou) autant que des savoirs ancestraux et pratiques contemporaines du soin de soi et de l’accueil de l’autre (L’art de naître par Tabita Rézaire), les œuvres posées par les artistes traduisent une conscience écologique planétaire ardente autant qu’urgente.
Qu’ils transmettent, enfin, des images mahoraises (Koropa par Laura Henno), des généalogies américaines (The Mirror Is You par Edgar Arceneaux), ou partagent des affinités nippones (WE WILL NOT BOW par Marlon Griffith), ces artistes suggèrent que nos singulières problématiques ultramarines françaises, intraduisibles dans leurs langues, shimaoré, anglais ou japonais, ne font guère que pérenniser le fait, de plus en plus dommageable, qu’Outre-mer rime avec chimère.
Forte de cette déconstruction éclairée, Nuit Blanche 2024 fait le pari de proposer de nouvelles images de la France au monde – et à elle-même.

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