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L'éducation à l'image

Mise à jour le 12/10/2022
Jeunes spectatrices au cinéma.
Les enfants et les adolescents sont les spectateurs de demain. C’est pourquoi la Ville de Paris soutient diverses initiatives d’éducation à l’image et cherche à donner le goût aux jeunes Parisiens d’un cinéma de qualité, celui de notre patrimoine, celui de tous les cinémas contemporains…

Le cinéma, vecteur de l’éducation à l’image des jeunes Parisiens

À une époque où l’image, sous toutes ses formes et sur tous ses supports, tient une place de plus en plus importante dans nos existences, la nécessité de donner aux enfants les outils d’analyse indispensables à l’acquisition d’un regard critique face à ce flux ininterrompu s’est vite révélée comme une évidence. Mais les modalités de cette « éducation à l’image » restaient à déterminer : alors que les jeunes Français passent en moyenne 3 heures 30 par jour devant un écran, par quel biais fallait-il aborder la question ? Entre les films, les vidéos Youtube, les reportages, les photos, les tableaux, les journaux télévisés, les publicités, les bandes-dessinées, les jeux…, quel type d’images fallait-il privilégier ?
A cette question, la Ville de Paris propose une réponse originale, et affirmée : c’est le 7e Art, par sa découverte et sa pratique, qui doit constituer le premier vecteur de la prise de conscience par les enfants de la façon dont les images sont construites et du discours qu’elles véhiculent.

En effet, le cinéma, mieux que tout autre médium, permet d’allier une approche analytique et réflexive de l’image en mouvement (qui prend, par rapport à l’image fixe, une place croissante dans notre quotidien), par la découverte notamment des procédés techniques présidant à sa production, à un éveil esthétique et créatif de la part des enfants, qui vont grâce aux films développer leur imaginaire et leur sens artistique. En s’éveillant au 7e Art, les enfants acquièrent d’une part des outils de compréhension de l’image animée en général (cinématographique ou non), en même temps qu’ils découvrent un regard, une subjectivité, un discours artistique capable de les faire s’interroger sur des thèmes existentiels, voire parfois métaphysiques. En outre, parce que le cinéma parle à tous et suscite en chacun des émotions particulières, il est un sujet naturel de discussions et de débats, propre à encourager chez les enfants la prise de parole et l’écoute de l’autre.
A partir de ces réflexions, la Ville de Paris a mis en place et coordonne un certain nombre de programmes visant à faire du cinéma le vecteur principal de l’éducation à l’image des jeunes Parisiens. L’ensemble de ces dispositifs, fruits d’une étroite collaboration entre les Directions des Affaires Culturelles (DAC) et Scolaires (DASCO),
  • associe une très grande variété de dispositifs, d’institutions, d’associations
  • et répond à une volonté triple : permettre aux enfants de voir des films et de s’ouvrir à d’autres cultures, leur fournir les outils d’analyse nécessaires à la compréhension des images et à l’autonomisation intellectuelle face à celles-ci, et enfin développer leur créativité et leur donner la parole par le biais de la pratique filmique.

Champ et moyens d’action

Champ d’action

Conformément à l’organisation du système éducatif français, la Ville de Paris est compétente en ce qui concerne les écoles maternelles et élémentaires, ainsi que les collèges. Les actions menées par la Ville pour l’éducation à l’image des Parisiens concernent donc la tranche d’âge 2-15 ans. La municipalité accompagne les enfants aux différents moments de leur journée et de leur année, sur les temps scolaire, périscolaire et extra-scolaire.
Sur le temps scolaire, de nombreux programmes, que nous décrirons plus précisément dans la suite de notre présentation, permettent aux classes de de la crèche au collège d’assister à des projections dans des cinémas de quartier, souvent suivies de discussions animées par des professionnels de l’éducation à l’image, et de participer à des ateliers d’initiation à la pratique cinématographique.
Sur le temps périscolaire, des activités de découverte de l’histoire du cinéma et de création de films sont proposés aux enfants sur les temps mis à disposition par l’Aménagement des Rythmes Educatifs (ARE) les mardis et vendredis après-midis.
Enfin, sur le temps extrascolaire, la Ville de Paris met à disposition, via le Forum des Images, des espaces spécialement dédiés à la découverte du 7e Art par les enfants, afin d’éveiller leur curiosité et d’aiguiser leur sens critique. De nombreux festivals de cinéma s’adressent de plus spécifiquement au jeune public, leur proposant une programmation variée, propre à leur faire découvrir la richesse de la production cinématographique mondiale, et à ouvrir ainsi leurs horizons.

Moyens d’action

La Ville de Paris travaille en étroite collaboration avec un certain nombre d’institutions et d’associations, qui œuvrent pour un meilleur accès des plus jeunes aux richesses du 7e Art.

Les temps de l’ARE :

Dans le cadre des « temps de l’ARE » (activités gratuites proposées aux élèves qui le souhaitent entre 15h et 16h30 les mardis et vendredis), la DASCO et la DAC font intervenir 31 associations spécialisées dans l’éducation à l’image, qui animent 104 ateliers le mardi (avec une capacité de 18 enfants par ateliers, c’est 1 872 enfants qui peuvent en bénéficier) et 102 le vendredi (1 836).

Le Forum des Images :

En plus d’être un lieu majeur de la diffusion cinématographique parisienne, le Forum des Images joue, depuis 1998, un rôle-clé en matière d’éducation à l’image, en recevant chaque année près de 40 000 enfants de tous âges, de Paris et d’Ile-de-France, qui participent aux actions éducatives, en famille ou en temps scolaire.

Enfances au cinéma :

Premier promoteur de l’ouverture du cinéma parisien au jeune public, l’association Enfances au cinéma est chargée depuis 2005 de la coordination sur le territoire parisien du dispositif national Ecole et Cinéma. Depuis 2009, elle organise un festival spécialement dédié aux enfants de 2 à 12 ans, Mon Premier Festival.

La Cinémathèque Robert-Lynen :

Créée en 1925 par la Ville de Paris, la Cinémathèque Robert-Lynen est depuis son ouverture un vecteur d’action important en matière d’éducation à l’image. Riche d’un fonds de 1 800 films, la Cinémathèque organise chaque année 696 séances dans les écoles, accueille 480 enfants à des projections et ateliers organisés dans ses locaux, et forme plus de 500 adultes à la pédagogie de l’image.

Les Cinémas Indépendants de Paris :

En plus de mettre en œuvre à Paris les programmes nationaux Collège au cinéma, ainsi que Lycéens et apprentis au cinéma, l’association des Cinémas Indépendants Parisiens s’attache à proposer au jeune public et tout au long de l’année une programmation spécifique, afin qu’ils puissent en famille découvrir l’expérience de la salle. Les CIP travaillent aussi en collaboration avec la Cinémathèque Robert-Lynen en accueillant des ateliers pédagogiques organisés par celle-ci.

Maison du geste et de l’image :

Centre de recherche et d’éducation artistique subventionné par la Ville, la Maison du geste et de l’image propose aux établissements scolaires et aux centres de loisirs de Paris et d’Île-de-France des parcours artistiques encadrés par des enseignants ou artistes.

Les trois axes de l’éducation à l’image

Les actions de la Ville pour l’éducation à l’image poursuivent trois objectifs : permettre aux enfants d’accéder à la diffusion filmique, leur faire analyser et comprendre les images, et enfin les amener à s’approprier par la pratique le médium cinématographique.

Voir des films

C’est d’abord dans la découverte des films et de l’ambiance de la salle obscure que les enfants débutent leur initiation au cinéma, sur les temps scolaire, périscolaire et extrascolaire.
- Sur le temps scolaire, cette initiation commence dès le plus jeune âge, avec l’organisation par la Cinémathèque Robert-Lynen de séances pour les classes de crèche dans ses propres locaux, ou encore à l’Auditorium de l’Hôtel de Ville. 400 enfants ont pu cette année bénéficier de ces actions. La Cinémathèque organise de plus dans les écoles maternelles des projections de films en 16 mm, qui ont concerné 21 000 élèves en 2015.
L’association Enfances au cinéma, dans le cadre du programme national Ecole et cinéma, propose quant à elle aux classes de maternelle et d’école élémentaire des séances spécifiques, organisées dans les cinémas de quartier. 18 148 élèves de 221 écoles maternelles ont pu par ce biais découvrir l’expérience de la salle, ainsi que 29 490 élèves de 319 écoles élémentaires.
Au niveau du collège, ce sont les Cinémas Indépendants Parisiens qui sont responsables de la mise en pratique du dispositif Collège au Cinéma, qui permet aux élèves de la Sixième à la Troisième de découvrir quatre films par an en salles. En 2015, ce sont 11 957 élèves de 113 collèges parisiens qui bénéficient du programme. Par ailleurs, la Ville de Paris soutient l’initiative « Cinélangues », qui permet chaque année à 837 collégiens de voir des films en langue originale, accompagnés par leurs enseignants d’anglais, d’espagnol, d’italien, de portugais, ou d’allemand.
- Sur le temps périscolaire, 7 associations sélectionnées et financées par la DAC et la DASCO proposent, dans le cadre des temps de l’ARE, des ateliers de découverte du cinéma par le visionnage en salle ou encore la programmation. Ces ateliers hebdomadaires pouvaient accueillir cette année plus de 800 enfants, le mardi comme le vendredi.
- Sur le temps extrascolaire, les enfants à partir de deux ans peuvent participer à Mon Premier Festival, manifestation organisée par l’association Enfances au cinéma et soutenue par la Mission Cinéma de la DAC, qui propose aux enfants, pendant les vacances de la Toussaint, une programmation variée (94 films en 2015), accompagnée d’animations ludiques. Le Festival fait 27 000 entrées en 2015.
Par ailleurs, les Cinémas Indépendants Parisiens, via leur dispositif Enfance de l’Art, proposent tout au long de l’année une programmation spécialement dédiée au jeune public, avec des tarifs spéciaux. En 2015-2016, ladite programmation fait 35 000 entrées.
Enfin, le Forum des Images, avec le programme CinéKids, accueille tous les mercredis et les dimanches les enfants et leurs parents pour des projections de films, suivies d’un goûter et d’une rencontre avec un professionnel.

Comprendre et débattre

Si voir des films permet de s’ouvrir au monde et à la diversité, c’est bien dans les discussions qui suivent les séances, et dans les ateliers proposés aux enfants, que ceux-ci peuvent construire leur regard cinématographique et développer leur compréhension des images, et des discours tenus par celles-ci.
C’est pour cette raison que le Forum des Images propose autour de chaque projection des moments de dialogue, durant lesquels les enfants apprennent à s’exprimer en public et à écouter l’autre. Le Forum a aussi mis en place le Rendez-vous des Petits Curieux, où les films sélectionnés pour les enfants sont à découvrir sous forme de ciné-jeux, de quiz, et autres recherches ludiques. Le cinéma devient donc un outil d’éveil à part entière, propre à stimuler la réflexion et l’imagination des plus jeunes.
L’éducation à l’image s’intègre aussi pleinement au temps scolaire, y compris au Forum : les enseignants peuvent en effet y emmener leurs classes pour des ateliers ludo-éducatifs sur le thème de la « fabrique des images », où les enfants s’ouvrent aux différents procédés cinématographiques, et déconstruisent l’image animée. De même, le programme Regards Croisés, animé par l’organisation Le Bal, en partenariat avec la Ville, propose aux écoliers de s’initier au langage des images fixes et en mouvement, par l’observation et la pratique. Ils analysent ainsi de courts films documentaires, et rencontrent un artiste vidéaste. 600 élèves de 7 écoles ont pu participer à ce dispositif l’année dernière. De son côté, le projet "Une œuvre à l'école" du Fonds d'art Contemporain - Paris Collections, qui permet aux élèves d’avoir accès aux œuvres d’art contemporain de la Ville, a fait découvrir à 2 200 élèves de 11 écoles des photos, peintures, vidéos et affiches contemporaines, sur lesquelles ils ont pu établir une réflexion.
Enfin, dans le cadre des temps de l’ARE, 34 ateliers peuvent accueillir 612 enfants, le mardi et le vendredi, pour des séances de débats et d’initiation aux techniques cinématographiques.

Pratiquer

Parce qu’il n’y a pas de meilleure façon de comprendre le fonctionnement du médium cinématographique que de le pratiquer, et que le cinéma est un formidable moyen d’expression de la créativité des enfants, la Ville promeut des actions visant à mettre l’outil filmique aux mains des plus jeunes.
Ces actions s’intègrent d’ailleurs souvent aux mécanismes de diffusion et d’invitation à la réflexion cinématographiques décrits précédemment, comme découlant de la même logique. Le programme Regards Croisés par exemple, propose aux enfants qui le voudraient, sur le temps périscolaire, de réaliser collectivement en centre de loisirs un film avec l’artiste invité. La Maison du geste et de l’image participe aussi de ce souci d’accessibilité de la pratique cinématographique, qui, dans le cadre du label L’Art pour grandir développé par la Ville de Paris, a lancé le dispositif Objectif Photo, permettant à 1 275 élèves (dont 1 000 de Centres de loisirs), de s’initier à la création photographique et cinématographique, accompagnés par un artiste photographe.
Fruit d’une collaboration entre la Mission Cinéma de la DAC et la Cinémathèque Robert-Lynen, le festival Mon Premier Film a pour objectif de faire découvrir la diversité des réalisations audio-visuelles menées par les jeunes Parisiens dans le cadre d’activités scolaires ou périscolaires. En 2015, 512 élèves enrichissent ainsi le Festival de leurs créations.
Enfin, 22 ateliers ARE permettent, le mardi comme le vendredi, à près de 400 enfants de s’initier à la réalisation filmique auprès de professionnels du cinéma.

Itinéraire idéal d’un jeune Parisien

Afin de mieux comprendre comment l’ensemble de ces mécanismes se coordonnent de façon cohérente, suivons le parcours de la jeune Emma.
A 2 ans, inscrite à la crèche, Emma assiste avec ses camarades à sa première séance de cinéma, dans l’auditorium de l’Hôtel de Ville : c’est le début de l’émerveillement. Comme elle ne parle plus que de ça à ses parents, ils acceptent de l’emmener un samedi après-midi au Forum des Images, où elle regarde avec fascination les images défiler sur le grand écran. Le débat qui suit est un peu long, mais il y a un goûter après donc ça va. La Toussaint arrive, et tous ses amis quittent Paris pour les vacances. Pour la consoler, son père l’amène chaque après-midi à son Premier Festival : quelle semaine ! L’année passe, ponctuée tous les mois par le rendez-vous cinéma avec Mamie. Mamie n’est pas toujours commode, mais quand Emma a peur, elle lui tient la main.
Soudain, c’est le grand jour : Emma entre en maternelle ! Même si ça fait peur au début, finalement ça n’est pas si mal d’être avec les grands : cette fois, on a le droit d’aller voir la machine à cinéma après le film ! Le monsieur a essayé de leur expliquer comment ça marche, mais Emma sait bien que c’est de la magie. D’ailleurs la preuve : elle a assisté hier à un film en plein air, et la grosse machine n’était pas là. Le week-end, elle revient parfois au Forum des Images avec ses parents et son petit frère. Lui se contente de regarder d’un air bêta les animateurs, mais elle peut créer des petits films sur les tablettes des salles de jeux !
Avec l’arrivée à l’école élémentaire, c’est un nouveau monde qui s’ouvre à elle. Grâce aux animateurs de la Cinémathèque Robert-Lynen, qu’elle connaît bien maintenant, elle découvre l’histoire du cinéma et de ses techniques, et comme elle s’est inscrite à un atelier cinéma pour l’ARE, elle a même pu réaliser avec ses amis un petit film qui sera diffusé à un festival ! Quelle fierté de voir son nom affiché sur le grand écran ! Chaque trimestre, toute la classe va voir un film dans le cinéma le plus proche, qu’elle connaît comme sa poche : la dernière fois c’était Jour de Fête de Jacques Tati, ils se sont bien amusés. Au BAL, ils ont discuté d’un documentaire, Emma s’est disputée avec son meilleur ami parce qu’il disait n’importe quoi, mais ils se sont réconciliés après, quand ils étaient dans la même équipe pour réaliser un film avec l’artiste invité. Au centre de loisirs, on les a emmenés à la Maison du Geste et de l’Image, où ils ont appris comment faire une photo, puis sont allés photographier leurs endroits préférés de Paris.
Le temps passe et c’est déjà le collège. Maintenant c’est elle qui emmène son frère au cinéma, et même si les dessins animés commencent à la fatiguer un peu, c’est toujours une joie de voir le regard brillant du frérot suivre les images et mimer les émotions des personnages. Bien qu’Emma ait le sentiment que le collège ne sera pas une période évidente, elle sait que le cinéma, son fidèle compagnon, sera toujours là pour elle. En plus, avec les tarifs préférentiels du CIP, elle pourra bien y aller une fois par semaine, sans compter les séances avec sa classe, et les films étrangers vus avec ses profs de langue… Et avec le programme de résidence artistique auquel participe son collège, elle pourra même réaliser des films avec des professionnels ! Finalement ces quatre années passeront peut-être plus vite que prévu, qui sait.

Chiffres-clés

En conclusion, l’action de la Ville pour l’éducation à l’image, c’est :
  • 60 000 élèves de 3 à 14 ans qui vont au cinéma avec leur classe
  • 21 000 élèves de 4 à 10 ans qui assistent à des projections en 16mm dans leur école
  • 35 000 entrées pour le programme l’Enfance de l’Art développé par les CIP
  • 20 000 enfants et adolescents de 6 à 17 ans qui participent à des ateliers cinéma au Forum des Images
  • 3 700 places pour les ateliers ARE dédiés au 7e Art
  • 1 275 élèves de 4 à 12 ans inscrits au programme Objectif Photo de la MG
  • 140 ateliers TAP dans les écoles élémentaires (soit 10% de l’offre parisienne)

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