Service

Genre et espace public

Mise à jour le 18/09/2023
Jeune femme sur une trotinette électrique
Les femmes et les hommes ne pratiquent pas de la même manière les rues, les cafés, les espaces culturels et sportifs, dont l’usage répond à des « codes sexués ». La Ville de Paris souhaite reconquérir l'espace public pour l'égalité et la mixité.
L’histoire, la morale, l’éducation et l’organisation des villes influencent les comportements des femmes et des hommes dans l'espace public. Le harcèlement des femmes dans la rue et son acceptation tacite réduisent leur sentiment de sécurité dans l’espace public et les transports en commun, surtout le soir.
Les politiques publiques et les actions citoyennes peuvent favoriser la mixité de l’espace public en faisant des choix urbains qui répondent à l’impératif d’égalité et en soutenant et généralisant les initiatives qui rendent la ville plus agréable. L’enjeu est de « faire la ville ensemble », une ville respectueuse de ses habitant·es, femmes et hommes, une ville qui, parce qu’elle aura su tenir compte des attentes et des aspirations des femmes, deviendra plus attractive, plus égalitaire, plus accessible et facile à vivre pour toutes et tous.

Les 3 guides « Genre & espace public »

47 bonnes pratiques pour mieux intégrer le genre dans l'espace public

Les 47 bonnes pratiques présentées dans le guide n°2 portent sur l'intégration du genre dans les opérations d'aménagement, mais aussi sur des marches exploratoires, la prévention autour du milieu festif nocturne, la représentation des femmes dans la ville, les transformations Olympiques, etc.
Crédit photo : Ville de Paris
Ce guide n°2 a été présenté à l'occasion d'un séminaire le 7 mai 2021, qui a permis des interventions de grande qualité sur le sujet : deux vidéos permettent de réécouter ces tables rondes.

Un 3e guide référentiel « genre & espace public »

Dans la continuité des deux précédents guides et des « Réveils DU genre », qui ont valu à la Ville un Prix Territoria en 2021 , la Ville présente aujourd’hui un guide n°3 « genre & espace public : un outil de diagnostic au prisme du genre ». Il fait suite aux travaux sur la prise en compte du genre dans les projets d’aménagement qui se sont poursuivis à la Ville de Paris, de 2021 à 2023.
6 opérations-pilotes ont notamment permis de tester en grandeur réelle les 45 points-clés à prendre en compte lors de la réalisation d’un diagnostic de territoire, dans le cadre d’un projet de (ré)aménagement.
Lancé le 22 juin 2023 au Pavillon de l’Arsenal, cet outil innovant doit contribuer à développer une « culture de l’égalité » dans l’urbanisme et dans l’animation de l’espace public. Il s’agit de mieux investir l’espace social en restituant aux femmes et aux minorités de genre toute leur place dans l’espace public. L’enjeu est de faire la ville ensemble et la faire vivre.
Il reste maintenant à se saisir de cet outil de diagnostic au prisme du genre, articulé autour des cinq thèmes maintenant familiers:
  1. circuler ;
  2. occuper l’espace ;
  3. être présents et visibles ;
  4. se sentir en sécurité ;
  5. participer et se l’approprier.
Il s'agit d'un outil précieux pour le lancement de nouvelles expérimentations, sur de nouveaux territoires. Nous avancerons alors vers une réelle prise en considération des questions de genre dans les projets, dans une perspective inclusive, et donc au bénéfice de toutes et tous.
Crédit photo : Ville de Paris
Ces guides s’adressent aux urbanistes et aux personnes en charge de l’aménagement, la planification, l’organisation, l’animation et la régulation de l’espace public. Il interroge des compétences variées : d’architecture, de construction et d’aménagement, mais aussi les compétences qui ont trait au « vivre ensemble dans la cité ».

Ce nouveau guide a une vocation pluridisciplinaire pour accompagner les utilisateurs dans la mise en œuvre de choix urbains. Ils répondent à l’impératif d’égalité, en créant et en généralisant les initiatives destinées à favoriser la mixité de l’espace public. Il s'agit de rendre la ville plus adaptée à toutes et tous, plus agréable, plus vivante, plus conviviale.
En effet, faciliter l’appropriation de l’espace public pour toutes et tous, demande de s’intéresser autant à :
  • l'aménagement et la planification urbaine, avec l'installation de mobiliers et d'équipements (par exemple : assises, toilettes, jeux pour enfants, agrès, éclairage nocturne adapté, etc.) ;
  • l'animation de l'espace public (jeux, sports, possibilités de rencontres, etc.)sa régulation (par exemple, la lutte contre le harcèlement de rue) les représentations des femmes dans l'espace public (art, publicités…) et la façon dont on nomme les rues, les places, etc.
On parle ici des « 2A » : Aménagement et Animation. Ces actions combinées permettent d'aménager une ville plus égalitaire, mixte, accessible, amène et facile à vivre pour toutes et tous.
La problématique du genre dans l’espace public est explorée dans le but de chercher des ressorts pour agir. Ce travail a notamment participé à nourrir la réflexion autour du réaménagement des sept places parisiennes entre 2016 et 2018. Cette recherche s’appuie également sur « les bonnes pratiques » de villes d’Europe comme Barcelone, Berlin et Vienne.

Les Réveils DU genre

Crédit photo : Ville de Paris
À la publication des deux guides s’ajoute l’organisation des « Réveils DU genre », petits déjeuners virtuels de formation et sensibilisation. Ils ont vocation à aider les acteurs et actrices des politiques publiques, de même que les structures porteuses de projets de conception et travaux dans la ville, à mieux appréhender les problématiques du genre, pour contribue à faire évoluer les pratiques.
Les « Réveils DU genre » consistent en une programmation, établie avec le Service de l’aménagement de la direction de l’Urbanisme en 2021, de sept petits déjeuners virtuels d’1h30 en compagnie d’experts. Chaque séquence est introduite par un responsable de la Ville en lien avec le sujet traité.
Par exemple : le réveil du 10 juin sur l’intégration du genre dans le logement a été introduit par le sous-directeur du logement de la Ville. Cette vaste sensibilisation et formation, qui porte sur des thèmes tels que l’urbanisme inclusif, le logement et les espaces intermédiaires, les marches exploratoires, les cours d’école, etc…, a permis de toucher près de 800 personnes, professionnels et élus de la Ville de Paris , mais aussi d’autres villes et régions en France et d’autres pays dans le monde.

Les 7 exposés des experts en vidéo

La Ville de Paris a reçu un Prix Territoria d'argent dans la catégorie «Territoires innovants» pour l’ensemble de cette production: « Penser l’espace public pour tous et pour toutes »
Crédit photo : MICOM/DDCT
Ce travail de longue haleine commence à produire ses fruits : les urbanistes, aménageurs, associations, partenaires institutionnels, développent une culture de l’égalité femmes-hommes par l’assimilation d’un cheminement sur les représentations de genre, d’un recul des stéréoptypes, et par des connaissances et des compétences nouvelles. Ainsi, des expérimentations nouvelles sont lancées, notamment dans des opérations d’aménagement (6 en cours) et des marches exploratoires de femmes (2 en fin de parcours, 2 nouvelles en 2021) organisées dans le cadre du programme Embellir votre quartier.

Les marches exploratoires

Crédit photo : Ville de Paris
Face aux inégalités d’accès à l’espace public, notamment la nuit pour les femmes, et au manque de prise en compte de l’expertise d’usage des femmes dans les projets d’aménagement, l’idée s’est imposée d’améliorer la prise en compte du genre dans l’aménagement et l’animation de l’espace public, notamment au regarde des questions d’urbanisme, de voirie, de tranquillité public, de sport, de participation, etc.
Ainsi, la Ville encourage et soutient des marches exploratoires de femmes partout où elles sont nécessaires, pour que soient mieux identifiées et prises en compte leurs attentes et aspirations : arpenter la ville pour la rendre plus sûre et plus accueillante, revisiter le cadre bâti et les espaces publics, afin qu’ils soient davantage accessibles aux habitantes, solliciter leur avis en leur confiant l’élaboration de diagnostics sur leur cadre de vie : tels sont les objectifs de la douzaine de marches qui se sont déroulées entre 2014 et 2022 dans les 10e, 11e, 12e , 13e, 14e, 18e, 19e et 20e arrondissements et dans l'arrondissement Paris Centre.

Cette vidéo est hébergée par youtube.com
En l'affichant, vous acceptez ses conditions d'utilisation
et les potentiels cookies déposés par ce site.

Ces marches répondent à une triple entrée :
  1. l’aménagement du territoire
  2. l’animation du quartier
  3. l’amélioration du sentiment de sécurité
Elles contribuent à développer un modèle participatif, avec l’idée sous-jacente que « lorsque les femmes ne sont plus exclues, l’inclusion profite à tous ». C’est un processus au cours duquel les participantes réalisent un diagnostic en marchant et élaborent des propositions que la collectivité territoriale devra prendre en compte par des mesures appropriées. Le mode d’action des marches exploratoires de femmes est décrit dans Les « Lombardines en marche », un documentaire, réalisé par « A places égales ».
En 2019, « un regard porté sur les marches exploratoires de femmes » a rassemblé, à l’initiative de l’association A places égales, 70 personnes qui ont réfléchi aux enjeux « des marches exploratoires pour la tranquillité et la sécurité des femmes ».
En 2021/2022, 6 nouvelles marches ont été réalisées dans le cadre du programme « Embellir votre quartier ». Embellir c'est transformer les espaces de votre quotidien, avec davantage de végétalisation, de zones piétonnes, de pistes cyclables ou encore de mobilier urbain adapté aux nouveaux usages. Dans l'optique de mettre en place un projet de réaménagement urbain inclusif et égalitaire, des marches exploratoires pour recueillir la parole des femmes ont été organisées.
Les habitantes de 6 quartiers se sont investies spécifiquement pour donner leur avis. Il en a résulté de nombreuses propositions pour Embellir ces 6 quartiers. Pour chacun, voyez la Lettre de la marche : quartier la Chapelle (10e) ; quartier Belleville Saint Maur(11e) ; quartier Gare de Lyon (12e) ; quartier Montmartre (18e) ; quartier Danube-Petit-Manin (19e) ; quartier Réunion ( 20e).

Faire de l’espace public un lieu de de « vivre ensemble » et de liberté

68% des Franciliennes âgées de 20 à 25 ans déclarent au moins un fait de violence ou de harcèlement sexiste ou sexuel dans les espaces publics. 40% d’entre elles ont déclaré de la drague importune, et 25% ont déclaré un fait de harcèlement ou d’atteinte sexuelle (Voir l’enquête Virage (INED) et Centre Hubertine Auclert concernant les violences dans les espaces publics).
Selon le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes, 76 % des Françaises ont été suivies au moins une fois dans la rue. Enfin, les témoins de ces agressions réagissent peu, si l’on en croit une récente étude de la Fédération Nationale des Associations d’Usagers des Transports qui affirme que seuls 5% viennent en aide.
La Ville de Paris a lancé en 2016 une campagne contre le harcèlement de rue avec pour objectif de montrer le caractère inacceptable du harcèlement dans la rue, faire diminuer le sentiment d’impunité des harceleurs, déculpabiliser les victimes, sortir du silence mais aussi susciter l’entraide.
Cette campagne a été réalisée suite à un vœu du Conseil parisien de la jeunesse, voté par le Conseil de Paris. Cette campagne a été diffusée dans toute la capitale par voie d’affiches, de cartes postales et via les réseaux sociaux. Elle a été pensée pour montrer le caractère inacceptable du harcèlement de rue et pour faire diminuer le sentiment d’impunité des auteurs. « Nous souhaitons, avec ces affiches, dénoncer sans stigmatiser et susciter l’entraide des témoins. Lutter contre le harcèlement de rue, c'est participer à déconstruire les stéréotypes sexués que subissent aussi les personnes LGBT » précise Hélène Bidard.
Des applications gratuites, comme par exemple :
App'Elles, Une application solidaire des femmes et des filles victimes de violences.

La Ville de Paris organise la formation de sa nouvelle police municipale sur le harcèlement de rue

MEMO
La Ville édite un MEMO pour « Reconnaître le harcèlement sexiste sur l’espace public ».

Il comporte, outre des définitions du harcèlement, quelques chiffres, des précisions sur ce que dit la loi et au final des adresses utiles.
Une formation spécifique des agent·es de la Ville de Paris chargé·e·s de la tranquillité publique a permis à 18 agent·es de devenir formateurs et formatrices pour leur collègues. Plus de 98 sessions de sensibilisation sur site ont été réalisées au sein de toutes les circonscriptions. Ce qui a permis de sensibiliser près de 600 agent·es de toutes les circonscriptions parisiennes :
  • des inspecteur·rices de sécurité voie publique, en charge des missions de tranquillité publique et de lutte contre les incivilités
  • des agent·es d’accueil et de surveillance des bâtiments et des espaces verts de la Ville
  • des technicien·nes de tranquillité publique et de surveillance.
En 2021, la formation se porte sur l’outrage/harcèlement sexiste et sexuel sur l’espace public pour les nouveaux agents et les nouvelles agentes de la police municipale.
Rappel
Définition outrage : « Offense extrêmement grave, constituant une atteinte à l'honneur, à la dignité ; affront, injure »

Définition harcèlement : « Action de harceler » : soumettre quelqu’un ou un groupe à d’incessantes petites attaques »

Dictionnaire Larousse

Cette vidéo est hébergée par dailymotion.com
En l'affichant, vous acceptez ses conditions d'utilisation
et les potentiels cookies déposés par ce site.

Paris.fr ne fait aucun suivi publicitaire et ne collecte aucune donnée personnelle. Des cookies sont utilisés à des fins statistiques ou de fonctionnement, ainsi que d'analyse (que vous pouvez refuser ici), nous permettant d'améliorer le site en continu.

Plus d'informations